Société

Gestion d’une cour familiale à Kamsonghin : les frères Nana à couteaux- tirés

La gestion d’une cour familiale oppose les frères Nana au quartier Kamsonghin de Ouagadougou. Des locataires qui occupaient une partie de la maison à problèmes ont vu leurs commerces détruits, par l’un des camps, le mercredi 2 septembre 2020.

La cour familiale en question est située derrière l’ex pharmacie Mariama. La concession à problèmes est occupée à présent par les héritiers de feu Dominique Nana qui ne sont pas en bons termes. Selon les explications de Suzanne Kaboré, l’une des filles du défunt, son père a eu trois femmes. « La première a eu six enfants et la deuxième en a eu dix. Quant à nous, nous sommes cinq de la même mère. Deux garçons sont restés sur le terrain familial. Les deux premières femmes du papa reposent dans la cour. Lorsque je suis rentrée de Bobo-Dioulasso après l’affectation de mon mari, j’ai constaté que mon petit frère a construit  sur les tombes et je me suis opposée », a-t-elle confié, avant d’ajouter que cela fait quatre ans qu’elle et ses autres frères ont intimé l’ordre à Poko Robert Nana de remettre tout en place et de déloger les locataires. 

Toujours selon dame Kaboré, le benjamin de la famille leur a expliqué qu’il a  beaucoup investi sur le terrain. « Nous lui avons demandé d’occuper les lieux ou de loger un petit fils du papa. Chose qu’il n’a jamais faite.  On a tenté de vider les lieux et il y a eu une bagarre. Poko Robert Nana a blessé l’un de mes frères à la main.  Depuis lors il me menace, donc je me déplace avec une machette dans mon véhicule.  Il récupère les loyers mais ne fait rien comme investissement dans la cour. On n’a même plus de toilettes au niveau du domicile familial », a-t-elle dit.

Sur la parcelle en question, il y avait 6 locataires mais seulement 2 sont restés. Pour ceux-ci, c’est Poko leur bailleur. Malgré les conseils de la gendarmerie de Kosyam et de Baskuy, depuis 2019,  ils persistent et refusent de s’en aller. La semaine passée on s’est réuni pour leur dire de partir. On a cotisé et on a loué un bulldozer qui est passé faire son travail. On s’est entendu avec un commerçant qui va construire un magasin qui va nous profiter à tous. Il est le benjamin et ne peut nous dicter sa loi, a argué Suzanne Kaboré.

Les W.C. de la cour à problèmes ne fonctionnant plus, une partie des habitants fait ses besoins dans le voisinage

« Suzane en veut à l’une de nos sœurs. Ce n’est pas moi le souci ! »

Aboubacar Semdé, vendeur de vestes, dont la boutique a été détruite n’a plus que ses yeux pour pleurer.

« Cela fait 15 ans que nous sommes en location ici et payons 15 000 F CFA/ mois. On ne nous a jamais donné de délai pour quitter les lieux. A la dernière convocation du substitut du procureur, Suzanne Nana n’y a pas répondu. Il a donc demandé à une sœur de madame Kaboré  (représentante des quatre frères) de nous situer sur la démarche à adopter. Autrement dit, est-ce que nous devons partir ou rester. Elle a donné son OK et la justice nous a dit de réintégrer les maisons en attendant. Suzanne nous a menacé avec un couteau et nous nous en étions plaint. On attendait de résoudre ce couac, puis ce matin, Suzanne a fait détruire nos lieux de commerce. Je n’ai rien pu faire face au bulldozer. Le matériel  endommagé  coûte approximativement 3 millions. J’ai aussi perdu la somme de 40 000 F CFA ».

W. Harold Alex Kaboré

Alex.kabore@lobspaalga.com

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