Depuis le 16 avril 2022 la mine de zinc de Perkoa dans la province du Sanguié (région du Centre-Ouest) est le théâtre d’un drame qui perdure jusque-là puisque 8 travailleurs de la mine sont coincés dans les galeries souterraines à cause d’une inondation due à une forte pluie. Lorsque l’eau a commencé à s’engouffrer dans les méandres creusés pour atteindre le gisement de zinc, 9 mineurs ont réussi à regagner la surface tandis que 8 autres n’ont pas eu cette chance.
Trois semaines après cette inondation, les galeries sont toujours pleines d’eau et le mince espoir pour que les mineurs piégés puissent être en vie, ce serait qu’ils aient pu rejoindre la zone de refuge aménagée pour accueillir les travailleurs en cas de sinistre. Ce sas de sécurité se trouve à 520m sous terre et est un endroit étanche disposant de kits de secours et de survie où les pensionnaires ont accès à des réserves de vivres et d’eau en attendant les sauveteurs. Aujourd’hui tout le monde prie pour que 8 mineurs aient pu rejoindre à temps cette zone de sécurité.
Depuis 21 jours, c’est la course contre la montre pour sauver les sinistrés qui ne donnent jusque-là aucun signe de vie. Au même moment les parents des victimes laissent éclater leur colère et ont pris d’assaut le Haut-Commissariat à Réo, le chef-lieu de la province.
Face à cette situation, le gouvernement a, depuis le mercredi dernier et ce jusqu’à ce vendredi, dépêché une délégation ministérielle de trois membres à savoir les titulaires des maroquins des Mines, du Travail et de l’Education nationale. Le dernier cité étant également le porte-parole du gouvernement. Les trois ministres sont donc au plus près des opérations de secours et jouent à apaiser les tensions entre les familles des mineurs et les autorités de la mine.
En principe, selon le planning initial, c’était hier, jeudi 05 mai 2022, que les sauveteurs espéraient atteindre le niveau 520 afin d’accéder à la salle de sécurité. Mais malheureusement cela n’a pas été possible.
Toute la difficulté des opérations de secours tient à la disponibilité de puissantes pompes pour évacuer l’eau des galeries. Mais avant d’y parvenir, il a fallu remblayer la descenderie pour arriver au niveau de l’eau. La descenderie, précisons-le, est une galerie creusée en pente. L’eau étant à 520 m sous terre, s’il faut emprunter la galerie, il faut parcourir 3km.
Selon des sources proches de la mine, le remblayage a pu se faire jusqu’à arriver au niveau où se trouve la zone inondée. En tout, 24 pompes auraient été installées pour évacuer l’eau. Cependant au regard de la profondeur, une seule pompe ne peut pas pomper l’eau jusque dehors. Alors la solution est de disposer des pompes à divers niveaux. Les premières pompes l’eau pour l’emmener à un autre niveau et d’autres pompes évacuent cette eau à un autre niveau encore. On fait comme ça, ainsi de suite, jusqu’à ce qu’on puisse rejeter l’eau dehors. Et malheureusement quand une pompe tombe en panne il faut arrêter tout le mécanisme. C’est cette contrainte qui ferait que les opérations de secours ne peuvent pas allé plus vite que ce qui est en train de se faire présentement.
Dans cette course contre la montre, l’aide de puissantes pompes à eau de grande capacité est précieuse. Deux de ces pompes ont été trouvées au Ghana et deux autres en Afrique du Sud. Chacune pèse au moins une tonne. Les pompes ghanéennes sont déjà arrivées dans la nuit de jeudi à vendredi. Quant à celles sud-africaines, elles ont quitté Johannesburg jeudi et devaient passer par la France avant d’arriver à Ouagadougou ce vendredi si tout se passe bien.
Nul doute que la mise en service de ces 4 géantes pompes va contribuer à évacuer l’eau à un rythme très intéressant. Même s’il est mince, l’espoir de tous est qu’on puisse retrouver les 8 mineurs en vie.
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