Société

Femme, environnement et sécurité alimentaire: ‘’Les Amis de la Terre’’ pour plus de justice sociale

A l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme, vendredi dernier, l’ONG ‘’Friends of the Earth’’(FoE), en français, ‘’ Les Amis de la terre’’ a organisé une conférence virtuelle.

Cette conférence virtuelle a été une tribune pour ‘’Friends of the Earth’’(FoE) de plaider auprès des décideurs du monde, particulièrement ceux d’Afrique, afin qu’ils prennent davantage en compte les femmes dans leurs politiques de production agricole, de protection de l’environnement et de distribution des fruits de la croissance économique.

Qu’est-ce que l’ONG FoE et que faut-il retenir de son plaidoyer au cours de sa conférence virtuelle du 8 mars 2024 ?

FoE est une fédération internationale de 70 associations ou ONG de plusieurs pays à travers le monde. Cette base élargie en fait l’une des plus importante ONG de protection de l’environnement et de défenseur d’une économie verte pour un développement durable. Sa vision stratégique est orientée vers ‘’un monde pacifique et durable basé sur des sociétés vivant en harmonie avec la nature (où) l’équité et les droits de l’homme et des peuples sont réalisés… (dans) une société bâtie sur la souveraineté et la participation des peuples, fondée sur la justice sociale, économique, de genre …’

Au cours de cette conférence virtuelle, la coordonnatrice du Programme forêt et biodiversité de FoE, Rita Uwaka, a insisté sur la nécessité de renforcer d’avantage la capacité des femmes et l’égalité des genres. Elle a alors argumenté sur la responsabilité des dirigeants, particulièrement ceux d’Afrique, leur demandant d’avoir une vision holistique promue par une gouvernance inclusive faite de parité en genre au sein des instances qui donnent aux femmes plus de pouvoir de décision. Elle a également appelé les gouvernants et les médias à soutenir fortement l’enracinement de la démocratie et la voix des femmes, celles des organisations internationales qui se battent pour qu’elles aient plus de droits, notamment celui d’accès à la terre : ‘’ la justice environnementale ne sera pas réalisée sans justice pour le genre’’, soutient-elle. Madame Uwaka, en bonne avocate de l’autonomisation des femmes, a aussi souligné que celles-ci jouent un important rôle dans la production agricole mais qu’on leur dénie encore l’accès à la terre sur la base des coutumes et pratiques culturelles obscurantistes.

A la suite de Rita Uwaka, madame Edna Tabajuika de FoE Tanzanie, a fait remarquer que ‘’les femmes sont la colonne vertébrale de la société parce qu’elles sont les principales productrices agricoles comme en Afrique de l’est mais elles en tirent un bénéfice dérisoire parce qu’elles ne sont pas propriétaires terriens’’. Elle a par ailleurs décrit la situation d’insécurité alimentaire dont souffrent beaucoup de femmes du fait de la dégradation des terres causée par les industries extractives dans son pays. ‘’Le déficit alimentaire est prégnant quand la femme n’a pas accès à la terre car cela impacte négativement son autonomisation’’, a-t-elle conclu.

Madame Azeeza Rangunwala de ‘’Groundwork’’ basé en Afrique du sud, au cours de la conférence, a souligné le grave niveau des violences contre les femmes en Afrique du sud.  Elle en appelle à une ‘’transition féministe’’ qui démantèlerait le système patriarcal, obstacle à l’émancipation des femmes dans ce pays. Elle a appelé à des reformes multisectorielles qui ouvriraient plus d’espaces de liberté et d’action pour la femme contre les idées rétrogrades qui aggravent les difficultés dans lesquelles se débattent les femmes.

Madame Normor Bee du Liberia dans son intervention à cette conférence a invité la femme à jouer davantage son rôle dans le cours du destin de l’humanité. Dans cette logique, elle a plaidé pour une nouvelle génération de femmes aux capacités renforcées par un bon niveau de compétences et de formation, impactant positivement leurs sociétés et au-delà.

Aminata Massaquoi de la Sierra Leone, a fait remarquer pour sa part que l’on parle rarement de la situation dans les zones des plantations de son pays. Elle a indiqué que néanmoins, des groupes de plaidoyer mettent fortement la pression afin que des lois qui protègent mieux la femme sierra léonaise soient adoptées.

Au total, cette conférence virtuelle de FoE, a mis le doigt sur la persistance des iniquités dont sont victimes les femmes sur le continent en matière d’accès à la terre. Même si elles sont fortement impliquées dans la production, elles sont loin d’être récompensées à la hauteur de leurs efforts à cause des pesanteurs sociologiques. Elles sont par ailleurs, les premières victimes des guerres et de l’exploitation sexuelle dans le monde. Plus de justice à leur endroit serait un atout pour lutter contre l’insécurité alimentaire, la dégradation de l’environnement et les inégalités sociales, selon les responsables de FoE.

Pourvu que les gouvernements, les leaders d’opinion, les autorités religieuses et coutumières africains soient sensibles à ce vibrant plaidoyer de FoE en faveur du développement durable et de la justice sociale dans le monde, particulièrement en Afrique.

Zéphirin Kpoda

Avec la collaboration d’Innocent Odoh

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