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Vision CEDEAO 2050 : Construire la paix et la prospérité pour tous

Le séminaire parlementaire sur « la vision 2050 de la CEDEAO : processus de formulation et défis de la mise en œuvre » est entré dans le vif du sujet, le jeudi 4 mars à Monrovia.

Dr Muazu Umar du GIABA

3 experts venus du GIABA, Groupe inter-gouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent ;  du CRAD, Centre de Recherche et d’Appui- Conseils pour le Développement ; et du CAPEC, Centre d’Analyse des politiques économiques, ont présenté 5 communications aux parlementaires, suivies de questions d’information et de contribution.

 Dans la matinée du 4 mars, les députés ont ainsi écouté et débattu du processus de formulation et des défis de mise en œuvre de la vision 2050 de  la CEDEAO ;  des résultats de l’évaluation de la vision 2020 ; de la convergence entre la Vision 2050 de la CEDEAO et les Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030 ; et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Dans l’après-midi, les travaux du séminaire se sont poursuivis avec 2 communications qui ont porté, l’une sur les mécanismes de suivi-évaluation et de révision périodique de la Vision 2050 ; l’autre sur le financement de ce programme prospectif.

l’expert en suivi-évaluation, Prosper Houssou du CRAD

Ces communications de haute teneur analytique, faites avec pédagogie par  le Dr Muazu Umar du GIABA, une institution spécialisée de la CEDEAO, basée à Dakar ; sans oublier l’expert en finances et en suivi-évaluation des projets, Prosper Houssou du CRAD, un cabinet privé béninois ; et le professeur Alban Alphonse AHOURE du CAPEC, de l’université Félix Houphouët Boigny, ont retenu la vive attention des députés. Nul doute qu’en levant un coin du voile sur la méthodologie d’élaboration, de recherche des financements, du processus de mise en œuvre, du suivi-évaluation, etc. de la Vision 2050 de la CEDEAO, ces exposés ont contribué à une meilleure compréhension de cet ambitieux programme de développement des 15 pays membres.

Les députés n’ont pas tari de questions sur l’articulation des priorités, leur réalisme, l’implication des différents acteurs dans leur exécution, l’impact de l’environnement africain et mondial, les échecs du passé qui pourraient compromettre les objectifs du futur. Plusieurs parlementaires se sont ainsi inquiétés de l’approche par trop holistique, c’est à dire globalisante des problèmes de développement des pays membres de la CEDEAO, alors que des particularités existent d’un Etat à l’autre. D’autres séminaristes se sont montrés réservés sur l’optimisme des concepteurs de la Vision CEDEAO 2050, alors que les échecs de la Vision 2020, sont encore pendants. Il a été ainsi opportunément relevé  que la libre circulation des personnes et des biens, la convergence des économies des pays de la zone, la monnaie unique, restent en souffrance, reportant aux calendes grecques l’objectif d’intégration qui a motivé la création de la CEDEAO en 1975.

Au demeurant, l’exposé sur les résultats de l’évaluation de la Vision 2020 a mis en lumière ces insuffisances qui font craindre que la volonté des concepteurs de cet ambitieux programme visant à faire de la zone CEDEA0 « la lumière de l’Afrique », pour reprendre les termes d’un des experts, ne soit qu’un slogan. En tout cas, l’objectif final de la Vision 2050, c’est de construire en Afrique de l’ouest, un espace de paix et de prospérité pour toutes les populations qui y vivent.

Le Pr. Alban Alphonse AHOURE du CAPEC

En leur qualité de représentants de ces populations, les députés ont donc un rôle de premier plan à jouer dans la matérialisation de cette vision, d’où l’intérêt de ce séminaire. Cet important rôle des élus a été si bien compris qu’un député a suggéré que ce genre de séminaire soit organisé pour chacun des Parlements nationaux.

Une proposition qui pourrait faire partie des recommandations que les députés communautaires viendraient à faire à la fin de ce séminaire dont la clôture est prévue dans l’après-midi du 5 mars 2022.

En rappel, la Vision 2050 de la CEDEAO a été adoptée par le conseil des ministres et les chefs d’Etats des pays membre au cours de leur sommet de décembre 2021, tenu à Abuja.

Zéphirin KPODA

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