Société

Aéroport de Donsin : « Ce n’est pas une bonne démarche syndicale que de dire qu’on ne veut pas de ce partenaire», Vincent Dabilgou

En visite de courtoisie au siège des Editions paalga, le 12 août dernier, le ministre des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, Vincent Dabilgou, a accordé une interview au quotidien L’Observateur Paalga et au journal en ligne lobspaalga.com . Entre autres sujets abordés, le projet de l’aéroport de Donsin,  la grève des syndicats de l’aéronautique, la vie de son parti politique, le Nouveau temps pour la démocratie (NTD).

Pourquoi le report de la fin de validité des anciens titres des transports?

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Quel est le niveau d’exécution du projet de l’aéroport de Donsin?

Vous savez ? Moi je n’aime pas parler de pourcentage. Avec l’aéroport de Donsin si vous parlez de pourcentage, vous vous trompez. Ce que je veux dire c’est que le schéma de départ est une option de notre pays. Nous avons fait l’option de dire que nous allons construire notre aéroport en deux phases. Une phase souveraine c’est-à-dire qu’une phase ou tout ce qui est élément de souveraineté, nous puissions le faire en tant que Burkinabè dans le cadre de notre budget avec nos partenaires techniques et financiers. Je veux parler donc des voies d’accès, la piste d’aéroport, la tour de contrôle qu’on appelle le bâtiment aéronautique, les salons d’honneur, les déplacements des populations, du dédommagement des populations et la clôture de l’aéroport. Tout cela constitue des éléments  que nous n’avons pas voulu donner à un partenaire.

Nous avons fait le schéma de dire quand nous allons commencer à construire cela, et aujourd’hui vous savez que les travaux ont déjà démarré et on a même déjà fini certains éléments. Les voies d’accès sont en train d’être achevées même si on doit les agrandir en ce moment, et nous avons un projet dans ce sens aussi. Nous avons démarré la piste, la tour de contrôle et la clôture est en passe d’être achevée. Donc ce sont des éléments qui appartiennent au Burkina Faso.

Mais la partie commerciale, l’aérogare, là où les passagers vont en fonction de leur classe, nous avons dit que nous allons faire un PPP (Partenariat privé public) avec quelqu’un qu’on va choisir à l’international par un appel d’offre. Cette personne qui sera choisie, va créer une société d’économie mixte  dans laquelle des Burkinabè, ceux qui veulent et qui ont l’argent vont s’associer à lui pour créer cette économie mixte et gérer l’aéroport avec l’Etat. Nous avons lancé des appels d’offres qui malheureusement ont été infructueux parce que notre aéroport n’arrive pas à atteindre  un million de passagers par an. Véritablement si vous parlez de pourcentage, je peux dire aujourd’hui  que nous sommes vraiment lancés. Les éléments techniques de l’aéroport nous allons les finir l’année prochaine. Dès lors nous penserons à la construction de l’aérogare.

Quel a été le secret du NTD lors des législatives?

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Quelle réponse apportez-vous aux accusations du collectif des syndicats de l’aéronautique qui ira en grève les 26 et 27 août 2021 ?

Je les ai déjà rencontrés avant leur assemblée générale pour leur donner des éléments et pour leur dire qu’il est bon qu’on ne se trompe pas de lutte. Vous savez dans un pays, chacun doit être dans son rôle. Si les syndicats étaient venus voir le gouvernement pour dire qu’ils veulent être sûrs, par exemple,  que l’ensemble des structures aéroportuaires seront prises en compte dans la nouvelle gestion, c’est-à-dire l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC), la métrologie, l’assistance en escale; car c’est l’ensemble de ces structures que nous voulons sauvegarder,   je leur aurais dit que ces préoccupations a été prises en compte car c’est un projet sur lequel nous avons travaillé pendant longtemps.  S’ils me demandaient « est-ce qu’il y a un fonds pour les aéroports secondaires, je leur dirai que oui, il y a un fond pour ça.

Ce que je voudrais rappeler aux syndicats, c’est qu’il est du devoir de l’Etat de trouver un partenaire avec qui nous allons finalement construire notre aéroport. Nous allons avec notre budget national, construire les éléments techniques de l’aéroport, c’est-à-dire les voies d’accès, la piste, la  tour de contrôle et l’ensemble des réseaux nécessaires et aussi nous avons ce que nous appelons les salons d’honneur, tout cela relève du domaine de l’Etat. Mais  il était important pour nous de trouver quelqu’un, parce que l’aéroport actuel de Ouagadougou est géré par l’ASECNA. Le ministère des Finances ne  gagne rien dans la gestion actuelle de l’aéroport. En dehors du fait que l’aéroport permet de payer les salaires de tout le monde, notamment l’ensemble de la communauté aéronautique et pourvoir retenir un fond pour l’entretien de l’infrastructure,  en dehors de ça, l’Etat ne gagne rien. Ce que nous avons fait, c’est de trouver un partenaire. Nous avons identifié et mobilisé un partenaire. Ce n’est pas à notre avis une bonne démarche syndicale que de dire qu’on ne veut pas de ce partenaire. Ce qui est bien c’est de dire, qu’est-ce que ce partenaire nous apporte ? Et le gouvernement va s’expliquer là-dessus. Moi en tant que ministre des Transports, je m’explique et je dis faisons attention.

Notre aéroport était prévu pour être dimensionné à 600 milles passagers, nous avons contraint le partenaire à dimensionner l’aéroport à  10. 000 000 millions de passagers même si nous n’ en atteignons pas un million pour l’instant. Notre aéroport était prévu pour avoir des portes sous forme de satellites, on en avait prévu 4, mais dans le nouveau projet, nous en avons prévu 8 .  Avec ce partenaire, nous pouvons augmenter le nombre de tapis-bagages. C’est vous dire que nous avons augmenté les éléments techniques pour que l’aéroport soit à la fin, fonctionnel et réponde aux ambitions de notre pays.

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Les syndicats disent que l’Etat burkinabè a mobilisé 400 milliards, et le partenaire va venir construire l’aérogare à 100 milliard et en avoir la concession pour 30 ans. Ce n’est pas exact. Il faut voir les choses autrement. Même si l’Etat faisait tous les investissements, il eût fallu qu’on recrute quelqu’un pour la gestion de l’aérogare. Nous voulons une gestion professionnelle parce que nous vivons dans un environnement de compétition. Aujourd’hui, le domaine de l’aviation civile et de l’aéronautique, c’est la compétition. Quand vous faites un tour à l’aéroport de Dakar, vous verrez que c’est quelqu’un qui gère, ainsi qu’à Abidjan et à Lomé. Mais ils n’ont pas mis de l’argent pour venir gérer. Ce que nous nous faisons ce n’est pas le partenaire seul qui vient mettre son argent, mais le leader, le gouvernement par le biais de l’Etat, met aussi son argent, cela fait partie du capital.

Dans le cadre d’une société d’économie mixte,  tout Burkinabè peut y investir, c’est ouvert afin que ce soit la société d’économie  qui gère l’aéroport avec un groupe  leader qui est spécialisé dans la gestion des aéroports. Nous avons besoin de construire un hub sous régionale. Pour ce faire, nous recherchons le meilleur partenaire. Maintenant on peut dire que ce n’est pas la bonne personne mais il faut prouver que ce n’est pas la bonne personne. Mais le syndicat ne peut pas accuser le gouvernement, ce n’est pas une question où chacun vient mettre son argent, non. C’est un projet qui vise à créer une société d’économie mixte, c’est-à-dire que l’Etat y met son argent, les partenaires également, ainsi que les bailleurs privés. Et on se repartit les dividendes après avoir payé l’ensemble des travailleurs, les taxes et les impôts et mis de côté l’argent pour entretenir l’aéroport. On distribue les bénéfices en fonction de la mise de tout un chacun. Vraiment je pense que les syndicats doivent pouvoir comprendre que nous sommes à une époque où le monde a évolué. Les modes de financement et du développement ont beaucoup évolué, et aujourd’hui on ne peut empêcher notre Etat de faire un PPP.

Dans ce partenariat, l’aéroport nous  appartiendra. Le jour où l’Etat voudra se séparer du partenaire, à qui donne l’aérogare, c’est seulement sur le manque à gagner sur l’aérogare qu’il va être dédommagé.  Mais s’il avait construit la tour de contrôle, la piste, les voies d’accès, c’est comme si toute l’infrastructure lui appartenais. Nous voulons être souverain, l’aéroport nous appartient. Quant à ce petit bâtiment qu’on appelle centre  commercial, nous pouvons dédommager quelqu’un pour qu’il en parte.

Le NTD est-il une excroissance du MPP?

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Propos recueillis par Camille Baki

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