Justice

Procès sur l’assassinat de Thomas Sankara : Ninda Tondé dit avoir vu les tireurs du 15 octobre 1987

L’interrogatoire du colonel-major Jean Pierre Palm s’est achevé ce lundi 08 novembre 2021. S’en est suivi la comparution d’un autre accusé, le militaire à la retraite, Ninda Tondé dit Pascal, alias Manga-Naaba. La charge de subornation de témoins a été retenue contre lui.

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Colonel-major Jean Pierre Palm a affirmé n’avoir pas du sang sur ses mains

«Je n’ai pas du sang sur les mains », tels sont les derniers propos du colonel-major à la retraite, Jean Pierre Palm à ce dernier jour de son interrogatoire. Mais avant qu’il ne cède la place à ses co-accusés, il a reconnu avoir fait arrêter les sieurs Valère Somé, Basile Guissou, Firmin Diallo et bien d’autres personnes sous les ordres du commandant Jean-Baptiste Lingani. Et quand la partie civile lui demande que s’est-il passé après leur arrestation ? Le commandant de la gendarmerie à l’époque des faits a confié que les détenus ont été libérés en janvier 1988. Mais il lui est surtout reproché d’avoir détruit la table d’écoutes téléphonique après le coup d’Etat du 15 octobre 1987 d’où la charge de complicité d’attentat  à la sûreté de l’Etat qui pèse sur lui. Sur ce point précis, selon l’ancien ministre des Sports sous Blaise Compoaré, personne ne peut arrêter l’interception des appels si ce n’est à l’Onatel. « Je ne vois pas l’intérêt pour un régime de détruire un instrument (table d’écoutes) de sa sécurité », a-t-il ajouté. Dans le même ordre d’idée, il a fait savoir que pour brouiller efficacement les pistes en 1987, si on détruisait la table d’écoutes de la gendarmerie, il fallait en faire autant pour celle de la police qui en disposait également.

A la suite de Jean Pierre Palm, c’est le soldat à la retraite Ninda Tondé dit Pascal qui sera interrogé par le tribunal. Il est accusé de subornation de témoin en la personne d’Abdourahmane Zetyinga. A ce dernier selon le parquet, Ninda Tondé lui a demandé de dire qu’il n’était pas au Conseil de l’entente le jour du drame et ce sur instruction du général Gilbert Dienderé, son patron de l’époque. L’accusé reconnait avoir donné des directives à son ami avant son audition chez le juge d’instruction mais pas sur instruction de Gilbert Dienderé mais de sa propre initiative. Pour lui, utilisé le nom du général Diendéré donnait du poids à ses dires et permettait de convaincre facilement Zetyinga, à qui, il a dit également que son nom a été sali par Eugène Somda devant le juge d’instruction. Le tribunal lui a demandé alors d’où il a reçu les informations qu’Eugène Somda a sali le nom d’Abdourahmane Zetyinga puisqu’il n’était pas à l’instruction ? Pour lui c’est dans ses rêves qu’il a su cela.

Image d’illustration du conseil de l’entente (source internet)

Qui sont ceux qui ont tiré au Conseil de l’entente le 15 octobre 1987 ? Lance le président du tribunal à l’endroit de l’accusé, Ninda Tondé. « J’ai vu ceux qui ont tiré », dira-t-il.  « J’ai vu Haycinthe Kafando, Nadié et Otis tiré », a-t-il cité. Il précise qu’il a également vu Gilbert Dienderé, en tenue de sport rouge, qui semblait menacer Nadié. L’interrogatoire de Ninda Tondé se poursuivra après la pause avec les questions des parties.

Camille Baki

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