Defense & Sécurité

61e anniversaire des Forces armées burkinabè : « Par respect pour nos morts, on a opté pour la sobriété »

Dans le cadre de la célébration du 61e anniversaire de la création des Forces armées nationales, le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le général Aimé Barthélémy Simporé, a animé une conférence de presse dans l’après-midi de ce mercredi 27 octobre 2021 à Ouagadougou.

Le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le général Aimé Barthélémy Simporé

Pour ce 61e anniversaire des Forces armées nationales, les autorités, par respect pour les personnes tombées du fait du terrorisme, ont opté pour une célébration on ne peut plus sobre. Ainsi, il est prévu une nuit d’hommage aux FDS le 30 octobre prochain, un dépôt de gerbes à la place de la nation suivi d’un hommage funéraire au cimetière municipal de Goughin le 2 novembre et des prières dans les différentes garnisons. Le clou de la commémoration sera la traditionnelle cérémonie de prise d’armes . Elle sera elle aussi très sobre et sera marquée par des remises de décorations.

Comme vous l’aurez remarqué, l’accent sera mis sur l’hommage au FDS, en témoigne le thème choisi pour ce 61e anniversaire : « 61 ans au service de la défense de la patrie : ensemble pour un vibrant hommage aux Forces armées nationales et pour un engagement décisif pour vaincre le terrorisme ».

Au cours de cette rencontre avec la presse, la question du terrorisme à été largement évoquée, aussi bien par le conférencier que par les journalistes. En ce qui le concerne, le général de Brigade, ministre de la Défense, a indiqué que ce phénomène, à l’origine exogène (venant du Nord du Mali), a développé une dynamique endogène. « Il a maintenant pris racine dans le corps social communautaire de notre pays dont il bénéficie d’un vivier de recrutement, d’un réseau de complicité et d’un contexte de vulnérabilités et d’instrumentalisation favorable », a-t-il ajouté.

En effet, le conférencier estime qu’il est temps de comprendre que ceux qui attaquent sont des nationaux qui ont fait le choix, consenti ou contraint, de rallier la cause des groupes armés terroristes.  « Ce ralliement leur procure les moyens et le pouvoir, pour certains, d’assouvir leurs convictions religieuses, pour d’autres de réaliser des objectifs socioéconomiques individuels ou communautaires ou pour d’autres encore d’assouvir leurs desseins criminels personnels », a déclaré le général de Brigade, ajoutant que telles est la face du terrorisme au Burkina, associant des acteurs transnationaux et nationaux. Pour lui, cette dynamique vise à créer des zones de non droit où seront absents les services régaliens de l’Etat. Il dira aussi que les nombreux messages vidéo et audio qui circulent sur les réseaux sociaux participent de cette stratégie et malheureusement certains font consciemment ou inconsciemment le jeu des terroristes.

Si l’on se réfère ainsi à la déclaration liminaire, une nouvelle stratégie nationale de lutte contre le terrorisme a été élaborée par un groupe pluridisciplinaire d’experts, de chercheurs et d’acteurs de la société civile. Pour le ministre de la Défense, toute cette ingénierie stratégique n’aura d’effet que si elle s’inscrit dans une approche globale qui permette de satisfaire les trois conditions essentielles qu’elle appelle à savoir la modification de la perception de la menace, le changement d’approche stratégique et enfin le sursaut national. « Pour mettre en œuvre cette politique, il importe que notre nation se lève comme un seul homme pour déclencher le sursaut national indispensable », a indiqué Barthélémy Simporé, insistant sur la nécessité de ne pas démoraliser les troupes et d’être au contraire un soutien moral qui puisse les galvaniser.

Zalissa Soré

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