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Guinée-Conakry : le président Alpha Condé est aux mains des putschistes

Après des coups de feu entendus dans la capitale en début de journée, les forces spéciales de l’armée guinéenne ont annoncé l’arrestation du président de la république, Alpha Condé. Dans un message prononcé à la télévision nationale, le commandant de l’unité, Mamady Doumbouya qui s’affiche désormais comme le nouvel homme fort du pays, appelle ses frères d’armes à « se mettre du côté du peuple ». Mais pour l’heure, la situation demeure confuse du fait de l’absence de réaction du reste de l’armée.

Alpha Condé (assis) entouré d’éléments des Forces spéciales dans le palais présidentiel

C’est assurément un dimanche tumultueux au pays de Sékou Touré. Tôt le matin, les habitants de la capitale ont été réveillés par des tirs d’armes. Quelques heures après le début de ces coups de feu, l’on a appris l’arrestation du  chef de l’Etat, Alpha Condé par des hommes des forces spéciales de l’armée guinéenne.

Des photos et vidéos qui ont vite inondé la toile ont montré Alpha Condé assis dans le canapé d’un salon de la présidence, chemise ouverte. Aux propos d’un militaire lui demandant de dire s’il a été brutalisé, le chef de l’État est resté muet.

Dans un message livré via la télévision nationale, le commandant des Forces spéciales, Mamady Doumbouya, entouré de plusieurs de ses hommes, a annoncé la dissolution des institutions, la suspension de la Constitution et la création d’un Comité national pour le redressement et le développement (CNRD).

Celui qui s’affiche désormais comme le nouvel homme fort de la Guinée a par ailleurs annoncé des concertations prochaines en vue d’une transition « inclusive et apaisée ».

Au reste de l’armée, le commandant Doumbouya semble lui tendre la main en invitant ses « frères d’armes des unités de toute la république à se mettre du côté du peuple ».

Cette main tendue a-t-elle trouvé un preneur ?  Difficile pour l’heure de répondre à cette question, tant la situation reste confuse, l’armée n’ayant pas encore réagi.

Mais d’ores et déjà, les évènements ont suscité des réactions à l’international, notamment des condamnations de ce qui est considéré, pour l’instant, comme une tentative de coup d’Etat.

Dans un tweet, le secrétaire général de l’Organisation des Nations-Unies (ONU) a « fermement » condamné « toute prise du pouvoir par la force du fusil », non sans demander la libération immédiate du chef de l’Etat.

En rappel, Alpha Condé, 83 ans, est à la tête de la Guinée depuis 2010. Réélu en 2015 pour un second mandat, il avait encore été choisi en octobre 2020 pour un troisième mandat, mais cette dernière élection avait fait l’objet de contestations.

Bernard Kaboré

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