Galvaniser les forces de défense et de sécurité qui se battent au front et semer dans les cœurs des graines de paix : c’est en quelques mots résumé le nouvel album, « Plus que vainqueur », de l’artiste Bam’ss Grâce. Maréchal de logis de gendarmerie de profession, Etienne Bamogo, montre dans cet album un savoir-faire artistique qui va de pair avec le maniement des armes. La dédicace de l’album a eu lieu le 26 juin 2023 à Ouagadogou, en présence du ministre de la Culture, Jean Emmanuel Ouédraogo.
Les participants au concert de dédicace de « Plus que vainqueur » n’oublieront certainement pas cet après-midi passé au Mess des officiers. Bamèss Grâce y était certes à l’honneur, mais on ne retiendra pas que la belle performance dans l’interprétation en live de plusieurs des titres de son album. On retiendra aussi cette ambiance à la fois festive et solennelle qui a marqué la dédicace de l’album, le tout premier de l’artiste, avec la présence remarquée de personnalités comme le ministre en charge de la Culture, Jean Emmanuel Ouédraogo ou encore le chef d’état-major général de la gendarmerie nationale, le colonel Evrard Somda. On n’oubliera pas non plus le gotha d’artistes venus soutenir un confrère de la musique : Rama la Slameuse, Kézi, le groupe Lacrew, le Pastor, pour ne citer que ceux-là, étaient présents. En lever de rideaux, certains sont même montés sur la scène, à l’instar du duo Lacrew et les petits pionniers. Un avant-goût de ce que Bam’ss Grâce réservait de « chaleureux » pour son public du jour.
Plus que vainqueur c’est 8 titres que sont : Plus fort que la peur ; Tout est grâce ; Plus que vainqueur ; Force à toi soldat ; mariage ; Singa Nê Yamba ; Ka nê ying ye ; Yikaândem. C’est un ensemble de chansons gospel pour véhiculer, de façon générale, des messages de consolation, de paix et de cohésion sociale, dans un contexte de guerre contre le terrorisme. Chantés en mooré et français et dans un style tradi-moderne, les titres sont une série de louanges. Mais au-delà, il s’agit d’un hommage de l’auteur, gendarme de profession, à des frères d’armes tombé sur le champ de bataille. Pour Etienne Bamogo, à l’état civil, l’album se veut une manière de galvaniser les Forces de défense et de sécurité et de donner du tonus aux populations. Pour celui qui assure avoir franchi les vallées de la mort, plus qu’un vainqueur est également une œuvre d’action de grâce à Dieu. « Partiaga, où j’étais en détachement, c’est des courageux qui y vivent et ceux qui en reviennent c’est par la grâce de Dieu », a, en effet, témoigné le maréchal de logis.
A ce concert de dédicace, Bam’ss Grâce aura tenu la promesse de mettre du feu au coin lors de l’interprétation de quelques-uns des 8 titres de l’album. Ce fut l’occasion pour le maréchal de logis (MDL) de montrer du savoir-faire autre que celui du maniement des armes. Le pistolet légèrement accroché au genou droit et à la main son « deuxième arme », il aura réussi, par la voix savamment posée sur les notes de divers instruments (guitare, piano, batterie, etc.), à faire former autour de lui un cercle de danseurs constitués par le public.
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« C’est un beau pied de nef qui est fait à nos ennemis qui pensent qu’ils peuvent faire couler le Burkina Faso ; parce que le Burkina ne tombera jamais », a déclaré le ministre de la Communication, au terme de la dédicace. Jean Emmanuel Ouédraogo situe l’œuvre de Bam’ss Grâce « dans le juste prolongement du combat qui se mène sur le terrain » parce que, dit-il, « Nous avons la certitude que c’est un combat que nous allons gagner, nous avons également la certitude que nous allons gagner cette guerre par l’art et par la culture ». Le ministre de la Culture a salué la « qualité de la création de l’artiste », avant de lui promettre du soutien pour l’enregistrement de deux clips. Au-delà de Bam’ss Grâce, ce geste d’encouragement traduit, selon jean Emmanuel Ouédraogo, un soutien de son département à l’ensemble des artistes FDS.
L’album de Bam’ss Grâce est désormais disponible sur le marché au prix de 10 000 F CFA. L’artiste promet de dédier 20% des retombées financières de la vente de l’œuvre aux pupilles de la nation et aux frères d’armes blessés au front.
Bernard Kaboré
