Société

9e anniversaire de l’insurrection populaire : « Elle a permis le changement de mentalité des jeunes » Oscibi Joanne

Les autorités de la transition ont commémoré le 9e anniversaire du soulèvement populaire d’octobre 2014 ce mardi 31 octobre 2023 au monument des Héros nationaux. Le chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, les a rendus hommage à travers un dépôt de gerbe de fleurs.

Les 30 et les 31 octobre 2014, ils étaient des centaines de milliers de Burkinabè à battre le pavé pour dire non à la modification de l’article 37 de la Constitution. Ils ont obtenu non seulement le retrait de ce projet de loi mais aussi et surtout la démission du président du Faso d’alors, Blaise Compaoré. Pour y arriver, certains de ces manifestants ont payé la lutte de leur vie. C’est à ces victimes et à celles de la résistance contre le coup d’Etat de septembre 2016 et contre le terrorisme que la nation a marqué une halte d’hommage et de souvenir.

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9 ans après, les insurgés sont partagés entre déception et espoir. Pour Nebon Bamouni, porte-parole de l’Union des familles des martyrs de l’insurrection populaire, 9 années après, il garde le souvenir d’un peuple uni qui est sorti pour pérenniser un idéal de bonne gouvernance, de justice sociale et de création d’emplois. L’artiste musicien, Oscibi Joanne, quant à lui, estime que dans le bilan de cette insurrection il y a des hauts et des bas. Selon lui, les croquants ont rêvé d’une démocratie et se disaient que plus rien ne sera comme avant. Malheureusement, dit-il « nous avons vite déchanté, parce que les mêmes pratiques continuaient. » Toutefois, il note que cette insurrection a permis un changement de mentalité de la jeunesse burkinabè et africaine. « La jeunesse croit qu’elle est forte. Elle ne se lamente plus, elle croit à sa force » , a-t-il ajouté, comptant cela comme un acquis de l’insurrection populaire. Il a reconnu par contre qu’en matière de liberté, on a reculé parce que dit-il, on est en guerre et sous un régime d’exception. « Moi j’accepte céder cette liberté pour la victoire finale .» Par ailleurs, l’artiste musicien pointe du doigt la responsabilité des politiques, qui ont fait déchanter la jeunesse qui s’est mobilisée en 2014.

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Père de Issaka Derra tombé lors du soulèvement populaire, Mahamadi Derra, pour sa part n’est pas satisfait du traitement qui lui a été réservé. « L’Etat n’a jamais fait quelque chose pour moi », a-t-il confié et de se plaindre que jusque là , la justice n’a pas été rendue. Pire, il estime que le département de l’Action sociale ne leur facilite pas la tâche en leur demandant des dossiers qu’ils ne peuvent pas fournir . Face à l’hydre terroriste, l’Union des familles des martyrs de l’insurrection appelle les Burkinabè à l’unité. Pour y arriver, elle estime qu’il faut actionner les leviers de la cohésion sociale, cela peut constituer, selon elle, une arme sociale dans la lutte contre le terrorisme.

Camille Baki

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