Culture

Rue Marchande FESPACO 2021 : « le stand des préservatifs est le plus visité »

A chaque édition, la rue marchande du FESPACO est le point de convergence pour nombre de personnes. Pour la première fois, ce rendez-vous d’affaires ne se tient pas exclusivement à la Maison du peuple mais est aussi délocalisée sur l’aire de l’ex-camp fonctionnaire. En ce troisième jour du festival, l’affluence des visiteurs reste en deçà des attentes des exposants. Qu’à cela ne tienne, nombre d’entre eux trouvent leurs comptes. C’est le cas du Conseil national de lutte contre le SIDA et les IST dont le stand est le mieux visité selon ses animateurs.

Ouagadougou. Troisième journée du FESPACO. L’astre du jour s’apprête à s’éclipser. Bientôt, Dame pluie va ouvrir ses généreuses vannes sur le festival, bien entendu sur la rue marchande qui, pour la première fois, ne se tient pas uniquement à la mythique Maison du peuple, puisque délocalisée à l’ex-Camp fonctionnaire.

L’aire de l’ancien camp et ses alentours grouillent justement de monde. Ni les exposants, ni les visiteurs ne semblent préoccupés par le ciel menaçant. Pour accéder aux stands, il faut montrer patte blanche aux agents de sécurité qui procèdent à des fouilles minutieuses. Covid 19 oblige, nulle n’accède non plus au site s’il ne s’est conformé aux mesures barrières, notamment le port du masque. Personne n’a non plus droit à l’aire d’exposition sans un ticket d’entrée qu’il s’acquiert au prix de 200 F CFA.

Pour nombre de visiteurs, le jeu en vaut la chandelle, tant il y beaucoup à voir pour le plaisir de ses yeux, beaucoup à déguster et beaucoup à s’offrir pour souvenir de la 27e édition de la biennale. En effet, cette rue marchande délocalisée a réservé une multitude de stands aux exposants venus de différents pays. Le choix entre différents produits et services est ainsi offert aux visiteurs, mettant vite ces derniers dans l’embarras. Les stands sont alignés selon les catégories de produits ou services proposés : gastronomie, art vestimentaire, produits de maroquinerie, gadgets pour les tout-petits, etc.

Le ministre de la Culture, Elise Thiombiano (premier plan) en visite à la rue marchande

Sous son stand, Judicaëlle Sorgho est au four et au moulin. Elle est esthéticienne de formation. Mais à chaque fois que l’occasion s’y prête, la jeune dame enfile une autre tunique, celle de restauratrice ; car l’art culinaire est aussi sa passion. A cette rue marchande de la 27e édition du FESPACO, Judicaëlle est venue proposer aux visiteurs des mets de friture et de grillade : des brochettes, du poulet, de la pomme de terre, de l’aloco, etc. Son équipe est composée  d’une demi-dizaine de personnes. Chacun s’y met afin de rendre un service de qualité à la clientèle. Et cela, d’autant plus que la concurrence est rude. En effet, pas moins d’une dizaine d’autres stands proposent les mêmes services.

L’espoir de meilleures recettes avant la clôture

Selon dame Sorgho qui n’est pas à sa première expérience d’affaires au FESPACO, l’affluence de la clientèle est en deçà de ses attentes.  Tout en se gardant de dévoiler ses recettes, l’esthéticienne passionnée de cuisine dit recevoir peu de clients par rapport aux éditions précédentes. Elle croit savoir que cette morosité est due à l’accès au site payant mais aussi aux mesures barrières contre la covid 19 contraignantes aux yeux de certains visiteurs. « Jusqu’à cette édition, l’accès à la rue marchande du festival était gratuit ce qui attirait tout le monde y compris ceux qui ont les bourses  plates », se souvient-elle, l’air plaintif.

La morosité, c’est aussi l’avis de bien d’autres exposants dont Amidou Nikièma. Vendeur de popcorn, il voit défiler peu d’enfants et de parents devant son stand, contrairement à l’accoutumé. Pour lui, une autre explication de cette rareté de la clientèle pourrait être la distance plus ou moins importante entre le site d’exposition et le parking qui est aménagé au Stade municipal Issoufou Joseph Conombo, soit à environ 500 mètres. Il espère qu’avant la clôture définitive de la rue marchande, l’affluence des clients va s’améliorer.

Pour Abdoulazize Ouédraogo, la rue marchande est un cadre approprié pour la sensibilisation

Entrée payant ou pas, covid 19 ou pas, des exposants constatent moins la faible affluence de visiteurs. C’est bien le cas au stand du Conseil national de lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles où les animateurs prétendent recevoir le plus de visites. C’est un stand qui retient vite l’attention. Des affiches y présentent les risques d’infections encourus en cas de rapports sexuels non protégés. On y trouve également une gamme variée de préservatifs dont des échantillons sont offerts gratuitement à qui le souhaite et des paquets vendus à des prix réduits. A l’intention des plus jeunes visiteurs, voire des adultes, les animateurs tiennent des séances de démonstration du port des préservatifs masculin et féminin, outils démonstratifs à l’appui. Le responsable du stand, Abdoulazize Ouédraogo perçoit cette exposition comme une nécessité. Et d’arguer que des évènements d’envergure comme le FESPACO sont des occasions de recrudescence du VIH dont l’éradication reste un combat depuis plusieurs décennies.

Bernard Kaboré

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