Cancers chez l’enfant : Le CNRST et l’INSS plaident pour une meilleure prise en charge
L’Institut des Sciences des Sociétés (INSS) et Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST) ont organisé un atelier de restitution, le mardi 21 à Ouagadougou. Les réflexions et échanges ont porté sur la prise en charge des cancers pédiatriques au Burkina Faso.
L’atelier de restitution des résultats de recherche de l’enquête sur la prise en charge des enfants atteints de cancer au Burkina a été marqué, entre autres, par la présentation du projet itinéraire thérapeutique et prise en charge des enfants atteints de cancer au Burkina Faso; la présentation des médecins oncologues et de la situation de la prise en charge du cancer pédiatrique au Burkina Faso.
La sociologue urbaine, Marie Thérèse Arcens Somé de l’INSS, a expliqué qu’au sein de l’association que Gildas Bayala porte, le Centre d’accueil Yeelba, il y avait de nombreux décès d’enfants atteints de cancers. « Ces enfants sont issus du milieu rurale en proie parfois au terrorisme et cela rend difficile le déplacement vers les centres de santé difficile. Avec des médecins oncologues nous avons fait un état des lieux pour montrer ce qui se passe. Nous avons débuté l’enquête au mois de mai. Une soixante d’entretiens a été réalisée », a-t-elle confié, ajoutant que ces résultats vont permettre d’interpellation des décideurs politiques sur le danger des maladies non transmissibles dont le cancer, le diabète, l’hypertension et l’obésité.
Pour toucher les décideurs, la sociologue Somé et ses collaborateurs ont conçu des notes de politique, un livret à distribuer aux politiques, ONG, médias. « Nous allons continuer de communiquer pour trouver des personnes généreuses. Cette semaine nous avons reçu 5 enfants qui devaient subir une opération qui va coûter 300 000 F CFA par personne. Les parents ne pouvant pas honorer les frais nous sommes obligés de cotiser pour ces soins. La prise en charge est gratuite pour tous les enfants cancéreux de 0 à 5 ans qui sont évacués d’un CHR. Après 5 ans la prise en charge devient problématique pour les parents », a-t-elle conclu.
Selon le délégué général du CNRST, Emmanuel Nanéma, le projet des itinéraires thérapeutiques et la prise en charge des cancers pédiatriques au Burkina Faso vise à créer un cadre de réflexion pour tous ceux qui œuvrent pour la promotion de l’enfance. « Il est nécessaire, au regard des difficultés, de mutualiser nos efforts pour contribuer à l’amélioration des conditions de vie et de santé des enfants et par conséquent, de leurs familles. Le CNRST, à travers l’INSS, veut être un catalyseur de cette réflexion commune », a-t-il précisé. De l’avis de la directrice de l’INSS qui abrite l’atelier, Awa Carole Bambara, son institution est spécialisée dans la recherche en sciences sociales et humaines. « Sa mission essentielle consiste à mettre la connaissance scientifique des réalités sociales et humaines au centre des exigences du développement national. Dans le cadre des missions qui lui sont assignées, l’INSS peut : créer, gérer ou subventionner des unités de recherche et/ou des unités de production; contribuer aux recherches entreprises dans des laboratoires relevant d’organismes publics ou privés de recherche, par le détachement ou la mise à disposition de personnels de recherche, et éventuellement par l’attribution d’aides financières, etc. », a-t-elle cité.
A en croire l’onco-pédiatre au CHU Yalgado Ouédraogo, Chantal Pouya, si tous les enfants (de la naissance à 18 ans) souffrant de cancer au Burkina se rendaient dans une formation sanitaire on aurait entre 800 à 1000 nouveaux patients chaque année, tous cancers confondu. « 5 types de cancers font ravage dans notre pays. Il y a le cancer du sang et des ganglions, le cancer de l’œil, le cancer du rein et les leucémies. L’étude va permettre au Burkinabè que le cancer existe et touche les enfants, attirer l’attention des autorités qui doivent mettre le paquet au plan de la prise en charge social, et psychologique », a-t-elle soutenu.
W. Harold Alex Kaboré
