Société

Démolition d’une mosquée à Pazani : des fidèles exigent sa reconstruction avant le 7 octobre

Suite à la destruction d’une mosquée dans le quartier Pazani de  Ouagadougou, conformément à une décision de justice, des fidèles musulmans ont organisé une conférence de presse pour exprimer leur indignation. Les mécontents ont exigé, ce jeudi 17 septembre 2020, la reconstruction immédiate de ce lieu de culte.

Après plusieurs heures de route sur des voies très dégradées et rendues encore plus difficiles après une pluie, nous sommes parvenus sur le terrain  qui suscite toutes les attentions en ce moment à l’arrondissement 9 de Ouagadougou : celui qui abritait la mosquée de Pazani. De nombreux musulmans y ont effectué le déplacement sur «  le lieux de pèlerinage ». Certains bravent le danger de chute possible de gravas et prient dans ce qui reste de la mosquée pas totalement détruite.

Une tente a été dressée pour la conférence de presse et de nombreux responsables musulmans ont tour à tour condamné la démolition du lieux de prière. C’est à travers une déclaration liminaire intitulée « destruction provocatrice de la mosquée du vendredi de Pazani au secteur  37» que  la Coordination des jeunes musulmans du Burkina Faso (CJMB), le mouvement sunnite, la communauté Tidjania, etc. ont exprimé leur mécontentement pour cette destruction qui a eu lieu le 7 septembre, en présence d’un huissier.

Moussa Guigma réclame la paternité du terrain qu’il a cédé pour la construction de la mosquée

L’objectif de la rencontre avec la presse, selon les conférenciers, est d’interpeller les autorités sur le caractère sensible des questions religieuses et pour exiger la reconstruction immédiate de la mosquée par celui-là même qui est à la base de sa destruction.

Pour Souleymane Sawadogo, l’un des orateurs à la conférence de presse, l’inaction des autorités dénote du mépris qu’elles ont  de la communauté musulmane: « Pour ce faire, la jeunesse musulmane exige : une déclaration écrite dans les jours à venir du ministre en charge du culte afin de condamner l’acte ignoble de destruction ; une présentation d’excuses publiques  de la part du soi-disant propriétaire du terrain. Si  le gouvernement ne réagit pas sur cette question dans les meilleurs délais, nous allons réagir », a-t-il martelé par trois fois.

A en croire Moussa Guigma, c’est lui qui  a cédé le terrain  aux musulmans pour la construction des deux édifices en 2007. « Avec l’aval et la signature du DG de l’Urbanisme, on attendait les documents. On a été à la Direction du cadastre et au Domaine. A la fin de la construction de la mairie en 2018, le frère de l’ancien maire, Pascal Tiiga, s’est vu réattribuer le site, après qu’on lui ait retiré un terrain, sous la Transition. La mairie avait dit qu’elle allait statuer sur la question. Je possède mes papiers depuis 2014 et ceux de Jacques ( NDLR:le nouvel attributaire du terrain) datent de 2019 », a-t-il expliqué difficilement avant que les interviews ne soient interrompus par un vacarme et un environnement hostile.

« Ne créons pas d’amalgame  avec la religion »

Joint au téléphone, dans la soirée, le maire  de l’arrondissement 9, Albert Bamago a dit ne pas être au courant de cette affaire puisqu’il est arrivé en 2016 et respecte la mesure de suspension des lotissements. « Aucune des parties ne m’a approché. Même pour la démolition, c’est la Gendarmerie de Sig’nonghin qui a sécurisé les lieux. La justice est indépendante. C’est une décision de justice et le droit a été dit.  L’une des parties possède un arrêté signé par le ministère des Finances. Les gens doivent reconnaitre qu’ils ne respectent pas les normes. Ils ont tous été prévenus.  Ne lions pas cette affaire à la religion », a-t-il confié ajoutant que la Fédération des Associations islamiques du Burkina (FAIB) veut le rencontrer.

                                                                                       W . Harold Alex Kaboré

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