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Coup d’Etat au Mali : La CEDEAO va dépêcher une mission d’urgence à Bamako

Les derniers développements de la crise socio-politique au Mali préoccupent les chefs d’Etat de la CEDEAO qui se sont réunis en visioconférence ce 20 août 2020. L’une des décisions prises lors de ce sommet extraordinaire est l’envoi d’une mission d’urgence à Bamako. La mission sera conduite par l’ex-président nigérian Good Luck Jonathan et le ministre nigérien des Affaires étrangères, Kalla Ankouaro. C’est l’information donnée par le chef de la diplomatie burkinabè, Alpha Barry, au terme du sommet.

Good Luck Jonathan (à g.) et Kalla Ankouaro iront à la rencontre des nouvelles autorités maliennes

Après trois heures de rencontre virtuelle, les chefs d’Etat de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) croient avoir trouvé les pistes d’une sortie de crise au Mali. Ce pays qui occupe le devant de l’actualité ces derniers mois avec des manifestations de rue, fait davantage la une de la presse depuis le 18 août où une mutinerie a mué en coup d’Etat contre le président Ibrahim Boubacar Keita (IBK).  

Les chefs d’Etat de la CEDEAO ont insisté sur le retour à l’ordre constitutionnel

Selon les principales conclusions du sommet, rapportées à la presse burkinabè par le ministre Alpha Barry, les chefs d’Etat de la sous-région ouest-africaine ont convenu de dépêcher « d’urgence » une mission de la CEDEAO. « La délégation sera conduite par l’ancien président nigérian Good Luck Jonathan, qui est le médiateur dans cette crise, et le ministre nigérien des Affaires étrangères en tant que président du Conseil des ministres », a précisé le diplomate burkinabè. La délégation aura la lourde tâche de « procéder à une évaluation de la situation de façon urgente pour rendre compte aux chefs d’Etat » mais aussi et surtout « obtenir la libération du président IBK et de tous les officiels détenus en même temps que lui ».

Le sommet a par ailleurs décidé que les sanctions prises par la Commission de la CEDEAO qui consistent en un blocus économique et à la fermeture des frontières avec l’Etat malien soient maintenues avec des modalités bien précises, puisque exception est faite sur les denrées de première nécessité, le carburant et l’électricité.

Alors que le président IBK est toujours entre les mains des mutins et que ceux-ci, avec à leur tête, le Colonel Assimi Goita, ont annoncé la mise en place d’un gouvernement de transition et entamé d’ailleurs des consultations à cet effet, les chefs d’Etat, selon Alpha Barry, ont insisté sur le retour à l’ordre constitutionnel. Faut-il comprendre par là que la CEDEAO exige le rétablissement du président déchu dans ses fonctions ? Alpha Barry s’est gardé d’être affirmatif, et a laissé entendre que la priorité reste la libération d’IBK et de ses compagnons d’infortune.

Qu’obtiendra la mission Good Luck Jonathan et  Kalla Ankourao de la part des nouvelles autorités maliennes ? C’est sans doute la grosse question qui sera au centre du prochain sommet extraordinaire des chefs d’Etat sur le Mali prévu pour se tenir dans une semaine, selon le chef de la diplomatie burkinabè.

Bernard Kaboré

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