Politique

Message du PM à la nation : des Burkinabè septiques sur la bonne marche de la transition

Dans un entretien diffusé mardi dernier, le Premier ministre (PM) Albert Ouédraogo s’est prononcé sur des questions d’actualité nationale. Pendant un peu plus d’une heure, en pédagogue, il a voulu rassurer les Burkinabè sur la situation sécuritaire du pays et la bonne marche de la transition. Mais comme il fallait s’y attendre, certains leaders politiques et de la société civile, malgré des bémols, ne sont pas de cet avis. Ci-dessous l’avis de madame Kam Yéli Monique, une femme engagée politiquement, Germain Bitou Nama, Journaliste et activiste de la société civile , Marc Bonogo, responsable d’OSC, et Drissa Sanogo, député à l’Assemblée nationale de transition.

Monique Yéli Kam du mouvement M30 Naaba Wobgo

Monique Yéli Kam

 »Nous avons retenu 3 points dans ses déclarations : le 1er point a été de faire son propre personal branding. C’est maintenant que le Dr Albert Ouédraogo devenu ministre se construit une identité sociale en rappelant son militantisme scolaire et académique. 

Le 2e point, c’était le bilan mitigé de ses 6 mois de gestion sans chiffrer sa gouvernance sécuritaire, la gouvernance administrative, les Réformes politiques et économiques. Pire, il parle d’une feuille de route à discuter qui, à notre avis, ne vient pas assez tôt quand on sait que les populations survivent à peine.

Le 3e point a concerné les questions de souveraineté nationale. Face aux nombreux défis à relever, Dr Albert Ouédraogo et son gouvernement ont-ils la liberté de choix des stratégies de la gouvernance sécuritaire et économique ? Non, il a répondu à cette question en reconnaissant qu’il faut s’émanciper de l’aide au développement livrée à notre pays avec une expertise technique aliénante.

En ce qui concerne la bonne marche de la transition, au sein du Mouvement Naaba Wobgo, nous n’avons pas d’éléments factuels pour apprécier la direction du pays. Les difficultés quotidiennes de notre vécu ne nous permettent pas de dire que le pays est sur de bons rails. C’est ainsi que notre sentiment d’insatisfaction nous a motivé à répondre à l’appel du gouvernement à l’endroit de tous les citoyens de contribuer d’une manière ou d’une autre à l’effort de paix. C’est pourquoi, le mouvement M30 NAABA WOBGO a initié des manifestations pacifiques pour dénoncer les méfaits de l’assistance militaire inféconde et improductive de la France, les accords signés le 24 avril 1964 avec la France et les propos discourtois de l’ambassadeur de France qui sont des obstacles visibles à la lutte contre l’insécurité et à la pauvreté abjecte au Burkina Faso.

Si le premier ministre a entendu les soupirs de la jeunesse de s’exprimer et de revendiquer la souveraineté et le bien-être confisqués par la France, pourquoi ses agents dans les collectivités rament à contre-courant des aspirations de la jeunesse ?

La jeunesse est vigilante et attend que le Premier ministre dénonce publiquement les accords avec la France et avec des actes afin de permettre à notre pays d’amorcer le cap.

Germain Bitou Nama « pas confiant »

Germain Bitou Nama (Sourec photo: InfoH24)

Germain Bitou Nama dit n’avoir pas pu suivre l’entretien avec le Premier ministre. Mais après avoir écouté notre résumé de l’entretien, cet acteur de la société civile, par ailleurs journaliste éditorialiste, se fait compter parmi les Burkinabè  qui prennent le contrepied du chef du gouvernement en estimant que la marche de la Transition n’inspire pas confiance, faisant surtout  allusion au climat sécuritaire à peine décrispé. Il dit comprendre toutefois l’optimisme du PM qui doit, dans le contexte qui prévaut, rassurer en tant que patron du gouvernement.

Marc Bonogo, président de l’Alliance des nouvelles consciences (ANC)

Marc Bonogo, président de l’Alliance des nouvelles consciences (ANC)

De l’entretien du Premier ministre Albert Ouédraogo, le président de l’Alliance des nouvelles consciences (ANC), Marc Bonogo a retenu essentiellement 3 grands points. Il s’agit des écarts de certains agents de la Fonction publique, de la question de la réconciliation nationale et enfin la question de la lutte contre le terrorisme. Il note que le PM est animé de bonnes intentions et espèrent que celles-ci connaitront une application effective. Toutefois, le premier responsable de l’ANC reproche à l’exécutif son manque de communication, toute chose qui rend difficile son action sur le terrain. C’est pourquoi, contrairement à Albert Ouédraogo, Marc  Bonogo pense que la transition est sur une voie mitigée en dépit des efforts déployés. Mais confie-t-il, elle (transition) réussira si elle ne s’écarte pas de son objectif, ce qui implique selon lui, qu’elle mette en œuvre toutes les mesures prises dans le cadre de la réconciliation nationale, de la lutte contre le terrorisme et du retour des déplacés internes dans leurs localités.

Drissa SANOGO, Député à l’ALT

Drissa SANOGO, Député à l’ALT

Durant une heure d’horloge, j’ai suivi avec intérêt l’entretien des journalistes avec le Premier ministre Albert OUÉDRAOGO. Ce que j’ai pu constater c’est que le PM dans son calme olympien s’est adressé au peuple burkinabè avec optimisme. Contrairement à ceux qui ont des idées malsaines, qui peignent tout en noir, SEM Albert OUÉDRAOGO s’est voulu rassurant sur l’avenir d’un Burkina Faso nouveau. De la coopération militaire avec les partenaires techniques et financiers, le PM a été plus que précis en optant pour la diversification des partenaires dans un système gagnant, gagnant dans le respect strict de la souveraineté du Burkina Faso. Parlant des revendications des Burkinabè sur la coopération militaire française, le Premier ministre a regretté les propos discordants et les manquements observés dans les déclarations de l’ambassadeur de la France au Burkina. Mieux, il rassure les requérants que le gouvernement burkinabè n’est pas resté insensible à leurs revendications. Abordant le dialogue social engagé par le gouvernement avec des groupes armés non étatiques, M. Ouédraogo dit être fier des résultats déjà engrangés à travers l’implication des autorités traditionnelles. Cependant reconnaît-il, il reste beaucoup à faire notamment la construction des zones de cantonnement pour le désarmement, la démobilisation et la réinsertion (DDR) des anciens combattants qui auront accepté le dialogue. Le Premier ministre a également évoqué l’acquisition d’équipements militaires et l’augmentation des effectifs des FDS et leurs supplétifs. Au vu de tout ce qui précède, je suis d’avis avec le lui que la transition est sur de bons rails même s’il nécessite encore un peu de temps de recadrage pour mieux apprécier le processus de refondation. C’est en cela, l’Institut Safer Africa (INSA) dont je suis le Président exécutif s’est engagé à accompagner le gouvernement pour la réussite de la Transition au Burkina Faso.

Lébouré Crépin ZANZÉ
Expert en Communication et Sécurité – Directeur Executif du Groupe FEPROMUS_SARL

«  Ce que les hommes de medias ont qualifié de grand entretien avec le premier ministre Albert OUERAOGO en est veritablement un. Se substituant par moment à la place des journalistes, il a livré des éléments de reponses à chacune de leurs questions. Des éléments de reponses qui ont donné à l’entretien (à un moment donné) les allures d’un cours d’histoire en vue de raffraichir les mémoires. Il s’agit du cas de retour du président Blaise COMPAORÉ au pays qui a fait longtemps polemiques, s’il n’en fait encore d’ailleurs et que les journalistes ont voulu relever le fait que pour plusieurs c’est faire la promotion ou faire le lis de l’impunité. En réalité, le président KABORÉ, avait lui-même pris l’engagement de faire revenir Blaise COMPAORÉ au pays s’il etait réelu. Ce rappel devrait sonner comme un coup de massue pour quiconque veut être serieux avec lui-même en pensant que le pouvoir actuel serait entrain de faire le nid de l’impunité. Mais il faut préciser, je pense bien que c’était au cours d’un interview accordé à rfi et france 24 en octobre 2015 (si je ne m’abuse), contrairement à ce qu’il a laissé entendre, le 1er ministre, que c’etait lors d’une campagne électorale a Ziniaré. Au-dela de ses éléments de réponses claires, précis et concis, on peut voir en l’homme une personne qui ne fait pas dans le tatonnement, dans de l’euphorie encore moins dans une haine stérile. Lorsqu’il c’est agit d’établir le profilage de ceux qui nous attaquent, il a donné des éléments de réponses qui donnent de croire seriuesement que le pouvoir ne manoeuvre pas à vue. Le profilage des groupes terroristes, que le premier ministre a établit, je pense bien fera une appreciation positive et très objective de plus d’un expert des questions de sécurité. Dans une moindre mesure, il faut admettre que le 1er ministre est très posé dans sa tête au regard de la délicatesse et complexité de la situation nationale, mais aussi au regard du poids qui pèsent sur la tête et les épaules de chaque tenant d’une petite parcelle d’autorité ou du pouvoir actuel. S’il n’est pas grand orateur ou grand parleur comme certains qui l’on précédés à ce poste (je ne parle pas de Lassina ZERBO), il est au moins pratique et concis dans ses prises de parole.

Lorsqu’il lui a été demandé a savoir « les révocations avec effet immediat » qu’est-ce que ça donnait de comprendre ? Ça reponse m’a seduit à partir des exemples d’agissements non éthiques, ignobles, et mêmes socio-économiquement très criminogènes. Antidater des dossiers ou se mettre à engager l’État dans des contrats importants alors qu’on sait qu’on est partant, c’est incomode, c’est immonde. Ce qui est plus intéressant dans tout ca, c’est qu’il n’a pas livré aux gémonies, exposé quelqu’un dans son entretien. C’est une grandeur d’âme. Je realise par ailleurs qu’il est fidèle à la feuille de route qui lui a été soumis et travail à ce que les choses avancent. Rien de tout cela ne doit nous empêcher ou nous freiner dans nos attentes vis-à-vis des tenants du pouvoir et donc de dire au 1er ministre d’activer et d’accelerer les grands chantiers du développement durable, tout en ayant une grande attention sur les possibilités de privatisation ou d’ouverture de certaines sociétés d’État desquelles la SONABHY. Puisqu’il a lui même souligner l’une des actions non-militaires très fortes dans la lutte contre lextremisme violent, c’est l’assèchement de leurs sources de ressources de vie. Le carburant est un produit indispensable si ce n’est le plus indispensable dans la mise en oeuvre des actions terroristes ».

Propos recueillis par la rédaction de lobspaalga.com

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2 commentaires

  1. -Mrs Marc Bonogo président de l’Alliance des Nouvelles Consciences (ANC) bla bla bla…, et M. Drissa SANOGO député à l’ALT machin-truc-insensé…, dans un pays-chaos qui se cherche…, vos photos ridicules sont les témoins de votre médiocrité inimaginable.

    Vos photos/montages sont une injure, un manque total de respect à la souffrance des B.bê. Un manque total de maturité de votre part. C’est triste que vous ne comprenez toujours.

    Vous êtes des plaies pour la lutte de Mme Monique Kam.

  2. « Ce que j’ai pu constater c’est que le PM dans son calme olympien s’est adressé au peuple burkinabè avec optimisme. Contrairement à ceux qui ont des idées malsaines, qui peignent tout en noir, SEM Albert OUÉDRAOGO s’est voulu rassurant sur l’avenir d’un Burkina Faso nouveau. De la coopération militaire avec les partenaires techniques et financiers, le PM a été plus que précis en optant pour la diversification des partenaires dans un système gagnant, gagnant dans le respect strict de la souveraineté du Burkina Faso. Parlant des revendications des Burkinabè sur la coopération militaire française, le Premier ministre a regretté les propos discordants et les manquements observés dans les déclarations de l’ambassadeur de la France au Burkina. Mieux, il rassure les requérants que le gouvernement burkinabè n’est pas resté insensible à leurs revendications. Abordant le dialogue social engagé par le gouvernement avec des groupes armés non étatiques, M. Ouédraogo dit être fier des résultats déjà engrangés à travers l’implication des autorités traditionnelles. Cependant reconnaît-il, il reste beaucoup à faire notamment la construction des zones de cantonnement pour le désarmement, la démobilisation et la réinsertion (DDR) des anciens combattants qui auront accepté le dialogue. Le Premier ministre a également évoqué l’acquisition d’équipements militaires et l’augmentation des effectifs des FDS et leurs supplétifs. Au vu de tout ce qui précède, je suis d’avis avec le lui que la transition est sur de bons rails même s’il nécessite encore un peu de temps de recadrage pour mieux apprécier le processus de refondation. C’est en cela, l’Institut Safer Africa (INSA) dont je suis le Président exécutif s’est engagé à accompagner le gouvernement pour la réussite de la Transition au Burkina…

    《Ce que les hommes de media ont appelé …. 》jusqu’à la fin sont mes propos. Le debut non. Il y a eu un melange de texte. Merci de corriger.

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