Société

Marche meeting du 22 janvier : la manif dispersée au lacry

Des barricades érigées dans différentes artères, des heurts entre manifestants et police, des incendies déclarés en deux endroits, un journaliste blessé, des interpellations. Voici ce que l’on peut retenir de la marche-meeting de ce samedi 22 janvier 2022 à Ouagadougou. Cette manifestation était initiée à travers tout le pays par des organisations de la société civile pour dénoncer une dégradation de la situation sécuritaire et demander du même coup la démission du président du Faso, Roch Kaboré.

Après la marche-meeting réprimée du 27 novembre 2021, plus d’un se demandaient ce qu’allait réserver cette journée du 22 janvier 2022. Et cela, d’autant plus que la mairie de Ouagadougou, avait refusé aux organisateurs le droit de tenir cette manif, brandissant l’illégalité du collectif d’organisations de la société civile qui l’ont initiée. Et pas que : dans un communiqué, le bourgmestre de la capitale, avait ordonnée le filtrage de l’accès à une demi-douzaine de rues pour des raisons sécuritaires.

Tout comme la journée du 27 novembre, à Ouagadougou, la manif a débuté sur un air timide. Devant la Bourse du travail, quelques coups de sifflets appelaient dès 8h à la mobilisation, sous l’œil vigilant des forces de l’ordre, postés non loin de là, armes aux poings. Soudain, un harangueur de la foule, visiblement un meneur, sonne le rassemblement devant la Cathédrale pour y donner des consignes.

De là les frondeurs ont convenu de rallier le rond-point des Nations-Unies. Ainsi, ils sont partis de l’Avenue de la Cathédrale, longeant la rue de la Chance, puis les côtés ouest et septentrional de Roodwoko. L’ambiance est mi gaie mi tendue. Les coups de sifflets s’accentuent. Sur des pancartes, on pouvait lire des messages de protestation du genre « Ensemble disons non à la France, merde à la France », « Soutenons les Maliens, ne les abandonnons pas », tandis qu’en chœur des manifestants scandaient du « Roch dégage ». Dans différentes artères, les forces de sécurités sont sur le qui-vive.

Dernier virage pour le rond-point des Nations-Unies, l’élan des manifestants est stoppé par les forces de sécurité qui multiplient les mouvements. Puis le sauve-qui-peut intervient lorsqu’une forte détonation de grenade lacrymogène se fait entendre. La suite sera quasi monotone : des jets de gaz par la police contre des pierres lancées par les manifestants, des courses poursuites par moments, des pneus brûlés sur la voie publique et des barricades érigées çà et là. Entre temps, un incendie se déclare face à la Maison de l’entreprise, puis un autre devant le siège de la Loterie nationale burkinabè. Ce dernier feu a nécessité la mobilisation des sapeurs-pompiers pendant près d’une demi-heure.

Outre les incidents ci-haut évoqués, la manif s’est soldée par l’interpellation d’au moins un manifestant. Dans la foulée, un de nos confrères de la télévision LCA a également été blessé. Pas de bilan officiel de la part des organisateurs de la marche, dont la COPA-BF et le mouvement Sauvons le Burkina.

Dans le reste du pays, les escarmouches ont également opposé les forces de l’ordre à des manifestants. De Kaya à Bobo Dioulasso en passant par Houndé, la manif a eu le même scénario qu’à Ouaga puisque dispersée au lacry.

Bernard Kaboré

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