Justice

Procès sur assassinat de Thomas Sankara : les deux confidences d’un témoin à la barre

Pour ce mercredi 1er décembre 2021, plusieurs témoins sont passés à la barre du tribunal militaire de Ouagadougou. Dans leurs dépositions, l’un d’eux a fait deux confidences au tribunal qui chargent le colonel Jean-Pierre Palm. Il s’agit de Michel Toé.

Il est le 19e témoin à passer devant le tribunal militaire sur les 111 retenus. Michel Toé, 52 ans, commerçant de profession, fait partie de ceux qui ont des témoignages à faire sur le drame du 15 octobre 1987 avec une dizaine de vies fauchées. Délégué médical au moment des faits, il est venu dire ce qu’il sait de ces évènements, sans cacher son soulagement , lui qui avait des craintes.

« Des craintes ? » lui demanda le président du tribunal. « Oui », a-t-il répondu. « Je le dis, parce que le jour où j’ai été convoqué par la gendarmerie pour  ma citation à comparaitre comme témoin, quelque temps après j’ai reçu un appel d’Abel Palenfo qui cherchait à me voir, on a convenu de nous rencontrer le jour suivant sur l’avenue Kwame N’Kruma. Le jour de la rencontre, Abel Palenfo m’a fait comprendre que le colonel Jean-Pierre Palm n’était pas content de moi et qu’il avait toujours des éléments dans le circuit », a-t-il expliqué.

Sur l’assassinat du père de la révolution et de ses compagnons, celui qui était délégué médical à l’époque des faits a déclaré avoir deux confidences à faire. La première, selon lui, le colonel Jean-Pierre Palm lui a dit que leur coup a échoué et qu’ils n’ont pas pu arrêter son grand frère, Fidèle Toé. La seconde confidence , c’est que le commandant de la gendarmerie à l’époque lui a confié qu’il y avait deux commandos, celui de Jean-Pierre Palm et celui de Hacynthe Kafando. « Il m’a dit qu’en cas d’échec du premier commando, le deuxième allait entrer en action dont lui Jean-Pierre Palm », a-t-il narré.  

Le colonel Jean-Pierre Palm nie avoir fait des confidences à Michel Toé

A propos de ces charges de Michel Toé, Jean-Pierre Palm, ancien ministre des Sports de Blaise Compaoré est aussitôt appelé à la barre pour la confrontation. « Qu’avez-vous à dire ? » a lancé à son endroit Urbain Méda, le président du tribunal. La réponse de l’accusé a été sans ambages. «  C’est archifaux », a-t-il répliqué. Avant d’ajouter que les Toé ont un problème et qu’ils veulent se venger parce qu’ils pensent que c’est lui qui avait arrêté leur oncle André B. Ki. Et de conclure en affirmant que ce que Michel Toé  a raconté est invraisemblable.

Au tour de cet autre témoin, auparavant accusé, Gabriel Tamini, analyste politique et journaliste aux moments des faits, la partie civile a demandé une suspension d’une trentaine de minutes pour se concerter avant son audition. Requête acceptée par la première chambre du tribunal militaire. Gabriel Tamini est celui qui a lu le communiqué du Front populaire le 16 octobre 1987 à la radio nationale. L’audience a été suspendue pour reprendre à 14h avec les questions de la partie civile à ce témoin .

Camille Baki

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