Economie

Réouverture de l’aéroport : 9 mois après, Chekina accueil reprend du poil de la bête

Elle fait partie des premières personnes que nous avons rencontrées aux temps forts de la pandémie de covid19 au Burkina. L’arrivée de cette maladie au Pays des hommes intègres avait, faut-il le rappeler, entraîné la fermeture des aéroports de Ouaga et de Bobo Dioulasso, des frontières terrestres et la mise en place de bien d’autres mesures on ne peut plus contraignantes.

Ida Nonguierma entourée de deux de ses employées

A l’époque, Ida Nonguierma, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, s’est presque retrouvé au chômage, elle qui s’est battu, après moult difficultés, pour ouvrir sur la plateforme aéroportuaire son agence d’accueil personnalisé dénommée Chekina.

9 mois après la réouverture de l’aéroport international de Ouagadougou, soit le mardi 20 avril 2021, nous l’avons retrouvée dans son milieu naturel.  Cette fois-ci, la native d’Agboville (Côte-d’Ivoire) semblait plus rayonnante par rapport à notre premier contact.

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Arrivée un peu avant 14h, la jeune femme devait assister des clients qui s’apprêtaient à embarquer. Si nous pensions pouvoir leur arracher quelques mots, eh bien nous n’en avons pas eu le temps car ils ont très vite été escortés par cette hôtesse d’un autre genre qui a fait toutes les formalités de départ, poussant leurs valises, assez légères d’ailleurs, et les accompagnant jusqu’à leur départ.

Pour vous faire une idée des services de l’agence

A peine avait-elle fini cette première mission que la promotrice de l’agence Chekina devait rester sur ses gardes car elle avait une autre cliente à assister. Le temps pour nous de lui poser quelques questions. Matériels déployés, micro branché, petits réglages et hop la voilà encore qui détale en nous lançant : « Ma cliente est là ». Le moins que l’on puisse dire, c’est que son chic chemisier de couleur blanche avec une nuance de vert et de bleu, son pantalon slim noir et ses chaussures fermées plates lui confèrent une certaine aisance et lui permettent de courir si le besoin s’en fait sentir.

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Finalement, c’est après une trentaine de minutes, que la diaspo va refaire surface, non sans manquer de nous faire remarquer qu’elle attend d’autres personnes qui doivent débarquer incessamment. C’est donc entre deux rendez-vous que nous avons pu réaliser notre entretien avec celle qui, au cours de sa jeunesse, a accumulé de nombreux petits boulots (aide-ménagère, gérante d’alimentation, tenancière d’une boutique de vêtements, agent d’une société d’emballage à l’aéroport). Elle a tenu à être entourée de deux de ses quatre employées présentes.

D’entrée de jeu, le trio n’a pas caché sa joie d’avoir enfin pu reprendre du service. « C’est un plaisir de retrouver mon travail. Rester six mois à la maison à se tourner les pouces, ce n’était pas facile », a indiqué Séphora Bazié, l’air un peu timide. Cela fait un peu plus d’une année qu’elle évolue dans cette société. Et Noëlie Ouédraogo d’ajouter : « Ce n’était pas facile d’assurer les factures, de plus il y a la famille ». Cette jeune fille semble être de celles qui préfèrent être indépendantes financièrement pour ne pas avoir à compter sur qui que ce soit.  

Malgré les difficultés, Ida Nonguierma n’a pas revu à la baisse le nombre de ses hôtesses. En effet, selon ses explications, cette reprise n’est pas encore synonyme de bonnes affaires. « Ce n’est pas comme avant », a-t-elle lancé avant de préciser qu’elle préfère ne pas estimer les pertes enregistrées durant ces six mois de fermeture, six mois au cours desquels elle a pris un champ d’un hectare à Komsilga pour cultiver (arachide, maïs, etc.) durant trois mois avec son papa avant de revenir suivre une formation en billetterie à Ouaga. 

A l’en croire, les nouvelles mesures découragent les voyageurs, ce qui joue sur leur nombre et donc sur les revenus de l’agence. Au lieu de dix clients en moyenne par jour, la société n’en compte que quatre actuellement, puisque pour voyager de nos jours, Il faut disposer d’un test covid négatif. « Certains arrivent ici et leurs tests ne sont prêts ou alors les résultats sont positifs. Mais ici, au Burkina, ça va encore car à l’extérieur, en Europe par exemple, ils doivent disposer d’un bon motif, donc un document qui montre que la personne doit voyager urgemment. Souvent certains prennent rendez-vous avec nous et après on ne les voit pas à l’arrivée. Quand on essaie de comprendre, ils disent qu’ils n’ont pas pu embarquer car leur motif n’était pas valable », a indiqué la cheffe d’entreprise.

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Les services qu’elle offre ne concernent effectivement pas seulement ceux qui sont sur le territoire burkinabè. Des personnes l’appellent des quatre coins du monde pour demander son assistance soit pour l’accueil (départ et arrivée), même ceux qui passent par le salon d’honneur, les visas d’entrée au Burkina et les promesses de visas, entre autres.

Zalissa Soré

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