Grands entretiens

Gafarou Nignan: « S’il y avait un sacrifice humain à faire pour que le Burkina retrouve sa paix, je suis prêt à donner ma vie»

Ingénieur statisticien démographe de profession, El hadj Gafarou Nignan est plus connu du public comme un homme politique. Mis sous les feux des projecteurs peu avant la chute du pouvoir de Roch Kaboré, beaucoup ont encore en mémoire cette sortie médiatique, le 12 janvier 2022, au cours de laquelle le président du Front progressiste (FP) a éclaté en sanglots lorsqu’il demandait la démission de Roch Kaboré, non sans promettre de s’immoler si toutefois le chef de l’Etat ne rendait pas le tablier. C’est encore ce père de trois enfants qui, à bord d’un véhicule, aurait foncé sur un barrage militaire devant le camp Guillaume Ouédraogo le 24 janvier, jour où le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) a annoncé la prise du pouvoir. Dans un entretien qu’il nous a accordé le 22 février 2022, le quadragénaire revient sur ces récents épisodes, évoque son parcours politique, sa vision pour une transition réussie,… Superstitieux, dans l’âme, Gafarou Nignan prétend à un destin national, lui qui, le 25 janvier 1982, alors qu’il venait de pousser son premier cri dans une maternité de Léo, a reçu la visite du colonel Saye Zerbo le président d’alors de la Haute-Volta.

Beaucoup connaissent Gafarou Nignan  par son profil politique que celui d’ingénieur statisticien. Dites-nous de quand date cet engagement politique ?

Mon engagement en politique a commencé en classe de 2de , à dire vrai c’était plus tôt un militantisme dans les associations comme l’association des étudiants ressortissants de la province du Ziro, et plus tard au sein de l’association des élèves et étudiants musulmans du Burkina. Les choses ont vraiment débuté à mon année de licence, où l’idée nous est venue de créer un parti politique. Ce parti devrait s’appeler Parti pour la résurrection nationale (PAREN). J’en ai discuté avec mon professeur de Mesures et Intégration qui, à l’époque, était l’ancien ministre de l’Education nationale, Stanislas Ouaro. Et finalement j’ai été dissuadé par ma tante qui estimait que j’étais assez jeune pour m’engager en politique. De ces concertations, j’ai finalement mis en berne cette ambition. Je suis revenu en politique en 2010, à côté de Zéphirin Diabré, à la faveur du lancement de son parti, l’Union pour le progrès et le changement (UPC). J’ai été élu en avril 2011 comme le correspondant provincial de l’UPC dans la Sissili où je me suis donné corps et âme pour ce parti. En 2012, pour les législatives, ma candidature a été invalidée par la CENI. J’ai tenté maintes fois d’entrer en contact avec Zéphirin Diabré pour comprendre ce qui s’est passé mais ce fut peine perdue. De ce constat, j’ai tiré toutes les conclusions et je suis parti de l’UPC.

Quelle a été la suite ?

Après avoir claqué la porte de l’UPC, j’ai soutenu la candidature d’un cousin dans la Sissili, comme suppléant et sous les couleurs du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Ils m’ont finalement proposé le poste de secrétaire à l’organisation et la mobilisation du parti dans la province, proposition que j’ai déclinée, parce que le CDP ne m’intéressait pas vraiment. Ils m’ont forcé, mais pas finalement pour longtemps puisque j’ai suivi la vague de démissions de ce parti le 4 janvier 2014 avec Roch Kaboré, Simon Compaoré, Salifou Diallo et d’autres militants. Après un échange avec le Larlé Naaba, il a décidé de nous appuyer pour installer le MPP à Léo. Malheureusement, entre fils de la même zone, des rivalités sont nées, notamment avec Ousmane Nacro, ancien ministre de l’Eau, occasionnant mon départ du MPP quelques mois plus tard. C’est ainsi que le 3 janvier 2015, j’ai décidé d’acter la création de mon parti, le Front progressiste, dont le récépissé date du 15 juin 2015. Aux législatives de cette année-là, dans la Sissili, le FP a récolté pour la première fois 1975 voix, mais cela ne nous a pas permis d’avoir un poste de député. On a cheminé aux côtés  de la majorité en étant membre de l’Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP)

Quels ont été depuis lors vos rapports avec Roch Kaboré ?

Comme je le disais, nous avons été de ceux qui ont soutenu le pouvoir de Roch Kaboré en 2015. En décembre 2019, le FP a lancé l’alternance générationnelle et j’ai déclaré  ma candidature pour la présidentielle de novembre 2020. Après réflexion et compte tenu des mesures dues au coronavirus mais aussi après un échange avec le directeur de cabinet du président, Seydou Zagré, ajouté aux manques de ressources tant humaines et financières j’ai décidé de surseoir à ma candidature au profit de celle de Roch Kaboré.

Mais à côté du soutien à Roch, notre parti a déposé ses candidatures pour les législatives dans les 45 provinces. Nous avons même  dépensé plus de 4 millions pour constituer nos dossiers. Mais que s’est-il passé par la suite ? Au sein de la majorité, des gens ont monté des commissaires de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour invalider tous nos dossiers. Ils ont brandi le motif que nous avons déposé notre caution en retard alors que le code électoral nous donnait la possibilité de déposer cette caution 30 jours avant le scrutin. Nos multiples recours auprès des juridictions en la matière ont été rejetés. Je me suis dit dès lors que c’est un rebelle qu’ils étaient en train de former, puisque je suis empêché de  passer par les urnes pour accéder au pouvoir. Voulaient-ils que  je prenne des armes si j’en avais ? J’ai dit non, d’autant plus que je suis un homme de paix, qui est d’ailleurs la signification du prénom Gafar. J’ai donc laissé tomber. Mais cela n’empêche pas que j’insiste pour dire que c’est en excluant ainsi des candidats qu’on forme des rebelles.

Malgré cette invalidation de vos candidatures vous avez continué de soutenir Roch Kaboré pour la présidentielle?

Tout à fait. Et lorsque Roch a été élu, j’ai dépensé plus de 6 millions pour son investiture. Je n’ai rien reçu en retour, même pas 5F de carburant, mis à part 4 millions de F CFA que nous avions reçu pour les dossiers des législatives.

Pourquoi ce soutien malgré une absence de gratifications en retour ?

Eh bien, moi j’aime la politique. Je me dis que c’est un moyen par lequel on
peut être utile aux autres. C’est du moins ma conception de la politique.

Mais avant la chute de Roch on vous a vu prendre de la distance vis-à-vis de ce dernier. Est parce que vous attendiez quelque chose en retour et que vous ne l’avez pas obtenu ?

Pas vraiment. Disons qu’après l’élection du président en 2015 j’ai vu les choses venir. Je vous raconte une anecdote : en 2017, j’ai vu en rêve que le Burkina Faso allait vivre des situations dramatiques. Il m’est apparu  que le pays allait connaître une sanglante guerre civile. Au lendemain de ce cauchemar, j’ai voulu en parler à Clément Sawadogo qui était à l’époque conseiller à l’économie et au développement à la présidence. Il a promis de me recevoir et ne l’a jamais fait. A mon niveau j’ai fait ce que je devais faire en immolant des moutons en guise de sacrifices pour la paix.

Vous voulez dire que vous avez vu venir la chute du pouvoir MPP ?

Il faut dire que des signes annonçaient la fin du régime Kaboré dès le premier quinquennat. Le premier signe, c’était la situation sécuritaire et les erreurs monumentales que le président a eu à faire à sa prise de fonctions. Lui-même a dit avoir renvoyé vers Blaise Compaoré des chefs terroristes venus le voir pour réclamer des véhicules. Ce n’est d’ailleurs pas en Allemagne qu’il devait s’asseoir pour faire ces déclarations. Il y a un proverbe de chez nous qui dit que lorsqu’un aveugle veut te lapider, il doit s’assurer qu’il s’est appuyé sur un caillou. Nous, on a cru que le président s’est appuyé sur un caillou pour avant de vouloir lapider les terroristes. Ça, c’est la première erreur monumentale. L’autre grosse erreur, c’est d’avoir qualifié l’ancien Régiment de sécurité présidentielle (RSP) de tigre en papier ou je ne sais quoi d’autre. C’était indécent de le dire en tant que président. Quoi qu’on dise,  ce corps fait partie de l’armée et lui devait avoir besoin des éléments qui le composaient.

Est-ce la chute imminente du pouvoir qui a justifié votre conférence de presse le 12 janvier ?

Ayant constaté la fin imminente du régime, j’ai demandé, le 10 janvier 2022
qu’il y ait une rencontre des présidents de l’APMP le 11 janvier au sujet du soutien de Roch Kaboré aux  sanctions de la CEDEAO contre le Mali. A cet effet, j’ai appelé le  coordonnateur, Clément Sawadogo, qui ne m’a  pas décroché. A partir de ce moment, j’ai pris la décision de tenir une conférence de presse le 12 janvier 2022. Ce jour-là, à moins de 5 minutes du début de la conférence, Clément Sawadogo est venu dans la salle. Je lui ai dit que je voulais échanger avec lui sur ma déclaration liminaire. Et il m’a fait savoir qu’il n’avait pas le temps, que de ne pas par contre désavoué notre champion Roch Kaboré dans mes propos. Je lui ai dit, ‘’coordonnateur, là vous avez menti. Parce que lorsque Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire et Alpha Condé de la Guinée ont modifié les constitutions de leurs pays pour pouvoir se faire élire, la CEDEAO n’a rien fait. De ce point de vue, je ne suis pas d’accord qu’on sanctionne le peuple malien. C’est ainsi qu’au cours de la conférence, j’ai appelé à la démission du président et que suite à cette démission, l’ordre constitutionnel soit respecté, en confiant le pouvoir au président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé. J’ai proposé une transition de trois mois qui allaient déboucher à des élections. Mais des gens ne m’ayant pas compris, ils m’ont traité de tous les noms d’oiseaux en me prêtant des intentions qui n’étaient pas miennes.

Vous avez donc désavoué l’APMP ?

Je n’ai jamais quitté l’APMP. Elle n’existe plus d’ailleurs. J’ai juste fait des propositions qui n’ont pas été prises en compte. Et quand une déclaration a été faite pour me critiquer, j’ai créé la majorité non alignée à l’image del’opposition non alignée. Cette structure était prête à accueillir plusieurs partis politiques.

A cette sortie médiatique du 12 janvier on vous a vu éclater en sanglots. Il y en a qui ont estimé que ce n’était pas sincère mais plutôt un coup de théâtre. Que leur répondez-vous ? (Vidéo ci-dessous)

Vous demandiez la démission de Roch, on imagine que vous avez applaudi le putsch alors…

J’ai applaudi dès les premiers instants. J’ai même adressé mes félicitations aux nouvelles autorités via un écrit sur mon compte Facebook.

C’est dans cette foulée que vous êtes allé au Camp Guillaume Ouédraogo où vous auriez tenté de forcer le barrage selon certains témoignages ?

Merci pour l’occasion qui m’est donnée pour élucider cet aspect.  Aujourd’hui si je n’étais pas en vie, vous auriez assisté à un mensonge. En réalité, le lundi 24 janvier j’étais à mon service, à INSD (ndlr : l’Institut nationale de l’Institut national de la statistique et de la démographie) où le personnel a reçu instruction de rentrer. J’ai donc décidé d’aller déposer un courrier de demande de couverture médiatique à la RTB. En arrivant à la place de la Nation je ne savais même pas qu’il y avait une situation anormale avec une foule sur les lieux. J’ai voulu contourner la Place et passer par le Conseil constitutionnel. J’ai vu que c’était barré. J’ai donc foncé vers le camp pour déboucher sur le siège de la SONABEL. Je ne savais pas non plus que cet accès était également fermé. Comme j’étais en vitesse, j’ai dépassé le premier poste, puis le deuxième avant d’être arrêté. C’était après avoir franchi le deuxième poste que les militaires de faction ont  commencé à faire des tirs de sommation. Alors que je m’apprêtais à faire machine arrière, ils ont ensuite commencé à tirer sur l’engin roulant. Ce n’est que le samedi 19 février courant que je suis allé récupérer mon véhicule. J’ai versé des larmes quand j’ai vu la voiture. Je peux comprendre qu’on soit dans une situation délicate. Mais si vous arrêtez quelqu’un qui, mieux, tente de faire demi-tour, il n’y a pas de raison que l’on rafale sa voiture. Ils ont même continué à tirer quand le véhicule a fait tonneau.

N’avez-vous pas été blessé au cours de cet incident ?

Dieu merci, ce n’est qu’une légère blessure que j’ai eu au bras du fait de la vitre du véhicule. C’est ainsi que j’ai été emmené au camp puis soigné par les militaires. J’ai été sous perfusion pendant environ une heure. Lorsque je suis sorti du camp j’ai trouvé une foule qui me réclamait. Surtout lorsqu’elle s’est rendu compte que c’était moi le conducteur du véhicule. J’étais tellement content que je suis monté sur le podium pour manifester ma joie en criant « la patrie ou la mort nous vaincrons ». Et c’est en voulant descendre du podium que j’ai effectué un faux mouvement qui a causé une entorse à mon genou.

Avant que nous vous recevions, vous dites avoir été à la gendarmerie. Est-ce la suite de votre dossier en lien avec ce qui s’est passé devant le Camp Guillaume ?

Effectivement. Après avoir été entendu par la gendarmerie j’ai fait savoir que je déposerai plainte contre les militaires qui étaient de faction ce jour-là, pour tentative d’assassinat. Les gendarmes qui m’ont interrogé m’ont fait comprendre qu’ils enverront mon dossier chez le procureur afin qu’il donne suite. J’attends donc de voir.

Paul Damiba a prêté serment en tant que président du Faso. Que dites-vous de cette prestation ?

Elle est nulle et non avenue. Juridiquement parlant. Pourquoi ? Les décisions du Conseil constitutionnel se prennent à l’unanimité de ses neuf membres. Or, le président de l’institution n’y était pas. Pourquoi ne pas attendre ce dernier pour recevoir la prestation de serment du président du Faso ? C’était une obligation d’autant plus qu’aucun texte du Conseil n’autorise à investir un président en l’absence du premier responsable de l’institution, sans l’accord de ce dernier.

Mais l’article 6 du Conseil dit que lorsque le président est empêché, c’est le doyen d’âge assure l’intérim. Ce qui peut dire que l’institution peut fonctionner en cas d’empêchement de son président ?

Il est vrai que l’intérimaire assure les fonctions. Mais y a-t-il un texte qui dit
qu’il peut investir le président du Faso ? Là est la question. Suivant les textes, le Conseil décide à l’unanimité.

Pour vous quels sont les chantiers prioritaires pour la transition et quelle peut être sa durée ?

A mon avis, il faut vite revenir à l’ordre constitutionnel. Parce qu’on risque de créer des situations graves. Je vous le dis tout net : le militaire quand il goute au naam (ndlr : chefferie), quand il dure au pouvoir, il n’a plus envie de retourner dans les casernes. Si vous observez bien vous remarquerez qu’actuellement beaucoup de militaires affichent l’intention de faire partie du gouvernement. Mais leur rôle n’est pas de diriger. Si j’ai un conseil à donner au lieutenant- colonel Damiba, c’est de ramener le pays à l’ordre constitutionnel puis retourner aux casernes et lutter contre l’insécurité avec ses frères d’armes. A défaut, il faudrait une courte transition de tout au plus deux ans avec comme priorité la lutte contre le terrorisme. S’il y a la sécurité, c’est évident que les populations vont retourner dans leurs localités d’origine. Autre chose à revoir, ce sont les textes constitutionnels, par exemple le Code électoral, le mode de désignation des élus locaux. A propos, il faudrait d’ailleurs revoir notre régime de gouvernance. Il nous faut un régime présidentiel au lieu de semi-présidentiel. Parce qu’on ne peut pas comprendre que notre loi fondamentale dise que le président du Faso est élu pour un mandat de cinq ans et qu’il soit obligé de prendre le premier ministre qui n’est pas de son choix s’il n’a pas la majorité à l’Assemblée nationale. Je ne peux pas être président du Faso et choisir un opposant comme Premier ministre. C’est à mon sens anormal.

Mais la logique ici est que le président du Faso doit avoir la majorité à l’Assemblée pour gouverner…

Justement. Le président est élu sur la base d’un programme. Et je n’ai pas besoin de l’Assemblée nationale pour mettre en œuvre ce programme.

Quel sera donc le rôle de l’Assemblée ?

Son rôle sera d’élaborer des lois, de vérifier leurs conformités.

Aux Etats-Unis, le régime est présidentiel. Mais que fait le président quand il n’a pas la majorité au Congrès ?

Il peut dissoudre l’Assemblée nationale, diriger par décrets jusqu’à la fin du mandat. Tout fonctionne sur la base du contenu qu’on donne à la loi. Si on modifie la Constitution et on prévoit que le chef de l’Etat peut diriger par décrets, il le fera sans problème.

Toujours dans le cadre de la conduite de la transition, beaucoup estiment qu’il faudrait aussi mettre l’accent sur la lutte contre la corruption durant cette période. C’est aussi votre avis ? (Vidéo ci-dessous)

Est-ce que Gafarou Nigan a échoué en politique. Le 10 février vous a publié sur votre page Facebook je cite « Si la politique ne te réussit pas, change de métier »

(Rires). J’ai fait cette publication pour amuser la galerie. Mais à vrai dire beaucoup de mes proches ne souhaitent  pas que je fasse la politique. Ma femme, mes enfants, certains amis… le jour où je sortirai pour battre campagne, je montrerai en images mes réalisations au lieu de bavarder.

On sait que la politique nécessite des moyens. Vous vous le faites avec votre salaire de statisticien ?

Pas uniquement avec mon salaire. En tant qu’ingénieur, on a souvent des
consultations qui permettent de disposer de fonds.

Il semble qu’en 2015 on vous avait promis un poste au Conseil économique et social ?

En 2015 mon CV a été sollicité pour un poste de secrétaire général du CES. Finalement ça n’a pas abouti. Mais pour dire vrai, occuper un poste n’est pas mon but. J’estime qu’on peut même supprimer les partis et chacun se mettra au travail pour le développement du pays.

Vous n’ambitionnez donc plus être président du Faso après votre tentative de 2015 ?

Pas vraiment. Dieu Lui-même sait que moi, El hadji, ce n’est pas un fauteuil
présidentiel qui m’intéresse. Mais j’ai l’impression que je suis fait pour devenir un jour le président du Faso. Cela doit être même écrit quelque part depuis le jour de ma naissance. Je vous explique : le 25 janvier 1982,  ce jour où je venais au monde, à la maternité du secteur 5 de Léo, le colonel Saye Zerbo, le président d’alors, m’a rendu visite. Il devait venir à Léo, il n’a pas pu le faire durant trois jours. Et c’est le jour de ma naissance qu’il a pu venir. J’étais en train de naître quand son avion atterrissait. C’est un fait. Et quand je regarde ma trajectoire, c’est à prendre au sérieux, je serai probablement président du Faso.

Entretien réalisé par
Bernard Kaboré &
Camille Baki

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