Société

Direction de l’ASCE/LC : « Non, je ne suis pas dans l’illégalité », déclare Luc Marius Ibriga, le Contrôleur général

Le Premier ministre Christophe Joseph Marie Dabiré a reçu en audience le patron de l’Autorité supérieur du contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE/LC), ce 26 janvier 2021. Au chef du gouvernement, Luc Marius Ibriga, qui conduisait une délégation de l’institution, a remis les rapports généraux  d’activités 2018 et 2019 de l’institution. A cette occasion, le contrôleur général d’Etat, dont le mandat devait prendre fin après cinq ans d’exercice, a décliné à la presse les raisons pour lesquelles il est toujours à la tête de l’institution.

Le contrôleur général, Luc Marius Ibriga (à g.) remettant les rapports de l’ASCE/LC au Premier ministre

En effectuant le déplacement de Koulouba (où se trouve le premier ministère), la délégation de Luc Marius Ibriga a simplement sacrifié à une obligation légale.  Celle-ci stipule qu’après la remise du rapport général d’activités de l’ASCE-LC au président du Faso, ce même rapport doit être transmis au premier ministre et au président de l’Assemblée nationale.

Les deux rapports, selon le contrôleur général d’Etat,  Luc Ibriga, mettent le doigt sur un certain nombre de dysfonctionnements observés dans l’administration. A titre illustratif, il ressort du rapport 2018 que l’Etat est dans un système de location d’infrastructures pour l’usage de l’administration qui parfois ne répondent pas à ses besoins. D’où la recommandation que l’Etat revienne à un système de construction de sites administratifs pour une plus grande efficacité de l’administration.  Dans ce même rapport 2018, il est aussi question de la dette intérieure qui « pose problème ». A ce sujet, le contrôleur en chef a expliqué que la dette irrégulière est supérieure à celle régulière, chose qui ne favorise pas le bon fonctionnement de l’économie. Recommandation, « il faut apurer cette dette intérieure afin que les opérateurs économiques ne mettent pas la clé sous le paillasson, surtout dans un contexte sécuritaire et sanitaire difficile« .

Dans l’attente d’un nouveau contrôleur général d’Etat

Se basant sur les deux rapports tout en se gardant de citer des noms, Luc Ibriga a révélé qu’un certain nombre de sociétés ont été épinglées pour des irrégularités.  Et à ceux qui estiment que les rapports de l’ASCE/LC se suivent et se ressemblent par l’absence de décisions sur les faits d’irrégularité, Luc Marius Ibriga répond par la négative. « Il est vrai que l’ASCE/LC n’a pas de pouvoir de sanction mais plutôt d’investigation et d’audit pour réunir des preuves d’irrégularités ou de malversations. Mais quand il s’agit d’une faute disciplinaire, nous adressons des recommandations au supérieur hiérarchique. S’il s’agit d’une faute pénale, nous adressons le rapport au procureur du Faso ou encore à la Cour des comptes lorsqu’il s’agit d’une faute de gestion. C’est dire que c’est la synergie d’action entre l’ASCE/LC, le supérieur hiérarchique et le monde de la justice qui permet de bonifier les rapports que nous produisons. Nous n’avons que la charge de lever le lièvre, à d’autres de l’abattre».

Dans un chapitre tout autre que le contenu des rapports , Luc Marius Ibriga, au sortir de l’entrevue avec le Premier ministre, s’est prononcé sur son mandat arrivé à terme depuis un certain temps. Celui qui a été nommé sous la Transition (2015) pour 5 ans, a déclaré ceci : « Dans les nouveaux textes de l’ASCE/LC, il est dit que le contrôleur général d’Etat est recruté par voie d’appel à candidature, désigné par le Conseil d’orientation de l’ASCE/LC puis nommé par le chef de l’Etat pour un mandat de cinq ans. Mais jusqu’à présent, les textes relatifs aux modalités de recrutement n’ont pas été adoptés. Ce faisant, il appartient au gouvernement de prendre la décision d’adopter les textes pour que soit lancé le processus d’appel à candidature et de désignation d’un nouveau contrôleur général d’Etat. »

Bernard Kaboré

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