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Retrait des 3 pays de la CEDEAO : 47 projets de la Banque d’investissement et de développent de la CEDEAO (BIDC) en pointillés

Le communiqué final du sommet extraordinaire de la CEDEAO a été rendu public le dimanche 25 février 2024. Nous vous proposons la synthèse des implications du retrait des trois pays de l’AES de l’organisation.

Le 24 février dernier, les chefs d’Etat et de gouvernements de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) réunis à Abuja se sont penchés sur la situation politique, la paix et la sécurité dans la région. Parmi les points abordés à ce sommet extraordinaire, figure le retrait des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) de l’organisation. La conférence des présidents a noté que cette décision aura des implications aux plans politiques, socio-économique, financier et institutionnel pour le Burkina Faso, le Mali et le Niger ainsi que dans la région.

Lire aussi: Le retrait des Etats de l’AES de la CEDEAO: coup de bluff ou levier de négociation ?

Aux plans politique et sécuritaire, il ressort du communiqué final de la CEDEAO, que ce retrait pourrait conduire à l’isolement diplomatique et politique de ces pays sur la scène internationale. En effet, les candidatures de ces pays à des postes internationaux, au sein de l’Union africaine (UA), des Nations unies et d’autres organisations similaires ne bénéficieront plus du soutien de la CEDEAO. Ensuite, l’échange de renseignements et de participation aux initiatives régionales de lutte contre le terrorisme prendront un coup avec le départ des pays de l’AES. Toutefois, l’institution rappelle que dans le cadre de la coopération régionale pour la lutte contre le terrorisme, que ces trois Etats ont bénéficié de 100 millions de dollars US mobilisés par l’UEMOA.  A cela, s’ajoutent, 7,5 millions de dollars US qui ont été alloués pour l’acquisition d’équipements pour aider ces pays à lutter contre le terrorisme.

Le retrait des pays de l’AES de la CEDEAO, aura des conséquences socio-économiques. La conférence a souligné que le statut des citoyens de ces pays sera affecté puisqu’ils auront besoin de visa pour voyager dans la région. Aussi, l’organisation note que le départ de ces pays, quand bien-même, ils représentent 10% du PIB de la région , entrainera la réduction de la taille du marché.  Autres implications de ce retrait, c’est la perturbation du commerce intercommunautaire et la suspension de tous les projets dans les pays frondeurs, des projets qui se chiffrent à 500 millions de dollars US.

En ce qui concerne les incidences financières de ce retrait, l’organisation régionale indique que les deux institutions financières dont la BIDC et la BOAD ont des engagements considérables dans les trois pays. La BIDC a 27 projets en cours dans le public et 20 projets dans le privé, dont le coût s’élève à 321 millions de dollars US. S’agissant du portefeuille de la banque, les trois pays représentent 22,5 % du portefeuille total de la banque. Les trois Etats ont contribué au capital de la banque à hauteur de 33 milliards US dont une contribution de 13 millions de dollars US pour le Burkina, 9,5 millions de dollars US pour le Mali et 10,5 millions de dollars US pour le Niger.

Partir de la CEDEAO au plan institutionnel, signifie, selon la conférence, la fermeture de quatre (4) agences régionales au Burkina Faso, de deux (2) organismes régionaux au Mali et d’un bureau régional au Niger. La conférence a également souligné que la perte d’emploi pour 130 membres du personnel de l’institution qui sont des citoyens de ces trois pays dont 77 Burkinabè, 23 Maliens et 32 Nigériens.

En rappel, les pays de l’AES ont décidé de quitter la CEDEAO avec effet immédiat le 28 janvier 2024.

Camille Baki

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