Société

Rentrée syndicale  : « Des titres miniers sont octroyés en  dehors des procédures légales  par le MPSR 2 »


Au cours de la rencontre nationale du collectif CGTB servant de rentrée syndicale, le SG porte parole dudit regroupement, Moussa Diallo, a fait le point le samedi 14 octobre 2023 à la Bourse du travail. Il a également analysé, dans les lignes ci-dessous, la situation internationale et nationale, interpellé les autorités sur la situation sécuritaire, les atteintes aux libertés d’opinion et de la presse, sans oublier la vie chère. Ci-dessous l’intégralité de la déclaration liminaire du Collectif parvenue à notre rédaction.

« Le samedi 14 octobre 2023, s’est tenue à la Bourse du Travail de Ouagadougou, une rencontre nationale du Collectif syndical CGT-B tenant par ailleurs lieu de rentrée syndicale. Cette rencontre avait pour objectif principal de faire le point sur le fonctionnement du Collectif syndical CGT-B et d’échanger sur l’évolution de la situation nationale. Elle a regroupé deux-cent-cinquante (250) délégués issus des douze organisations membres dont la CGT-B et ses structures ainsi que onze syndicats autonomes. 

Les participants, suite à l’exposé introductif présenté par le porte-parole du Collectif, ont procédé à l’analyse de la situation internationale, africaine et nationale. Ils ont également examiné sans complaisance la situation interne du collectif. Ils ont enfin pris des actes et dégagé des perspectives pour le renforcement de l’unité d’action syndicale en général, du collectif CGT-B en particulier pour le rayonnement du syndicalisme révolutionnaire de lutte de classes (SRLC).

La rencontre nationale a fait le constat que la situation aux plans international, régional et sous régional est marquée par l’aggravation continue de la crise généralisée du système capitaliste impérialiste mondial qui frappe aussi bien les Etats impérialistes que les Etats dépendants. Trois contradictions fondamentales caractérisent notre époque. La contradiction entre le capital et le travail qui se manifeste par la recherche du profit maximum avec pour conséquences l’exploitation inhumaine des travailleurs, voire la destruction des forces productives. La contradiction entre l’impérialisme et les peuples est marquée par l’exploitation des peuples, les guerres de rapines pour le pillage des ressources naturelles. Enfin , la contradiction inter-impérialiste se traduit par l’exacerbation des rivalités entre puissances pour le repartage du monde faisant peser des menaces lourdes sur la paix mondiale. Ce système injuste aboutit à la concentration de l’essentiel des richesses de l’humanité dans les mains de quelques individus. A titre d’exemple, Oxfam, en 2021, note que « depuis 20 ans la tendance reste la même : les 1% les plus riches possèdent près de la moitié des richesses totales mondiales ».

La bourgeoisie impérialiste mondiale veut faire payer aux peuples les conséquences de sa crise, ne cherchant que son profit et ce, aux dépens du bien-être des populations du monde dont il se moque.

En réaction à la crise de ce système immonde et à ses conséquences, les peuples et les travailleurs se mobilisent et organisent la résistance pour non seulement refuser de payer les frais de la crise du système de la bourgeoisie réactionnaire mais surtout pour réaliser leurs aspirations profondes à un monde plus juste. Dans les pays dépendants et les néocolonies, les peuples s’élèvent courageusement contre la domination impérialiste qui ne leur offre que précarité, exclusion sociale et économique, vie chère, etc. 

L’Afrique, du fait de ses immenses richesses naturelles, compte parmi les terrains privilégiés des affrontements entre les puissances impérialistes rejointes par les pays dits émergents. Il s’ensuit que l’Afrique souffre des grands maux du système capitaliste impérialiste. Fort heureusement, on note aussi une prise de conscience grandissante des populations et leur quête d’un changement en leur faveur, même si cette quête du changement est dévoyée par des organisations putschistes qui se proclament « panafricanistes » et « anti-impérialistes », selon les animateurs de la cnférences.  En réalité bien souvent, ces organisations font le jeu de nouvelles puissances. Celles-ci, regroupées essentiellement dans les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et South Africa), renforcées depuis le 24 août 2023 par l’Iran, l’Arabie Saoudite, l’Egypte, l’Ethiopie, l’Argentine et les Emirats Arabes Unis, font face aux anciennes puissances dans la lutte pour le repartage du monde. Ce à quoi on assiste actuellement dans les pays du Sahel n’est rien d’autre que la manifestation des confrontations entre puissances impérialistes. Il faut en avoir une claire conscience pour la réalisation de la véritable révolution qui reste une question posée et à résoudre. 

Dans la sous-région ouest-africaine et particulièrement au Sahel, l’impérialisme, notamment français a jeté sur les pays des hordes terroristes pour affaiblir davantage les Etats néocoloniaux en vue de positionnements géostratégiques et géopolitiques.  C’est en ce sens que la destruction de la Lybie, suite à l’agression de l’OTAN à l’initiative de la France, n’est pas un accident de l’histoire, mais participait d’une volonté de développer le terrorisme dans les Etats du Sahel. Dans ces conditions, les troupes et les bases militaires étrangères ne peuvent pas et ne veulent pas mener une vraie lutte contre le terrorisme. 

Par ailleurs, l’incapacité des pouvoirs à juguler l’insécurité et ses conséquences a été le prétexte utilisé pour perpétrer les coups d’Etat au Mali, au Burkina Faso et au Niger. On observe que les pouvoirs putschistes exploitent à fond le développement du sentiment anti-impérialiste, particulièrement français au niveau des populations sans véritablement remettre en cause l’exploitation et la domination   impérialistes.  En témoignent l’option claire de se mettre sous la coupe de l’impérialisme russe jugé plus « accommodant » et la poursuite de la coopération avec les institutions financières internationales (FMI, Banque Mondiale) qui mettent en œuvre des politiques conformes à leurs visions avec l’imposition de nouveaux impôts et taxes qui assurent le remboursement des dettes injustes imposées aux Etats depuis des années. 

Le Burkina Faso, pays néocolonial, dominé par l’impérialisme principalement français, n’échappe pas aux graves conséquences de la crise du système capitaliste impérialiste. Confronté aux plus grands défis de son histoire récente, il a été progressivement plongé dans une guerre civile réactionnaire (GCR) qui est venue approfondir davantage la faillite du système capitaliste néocolonial qui était déjà dans une crise révolutionnaire évoluant par paliers depuis 1998. De ce fait, la GCR intervient dans un contexte national marqué par les luttes entre deux camps aux intérêts diamétralement opposés sur lesquels se divise la société à savoir :

• le camp de l’impérialisme et de  ses valets locaux (bourgeoisie politico-bureaucratique, bourgeoisie compradore et vestiges des forces féodales) qui vivent de l’exploitation et de l’oppression du peuple ;

• le camp du peuple composé du prolétariat des villes et campagnes, de la paysannerie pauvre, de la paysannerie moyenne, des petits et moyens commerçants, des travailleurs et des autres couches sociales pauvres qui ont des conditions d’existence exécrables du fait de l’emprise du système capitaliste-impérialiste sur notre pays.

Orchestrée par l’impérialisme, notamment français par le biais de ses alliés que sont les groupes armés terroristes (GAT), la guerre civile réactionnaire, qui est une guerre injuste, vise à affaiblir l’Etat et à renforcer encore plus l’exploitation et l’oppression capitalistes néocoloniales de notre peuple. Elle a également pour but de contrer les prétentions et convoitises des autres puissances impérialistes (USA, Russie, Chine, etc.) afin de maintenir le pays dans le pré-carré de l’impérialisme français. 

L’autre trait qui caractérise la situation politique nationale est l’instabilité. Sous le prétexte de mauvaise gouvernance et d’exacerbation de la situation sécuritaire, deux coups d’Etat ont été perpétrés en huit mois par deux clans militaires du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR). Cependant, jusqu’à présent, les populations demeurent dans une forte attente des résultats sur le plan sécuritaire et humanitaire. Cette instabilité politique aggravée témoigne, si besoin en était, de la faillite des institutions du pays et partant, de l’échec de la bourgeoisie réactionnaire de notre pays et de ses alliés, l’impérialisme notamment français. Elle traduit clairement en même temps l’incapacité des régimes néo coloniaux, qu’ils soient constitutionnels ou issus de putschs militaires à apporter des réponses adéquates aux problèmes fondamentaux de notre peuple. C’est pour ces raisons que ces régimes se livrent à une sinistre surenchère dans la remise en cause des droits et acquis du peuple, notamment les libertés individuelles et collectives : liberté de presse, liberté d’opinion, liberté de manifester, liberté d’aller et venir, etc. Cela se traduit sur le terrain par des disparitions forcées de citoyens, des enlèvements de citoyens par des individus armés et cagoulés, des enrôlements forcés, des mesures de fermeture d’organes de presse, de révision de textes, etc. Ces pratiques liberticides connaissent une exacerbation sous le MPSR 2 qui se met ainsi dans une posture de fascisation. 

Au plan économique, le contexte est marqué par la morosité, le renchérissement du coût de la vie, les taxes injustes à la charge des ménages, les exonérations fiscales au profit des entreprises, l’octroi sans transparence des marchés publics à travers le recours de plus en plus à la procédure d’entente directe et la persistance de la corruption.

Après avoir échoué à opérer des retenues sur les salaires des travailleurs, le régime militaire a imposé, par la loi n°009-2023/ALT du 24 juin 2023, un package de nouvelles taxes aux populations sous le vocable de « contribution spéciale », au motif d’un effort de guerre. La contribution spéciale qui concerne la consommation de plusieurs produits et services contribue considérablement à l’augmentation des prix de ces produits et services dans l’ordre de 5 à 20% et touche directement les revenus des ménages. Elle est venue s’ajouter à l’augmentation des taux de certains impôts opérés dans la loi de finances gestion 2023. A cela, il faut ajouter la hausse des prix des hydrocarbures qui contribue à l’augmentation généralisée des prix des biens et services. Ainsi, les prix des produits de première nécessité ont flambé, si ces produits n’ont même pas disparu sur le marché, cas du sucre blond de la SN SOSUCO.

Pendant qu’il pressure les populations déjà frappées par les conséquences de la crise sécuritaire, le MPSR2 offre des exonérations fiscales incompréhensibles et injustes aux entreprises par le vote d’une loi, en l’occurrence la loi n°010-2023/ALT du 18 juillet 2023, portant institution de mesures d’incitations fiscales et douanières au profit des petites et moyennes entreprises (PME). 

Par ailleurs, au niveau de la gouvernance économique, derrière la déclamation d’un certain discours de bonne gestion, on constate le recours de plus en plus à l’octroi des marchés publics par la procédure du gré à gré. Cette procédure, qui s’opère dans une certaine opacité, ouvre la voie à la corruption et au détournement des maigres ressources publiques.  

L’ensemble de ces taxes injustes et l’inflation concourent au renchérissement du coût de la vie déjà insupportable pour les populations. Du reste, au niveau de la zone UEMOA, le Burkina Faso a, en 2022, le taux d’inflation le plus élevé, soit 17% ! 

Il est important de relever d’autres éléments qui caractérisent tout autant la gestion économique du pays et qui sont graves de conséquences pour le peuple. Il s’agit :

– du bradage des ressources du pays à travers l’octroi de titres miniers à des sociétés en dehors des procédures légales en la matière ; 

– des actions de lutte contre l’impunité des crimes économiques qui restent mitigées ; 

– de la poursuite de l’endettement du pays par le recours aux emprunts auprès des institutions de Breton Woods et de levées de fonds sur le marché régional à des taux élevés.

En somme, l’option du MPSR2 sur le plan économique est révélatrice d’un choix de classe : celui de favoriser la bourgeoisie et de pressurer la classe ouvrière et le peuple. 

Au plan social, le pays connait une crise humanitaire sans précédent. Les attaques des groupes armés terroristes (GAT) ont entrainé plus de 10 000 morts (FDS, VDP et civils), plus de deux millions de PDI, la fermeture d’axes routiers d’où le blocus de plusieurs villes et villages, ravitaillés désormais par convois et d’où on ne peut entrer ou sortir que par voie aérienne. D’une manière générale, la situation des masses populaires est marquée par l’aggravation de la misère caractérisée par la persistance de la vie chère, le chômage massif des jeunes, l’inaccessibilité des produits de première nécessité (riz, huile, sucre, etc.), la crise du logement, de l’eau, etc. 

La situation des secteurs sociaux de base, en particulier l’éducation et la santé, reflète les caractéristiques de la situation nationale au plan social.  

Le système éducatif subit durement les conséquences de la GCR. En effet, les acteurs, les infrastructures, la gouvernance en prennent un coup au quotidien. Cela se traduit entre autres par : 

 les assassinats du personnel dont au moins dix-sept (17) ont perdu la vie du fait des actions des GAT ; 

 les fermetures des structures éducatives. Ainsi, au 05 octobre 2023, plus de 6000 établissements primaires et plus de 700 au post-primaire et secondaire, sont fermés (selon le Secrétaire Technique de l’Education en Situation d’Urgence (ST-ESU)). Cela signifie aussi qu’aucune possibilité n’existe pour la scolarisation des enfants qui ont atteint l’âge d’aller à l’école dans toutes ces localités où les infrastructures éducatives ont fermé leurs portes ; 

  la délocalisation d’établissements, d’écoles, de sites de recherche ; 

 la perturbation du fonctionnement des universités de Ouahigouya, de Fada, du centre universitaire de Dori et l’inaccessibilité des sites de recherche de Di dans le Sourou et de ceux de la région de l’Est ; 

 le recours à des classes sous abris précaires, à un système de double flux, à des enseignants communautaires, etc. ; 

 la dispensation d’un enseignement à double vitesse (ceux qui suivent le programme officiel et les autres auxquels on dispense un programme à minima, à savoir 4 mois au lieu de 9 mois) ; 

 Etc. 

Quant à la vie chère, elle se traduit au niveau de l’éducation, par une augmentation des frais de scolarité dans tous les sous-ordres du secteur et des prix des fournitures scolaires. A cette rentrée 2023-2024, les frais de scolarité dans certains établissements ont connu une hausse de plus de 20%. 

La gestion de la pandémie à COVID-19 a mis à nu la grave crise que traverse le système de santé. Le secteur de la santé humaine et animale déjà précaire voit sa situation se dégrader de jour en jour avec la Guerre civile réactionnaire (GCR) en cours dans notre pays. En effet, le financement du secteur de la santé reste déficient. Pendant que les budgets de l’Etat consacré à ce secteur stagnent ou reculent, la grande partie des dépenses de santé repose sur les ménages. Selon l’annuaire statistique du ministère de la santé de 2021, les dépenses de santé des ménages représentent 35% des dépenses courantes. A cela, il convient d’ajouter l’insuffisance du personnel due à la faiblesse des recrutements d’agents de santé. Selon le même annuaire 2021, plus de 10% des formations sanitaires ne remplissent pas les normes minimales en personnel. 

La gratuité des soins pour les femmes et les enfants de moins de 5 ans bien que salutaire voit ses effets se réduire considérablement du fait de l’indisponibilité des médicaments, des retards de paiement et des insuffisances dans le remboursement par l’Etat. Outre les pénuries de médicaments, il faut ajouter l’augmentation des coûts des médicaments. 

Tout comme dans l’éducation, la GCR a des conséquences directes sur les agents de santé et leurs familles dont les manifestations sont les pertes de vie, les enlèvements et/ou séquestrations de travailleurs, le stress permanent dans le travail, les séquelles psychologiques lourdes, les difficultés de déplacements, d’approvisionnement en vivres dans les zones sous blocus, les tracasseries administratives, etc. 

Selon les chiffres officiels, au 31 janvier 2022, le nombre de formations sanitaires fermées s’élevait à 155 soit 12% des formations sanitaires du pays. Cette situation s’est aggravée au fil du temps de sorte qu’en fin mai 2023, ce sont 365 formations sanitaires qui sont totalement fermées soit 20,5% des formations sanitaires. A ces formations sanitaires fermées s’ajoutent celles fonctionnant à minima qui s’élevaient à 345 en fin mai 2023, privant de soins de santé près de 3, 5 millions d’habitants.

Le collectif CGT-B dénonce la nature de classe bourgeoise et réactionnaire des systèmes de santé et d’éducation de notre pays comme étant ceux des riches.

La situation nationale est aussi marquée par la poursuite des luttes multiformes du peuple, de la jeunesse notamment. Les populations, dans différentes localités, organisent des manifestations   publiques (meetings, marches, etc.) pour dénoncer le terrorisme, pour exiger des autorités la sécurité des personnes et de leurs biens, la résolution des nombreux problèmes liés au foncier. Ces luttes opiniâtres, menées dans des conditions extrêmement difficiles, traduisent leur colère légitime contre le système capitaliste néocolonial qui ne leur offre que misère et une vie insoutenable sans issue. De plus en plus, leurs luttes acquièrent un contenu anti-impérialiste et s’inspirent de l’expérience et des leçons des grandes luttes populaires à l’image de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et de la résistance victorieuse au putsch du RSP avec le Gal Gilbert DIENDERE à sa tête. Dans cette logique, tout en se démarquant des illusions électoralistes et putschistes répandues, les travailleurs, à travers leurs organisations doivent contribuer à la défense des acquis et de l’esprit de l’insurrection populaire de 2014 qui est une illustration grandeur nature du fait que notre peuple est capable de prendre son destin en main. 

La bourgeoisie réactionnaire dans son ensemble porte l’entière responsabilité de l’impasse dans laquelle se trouve notre pays aujourd’hui. Il ne s’agit pas de mener ce débat cynique consistant à comparer et à situer la cause de la misère du peuple dans la durée des régimes militaires et civiles. La question cardinale à se poser est celle de savoir, lequel de ces régimes n’a pas servi principalement les intérêts de l’impérialisme, notamment français et ceux de leurs multinationales pour le renforcement de l’exploitation et l’oppression capitalistes de notre peuple ? Pour notre part, aucun. Alors, la bourgeoisie, toutes tendances confondues, est comptable de la misère indescriptible qui assaille les travailleurs et le peuple et elle répondra tôt ou tard devant l’histoire de sa responsabilité face aux graves menaces contre l’avenir du pays.

Examinant la situation interne du Collectif, la rencontre nationale a passé en revue ce qui a fait sa force, depuis sa naissance en 1992 pour contribuer à la défense conséquente des intérêts matériels et moraux des travailleurs toujours en lien avec ceux du peuple. Ainsi, le collectif a arraché des acquis significatifs sur les plans politique, organisationnel, matériel et moral. Mais aussi elle a relevé les faiblesses. En regard de ces insuffisances couplées à un certain nombre de difficultés, des tâches ont été dégagées en vue de les surmonter, de préserver les acquis, dans la dynamique de consolidation du pôle du SRLC pour une contribution toujours plus efficace à la promotion, à la diffusion et au développement du syndicalisme révolutionnaire dans notre pays. Conformément à son option pour le SRLC, le Collectif œuvre pour une unité combattante des travailleurs en vue de leur participation efficace à la lutte du peuple pour la révolution. Composé de cinq syndicats au départ, il compte à présent douze syndicats membres. 

En somme, tout au long de son existence le collectif CGT-B a eu une grande contribution dans la consolidation du pôle du SRLC. Il a également joué un rôle important dans le dynamisme du mouvement syndical burkinabè. Seul ou en unité d’action avec d’autres organisations, il a su assumer ses responsabilités en cohérence avec son orientation à différents tournants historiques de notre pays. Il a enfin contribué à l’unité des travailleurs permettant d’arracher d’importants acquis à leur profit et en faveur du peuple. Dans ce sens, les participants ont souligné la nécessité pour le collectif CGT-B de poursuivre les efforts en faveur du renforcement de l’UAS.  

En termes de leçons et perspectives, la rencontre nationale a retenu ce qui suit. Au regard de l’impasse dans laquelle se trouve notre pays, la seule alternative crédible est de s’engager activement dans la réalisation d’une véritable révolution afin de frayer la voie vers une réelle indépendance nationale et le progrès économique et social. Mais comment le mouvement syndical et particulièrement le pôle du syndicalisme révolutionnaire de lutte de classes peut-il contribuer à l’atteinte de cet objectif politique tout en restant dans son rôle de défense des intérêts moraux et matériels des travailleurs ? 

Pour répondre à cette question fondamentale pour les syndicats, il suffit de rappeler que le grand souffle de l’insurrection populaire des 30 et 31 Octobre 2014 et de la résistance populaire victorieuse au coup d’Etat de type fasciste et contre-révolutionnaire du Régiment de Sécurité Présidentielle a permis d’engranger d’importants acquis et a révélé la maturité de notre peuple, son potentiel révolutionnaire, son refus de l’arbitraire et son attachement aux valeurs démocratiques. Ces deux événements ont montré que le peuple mobilisé et déterminé peut réaliser une insurrection populaire en renversant ses oppresseurs de la bourgeoisie réactionnaire, et résister victorieusement à toute tentative putschiste et contre-révolutionnaire. 

Huit (8) ans après, l’esprit de l’insurrection populaire et de la résistance du peuple au putsch du RSP reste vivace au sein du peuple qui aspire à un changement radical en sa faveur. C’est cette disposition favorable à la révolution que les imposteurs de la galaxie panafricaniste en alliance avec un clan putschiste de l’armée exploitent pour duper le peuple et récupérer son élan révolutionnaire. Et face aux acquis politiques importants pour le progrès de notre pays, le Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration 2 (MPSR 2), issu d’une succession de putschs et se proclamant patriotique, progressiste et anti-impérialiste prend ouvertement le contrepied des avancées rendues possibles grâce à l’action des masses populaires, par :

– l’apologie du putschisme présenté comme la meilleure voie pour la conquête du pouvoir d’Etat par une négation ouverte de l’action des masses populaires ;

– le refus opiniâtre du droit des populations à s’organiser de façon autonome et de leur dotation en moyens conséquents pour se défendre, exposant ainsi les populations civiles, les FDS, les VDP aux massacres par les groupes armés terroristes ; 

– les attaques contre les libertés fondamentales, en particulier, les libertés d’opinion, d’expression, de presse, de réunion, de manifestation, etc. ;

– l’immixtion grossière, sous la menace des armes, dans une procédure judiciaire, pour soustraire une justiciable des contraintes de la justice tout en optant pour la léthargie et l’immobilisme sur les dossiers de crimes économiques et de sang et en soutenant cyniquement que « la justice doit faire son travail » ;  

– l’éloge de l’impérialisme russe jugé « plus révolutionnaire » en remplacement de l’impérialisme français ; 

– l’imposition sur le dos du peuple de nombreux impôts et taxes ainsi que des augmentations insoutenables des prix des produits de grande consommation tels que le carburant, les médicaments , … et dans le même temps, en fermant les yeux ou en trainant les pas sur les crimes économiques scandaleux comme l’affaire du charbon fin, l’enrichissement des dignitaires civils et militaires des régimes du MPP et du MPSR dans la lutte de notre peuple contre l’insécurité, etc. ;

– Etc.

Il importe, pour les responsables et militant(e)s du collectif CGT-B d’avoir une lecture lucide et juste de la situation. A l’étape actuelle de la lutte de notre peuple, dans ce contexte de GCR, il s’agit pour le peuple de se donner les moyens de conquérir le pouvoir d’Etat des mains de l’impérialisme quel qu’il soit, français en particulier et ses alliés de la bourgeoisie réactionnaire et des GAT, d’opérer une rupture radicale d’avec eux par la réalisation de l’indépendance véritable du pays. En l’absence de cette rupture, parler de la lutte contre l’impérialisme, n’est qu’une simple imposture. Car, on ne peut pas prétendre conquérir l’indépendance et la souveraineté du pays à coups de slogans, de réformes administratives et/ou d’actions dites de refondation des institutions de l’Etat capitaliste néo colonial exploiteur avec les financements de la BM et du FMI. En clair, pour défendre les intérêts fondamentaux du peuple, il faut combattre et détruire le système capitaliste néocolonial et non le réformer.

 La tentative d’escroquerie politique en cours dans notre pays interpelle le collectif CGT-B et les travailleurs à une réappropriation des valeurs et acquis des luttes historiques de notre peuple et à une actualisation des principes et caractéristiques du Syndicalisme Révolutionnaire de Lutte de Classes (SRLC). C’est de cette façon que nous pourrons esquisser les réponses correctes à la question ci-dessus posée.

 Le mouvement syndical et particulièrement le pôle du syndicalisme révolutionnaire de lutte de classes peut contribuer à l’atteinte de l’objectif politique d’un changement fondamental dans notre pays tout en restant dans son rôle de défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs. Car le SRLC nous donne les éléments nécessaires ci-après pour aller au-delà de nos préoccupations sectorielles et aborder les questions qui nous permettent de contribuer à la lutte générale de notre peuple : 

1. Lier les luttes revendicatives spécifiques des syndicats à la lutte pour la liberté politique et pour la libération nationale et sociale. Un exemple de référence est fourni par la contribution de l’Unité d’Action Syndicale (UAS) par la grève générale qu’elle a lancée le 16 Septembre 2015, pour faire échec au coup d’Etat de type fasciste du RSP, un autre exemple : l’exigence de l’armement du peuple dans la plate-forme minimale de lutte de l’UAS en date du 30 août 2022.  

Lier les revendications spécifiques des syndicats aux préoccupations des populations signifie concrètement que dans les différents secteurs d’activités, les syndicats présents doivent pouvoir intégrer les préoccupations populaires dans leurs plateformes de lutte. En plus d’avoir les préoccupations des populations sur leurs plateformes revendicatives, les syndicats doivent pouvoir non seulement éclairer l’opinion nationale sur des questions techniques spécifiques (par des écrits, des conférences publiques et de presse, etc.) mais aussi en s’intéressant aux organisations démocratiques, professionnelles (autres que syndicales), techniques ou scientifiques et en tissant avec elles des liens de travail et même de lutte.

2. réaliser l’Unité des travailleurs qui est une question de principe fondamental et doit être une préoccupation et une quête permanentes tant au niveau du mouvement syndical dans son ensemble que dans les syndicats évoluant dans des secteurs d’activités spécifiques. Sur ce point, sans déstabiliser la configuration actuelle de l’UAS, ne faut-il pas examiner les conditions de l’intégration des syndicats représentatifs non membres dans l’UAS ? Les initiatives engagées par les syndicats autonomes méritent d’être soutenues et amplifiées.

3. le dépassement de la lutte économique (pour des augmentations de salaires…), en la liant à la lutte politique (pour un Etat de droit véritable, pour une société bannissant l’impunité et l’arbitraire…) ;

4. l’exigence du travail collectif : le héros solitaire n’a pas sa place dans le syndicalisme révolutionnaire de lutte de classes qui met, avant toute considération, la prééminence des structures tout en appliquant les principes révolutionnaires du SRLC : la critique et l’autocritique, le centralisme démocratique ;

 Le centralisme démocratique implique :

• le droit pour chaque structure de défendre son point de vue à l’intérieur de l’organisation ;

• l’obligation pour les structures inférieures de se soumettre aux structures supérieures ;

• l’obligation de se conformer et d’appliquer les décisions prises par la majorité.

 La critique et l’autocritique permettent de mettre en évidence et de corriger les erreurs et les insuffisances au niveau individuel et collectif.

Elles doivent viser le renforcement de l’organisation. Elles s’appliquent à tous les militants (es) et structures à quelque niveau que ce soit ;

5. La lutte contre l’opportunisme, les bonzes syndicaux, l’aristocratie ouvrière, la division du front des travailleurs ;

6. Un esprit de sacrifice très élevé pour faire avancer la cause des travailleurs et du peuple ; 

7. Le soutien et la popularisation des luttes des autres travailleurs exploités et opprimés de par le monde, l’établissement de liens d’entraide mutuelle (dans l’esprit de l’internationalisme), exempts de paternalisme et de subjectivisme.

Correctement observés dans le travail des syndicats, ces caractéristiques et principes du syndicalisme révolutionnaire de lutte de classes, peuvent contribuer à renforcer le collectif CGT-B et partant, le mouvement syndical en améliorant la santé interne des syndicats, l’unité d’action des travailleurs.  C’est de cette façon que le mouvement syndical pourrait apporter sa contribution au mouvement d’unité populaire pour le changement révolutionnaire.

C’est dans une ambiance emprunte de franche camaraderie, de confiance et d’engagement à renforcer, sur les plans politique et organisationnel, le collectif CGT-B en vue de luttes encore plus fermes et plus efficaces dans l’intérêt des travailleuses, des travailleurs et des masses populaires du Burkina que la rencontre nationale a pris fin.  

Tout en remerciant les invités, en souhaitant un bon retour aux participants, 

Je souhaite une bonne rentrée syndicale à toutes et à tous et déclare clos les travaux de la rencontre nationale du collectif CGT-B.

Ouagadougou, le 14 octobre 2023

La Rencontre Nationale

RENCONTRE NATIONALE DU COLLECTIF CGT-B

_________________________________

RESOLUTION FINALE /MESSAGE DE RENTREE SYNDICALE

Le samedi 14 octobre 2023, s’est tenue à la Bourse du Travail de Ouagadougou, une rencontre nationale du Collectif syndical CGT-B tenant par ailleurs lieu de rentrée syndicale. Cette rencontre a eu pour objectif principal de faire le point sur le fonctionnement du Collectif syndical CGT-B et d’échanger sur l’évolution de la situation nationale. Elle a regroupé deux-cent-cinquante (250) délégués issus des douze organisations membres dont la CGT-B et ses structures ainsi que onze syndicats autonomes. 

Les participants, suite à l’exposé introductif présenté par le porte-parole du Collectif, ont procédé à l’analyse de la situation internationale, africaine et nationale. Ils ont également examiné sans complaisance la situation interne du collectif. Ils ont enfin pris des actes et dégagé des perspectives pour le renforcement de l’unité d’action syndicale en général, du collectif CGT-B en particulier pour le rayonnement du syndicalisme révolutionnaire de lutte de classes (SRLC).

La rencontre nationale a fait le constat que la situation aux plans international, régional et sous régional est marquée par l’aggravation continue de la crise généralisée du système capitaliste impérialiste mondial qui frappe aussi bien les Etats impérialistes que les Etats dépendants. Trois contradictions fondamentales caractérisent notre époque. La contradiction entre le capital et le travail se manifeste par la recherche du profit maximum avec pour conséquences l’exploitation inhumaine des travailleurs, voire la destruction des forces productives. La contradiction entre l’impérialisme et les peuples est marquée par l’exploitation des peuples, les guerres de rapines pour le pillage des ressources naturelles. Enfin, la contradiction inter-impérialiste se traduit par l’exacerbation des rivalités entre puissances pour le repartage du monde faisant peser des menaces lourdes sur la paix mondiale. Ce système injuste aboutit à la concentration de l’essentiel des richesses de l’humanité dans les mains de quelques individus. A titre d’exemple, Oxfam, en 2021, note que « depuis 20 ans la tendance reste la même : les 1% les plus riches possèdent près de la moitié des richesses totales mondiales ».

La bourgeoisie impérialiste mondiale veut faire payer aux peuples les conséquences de sa crise, ne cherchant que son profit et ce, aux dépens du bien-être des populations du monde dont il se moque. 

En réaction à la crise de ce système immonde et à ses conséquences, les peuples et les travailleurs se mobilisent et organisent la résistance pour non seulement refuser de payer les frais de la crise du système de la bourgeoisie réactionnaire mais surtout pour réaliser leurs aspirations profondes à un monde plus juste. Dans les pays dépendants et les néocolonies, les peuples s’élèvent courageusement contre la domination impérialiste qui ne leur offre que précarité, exclusion sociale et économique et vie chère. 

L’Afrique, du fait de ses immenses richesses naturelles, compte parmi les terrains privilégiés des affrontements entre les puissances impérialistes rejointes par les pays dits émergents. Il s’ensuit que l’Afrique souffre des grands maux du système capitaliste impérialiste. Fort heureusement, on note aussi une prise de conscience grandissante des populations et leur quête d’un changement en leur faveur, même si cette quête du changement est dévoyée par des organisations putschistes qui se proclament « panafricanistes » et « anti-impérialistes ».  En réalité bien souvent, ces organisations font le jeu de nouvelles puissances. Celles-ci, regroupées essentiellement dans les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et South Africa), renforcées depuis le 24 août 2023 par l’Iran, l’Arabie Saoudite, l’Egypte, l’Ethiopie, l’Argentine et les Emirats Arabes Unis, font face aux anciennes puissances dans la lutte pour le repartage du monde. Ce à quoi on assiste actuellement dans les pays du Sahel n’est rien d’autre que la manifestation des confrontations entre puissances impérialistes. Il faut en avoir une claire conscience pour la réalisation de la véritable révolution qui reste une question posée et à résoudre. 

Dans la sous-région ouest-africaine et particulièrement au Sahel, l’impérialisme, notamment français a jeté sur les pays des hordes terroristes pour affaiblir davantage les Etats néocoloniaux en vue de positionnements géostratégiques et géopolitiques.  C’est en ce sens que la destruction de la Lybie, suite à l’agression de l’OTAN à l’initiative de la France, n’est pas un accident de l’histoire, mais participait d’une volonté de développer le terrorisme dans les Etats du Sahel. Dans ces conditions, les troupes et les bases militaires étrangères ne peuvent pas et ne veulent pas mener une vraie lutte contre le terrorisme. 

Par ailleurs, l’incapacité des pouvoirs à juguler l’insécurité et ses conséquences a été le prétexte utilisé pour perpétrer les coups d’Etat au Mali, au Burkina Faso et au Niger. On observe que les pouvoirs putschistes exploitent à fond le développement du sentiment anti-impérialiste, particulièrement français au niveau des populations sans véritablement remettre en cause l’exploitation et la domination   impérialistes.  En témoignent l’option claire de se mettre sous la coupe de l’impérialisme russe jugé plus « accommodant » et la poursuite de la coopération avec les institutions financières internationales (FMI, Banque Mondiale) qui mettent en œuvre des politiques conformes à leurs visions avec l’imposition de nouveaux impôts et taxes qui assurent le remboursement des dettes injustes imposées aux Etats depuis des années. 

Le Burkina Faso, pays néocolonial, dominé par l’impérialisme principalement français, n’échappe pas aux graves conséquences de la crise du système capitaliste impérialiste. Confronté aux plus grands défis de son histoire récente, il a été progressivement plongé dans une guerre civile réactionnaire (GCR) qui est venue approfondir davantage la faillite du système capitaliste néocolonial qui était déjà dans une crise révolutionnaire évoluant par paliers depuis 1998. De ce fait, la GCR intervient dans un contexte national marqué par les luttes entre deux camps aux intérêts diamétralement opposés sur lesquels se divise la société à savoir :

• le camp de l’impérialisme et de  ses valets locaux (bourgeoisie politico-bureaucratique, bourgeoisie compradore et vestiges des forces féodales) qui vivent de l’exploitation et de l’oppression du peuple ;

• le camp du peuple composé du prolétariat des villes et campagnes, de la paysannerie pauvre, de la paysannerie moyenne, des petits et moyens commerçants, des travailleurs et des autres couches sociales pauvres qui ont des conditions d’existence exécrables du fait de l’emprise du système capitaliste-impérialiste sur notre pays.

Orchestrée par l’impérialisme, notamment français par le biais de ses alliés que sont les groupes armés terroristes (GAT), la guerre civile réactionnaire, qui est une guerre injuste, vise à affaiblir l’Etat et à renforcer encore plus l’exploitation et l’oppression capitalistes néocoloniales de notre peuple. Elle a également pour but de contrer les prétentions et convoitises des autres puissances impérialistes (USA, Russie, Chine, etc.) afin de maintenir le pays dans le pré-carré de l’impérialisme français. 

L’autre trait qui caractérise la situation politique nationale est l’instabilité. Sous le prétexte de mauvaise gouvernance et d’exacerbation de la situation sécuritaire, deux coups d’Etat ont été perpétrés en huit mois par deux clans militaires du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR). Cependant, jusqu’à présent, les populations demeurent dans une forte attente des résultats sur le plan sécuritaire et humanitaire. Cette instabilité politique aggravée témoigne, si besoin en était, de la faillite des institutions du pays et partant, de l’échec de la bourgeoisie réactionnaire de notre pays et de ses alliés, l’impérialisme notamment français. Elle traduit clairement en même temps l’incapacité des régimes néo coloniaux, qu’ils soient constitutionnels ou issus de putschs militaires à apporter des réponses adéquates aux problèmes fondamentaux de notre peuple. C’est pour ces raisons que ces régimes se livrent à une sinistre surenchère dans la remise en cause des droits et acquis du peuple, notamment les libertés individuelles et collectives : liberté de presse, liberté d’opinion, liberté de manifester, liberté d’aller et venir, etc. Cela se traduit sur le terrain par des disparitions forcées de citoyens, des enlèvements de citoyens par des individus armés et cagoulés, des enrôlements forcés, des mesures de fermeture d’organes de presse, de révision de textes, etc. Ces pratiques liberticides connaissent une exacerbation sous le MPSR 2 qui se met ainsi dans une posture de fascisation. 

Au plan économique, le contexte est marqué par la morosité, le renchérissement du coût de la vie, les taxes injustes à la charge des ménages, les exonérations fiscales au profit des entreprises, l’octroi sans transparence des marchés publics à travers le recours de plus en plus à la procédure d’entente directe et la persistance de la corruption.

Après avoir échoué à opérer des retenues sur les salaires des travailleurs, le régime militaire a imposé, par la loi n°009-2023/ALT du 24 juin 2023, un package de nouvelles taxes aux populations sous le vocable de « contribution spéciale », au motif d’un effort de guerre. La contribution spéciale qui concerne la consommation de plusieurs produits et services contribue considérablement à l’augmentation des prix de ces produits et services dans l’ordre de 5 à 20% et touche directement les revenus des ménages. Elle est venue s’ajouter à l’augmentation des taux de certains impôts opérés dans la loi de finances gestion 2023. A cela, il faut ajouter la hausse des prix des hydrocarbures qui contribue à l’augmentation généralisée des prix des biens et services. Ainsi, les prix des produits de première nécessité ont flambé, si ces produits n’ont même pas disparu sur le marché, cas du sucre blond de la SN SOSUCO.

Pendant qu’il pressure les populations déjà frappées par les conséquences de la crise sécuritaire, le MPSR2 offre des exonérations fiscales incompréhensibles et injustes aux entreprises par le vote d’une loi, en l’occurrence la loi n°010-2023/ALT du 18 juillet 2023, portant institution de mesures d’incitations fiscales et douanières au profit des petites et moyennes entreprises (PME). 

Par ailleurs, au niveau de la gouvernance économique, derrière la déclamation d’un certain discours de bonne gestion, on constate le recours de plus en plus à l’octroi des marchés publics par la procédure du gré à gré. Cette procédure, qui s’opère dans une certaine opacité, ouvre la voie à la corruption et au détournement des maigres ressources publiques.  

L’ensemble de ces taxes injustes et l’inflation concourent au renchérissement du coût de la vie déjà insupportable pour les populations. Du reste, au niveau de la zone UEMOA, le Burkina Faso a, en 2022, le taux d’inflation le plus élevé, soit 17% ! 

Il est important de relever d’autres éléments qui caractérisent tout autant la gestion économique du pays et qui sont graves de conséquences pour le peuple. Il s’agit :

– du bradage des ressources du pays à travers l’octroi de titres miniers à des sociétés en dehors des procédures légales en la matière ; 

– des actions de lutte contre l’impunité des crimes économiques qui restent mitigées ; 

– de la poursuite de l’endettement du pays par le recours aux emprunts auprès des institutions de Breton Woods et de levées de fonds sur le marché régional à des taux élevés.

En somme, l’option du MPSR2 sur le plan économique est révélatrice d’un choix de classe : celui de favoriser la bourgeoisie et de pressurer la classe ouvrière et le peuple. 

Au plan social, le pays connait une crise humanitaire sans précédent. Les attaques des groupes armés terroristes (GAT) ont entrainé plus de 10 000 morts (FDS, VDP et civils), plus de deux millions de PDI, la fermeture d’axes routiers d’où le blocus de plusieurs villes et villages, ravitaillés désormais par convois et d’où on ne peut entrer ou sortir que par voie aérienne. D’une manière générale, la situation des masses populaires est marquée par l’aggravation de la misère caractérisée par la persistance de la vie chère, le chômage massif des jeunes, l’inaccessibilité des produits de première nécessité (riz, huile, sucre, etc.), la crise du logement, de l’eau, etc. 

La situation des secteurs sociaux de base, en particulier l’éducation et la santé, reflète les caractéristiques de la situation nationale au plan social.  

Le système éducatif subit durement les conséquences de la GCR. En effet, les acteurs, les infrastructures, la gouvernance en prennent un coup au quotidien. Cela se traduit entre autres par : 

 les assassinats du personnel dont au moins dix-sept (17) ont perdu la vie du fait des actions des GAT ; 

 les fermetures des structures éducatives. Ainsi, au 05 octobre 2023, plus de 6000 établissements primaires et plus de 700 au post-primaire et secondaire, sont fermés (selon le Secrétaire Technique de l’Education en Situation d’Urgence (ST-ESU)). Cela signifie aussi qu’aucune possibilité n’existe pour la scolarisation des enfants qui ont atteint l’âge d’aller à l’école dans toutes ces localités où les infrastructures éducatives ont fermé leurs portes ; 

  la délocalisation d’établissements, d’écoles, de sites de recherche ; 

 la perturbation du fonctionnement des universités de Ouahigouya, de Fada, du centre universitaire de Dori et l’inaccessibilité des sites de recherche de Di dans le Sourou et de ceux de la région de l’Est ; 

 le recours à des classes sous abris précaires, à un système de double flux, à des enseignants communautaires, etc. ; 

 la dispensation d’un enseignement à double vitesse (ceux qui suivent le programme officiel et les autres auxquels on dispense un programme à minima, à savoir 4 mois au lieu de 9 mois) ; 

 Etc. 

Quant à la vie chère, elle se traduit au niveau de l’éducation, par une augmentation des frais de scolarité dans tous les sous-ordres du secteur et des prix des fournitures scolaires. A cette rentrée 2023-2024, les frais de scolarité dans certains établissements ont connu une hausse de plus de 20%. 

La gestion de la pandémie à COVID-19 a mis à nu la grave crise que traverse le système de santé. Le secteur de la santé humaine et animale déjà précaire voit sa situation se dégrader de jour en jour avec la Guerre civile réactionnaire (GCR) en cours dans notre pays. En effet, le financement du secteur de la santé reste déficient. Pendant que les budgets de l’Etat consacré à ce secteur stagnent ou reculent, la grande partie des dépenses de santé repose sur les ménages. Selon l’annuaire statistique du ministère de la santé de 2021, les dépenses de santé des ménages représentent 35% des dépenses courantes. A cela, il convient d’ajouter l’insuffisance du personnel due à la faiblesse des recrutements d’agents de santé. Selon le même annuaire 2021, plus de 10% des formations sanitaires ne remplissent pas les normes minimales en personnel. 

La gratuité des soins pour les femmes et les enfants de moins de 5 ans bien que salutaire voit ses effets se réduire considérablement du fait de l’indisponibilité des médicaments, des retards de paiement et des insuffisances dans le remboursement par l’Etat. Outre les pénuries de médicaments, il faut ajouter l’augmentation des coûts des médicaments. 

Tout comme dans l’éducation, la GCR a des conséquences directes sur les agents de santé et leurs familles dont les manifestations sont les pertes de vie, les enlèvements et/ou séquestrations de travailleurs, le stress permanent dans le travail, les séquelles psychologiques lourdes, les difficultés de déplacements, d’approvisionnement en vivres dans les zones sous blocus, les tracasseries administratives, etc. 

Selon les chiffres officiels, au 31 janvier 2022, le nombre de formations sanitaires fermées s’élevait à 155 soit 12% des formations sanitaires du pays. Cette situation s’est aggravée au fil du temps de sorte qu’en fin mai 2023, ce sont 365 formations sanitaires qui sont totalement fermées soit 20,5% des formations sanitaires. A ces formations sanitaires fermées s’ajoutent celles fonctionnant à minima qui s’élevaient à 345 en fin mai 2023, privant de soins de santé près de 3, 5 millions d’habitants.

Le collectif CGT-B dénonce la nature de classe bourgeoise et réactionnaire des systèmes de santé et d’éducation de notre pays comme étant ceux des riches.

La situation nationale est aussi marquée par la poursuite des luttes multiformes du peuple, de la jeunesse notamment. Les populations, dans différentes localités, organisent des manifestations   publiques (meetings, marches, etc.) pour dénoncer le terrorisme, pour exiger des autorités la sécurité des personnes et de leurs biens, la résolution des nombreux problèmes liés au foncier. Ces luttes opiniâtres, menées dans des conditions extrêmement difficiles, traduisent leur colère légitime contre le système capitaliste néocolonial qui ne leur offre que misère et une vie insoutenable sans issue. De plus en plus, leurs luttes acquièrent un contenu anti-impérialiste et s’inspirent de l’expérience et des leçons des grandes luttes populaires à l’image de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et de la résistance victorieuse au putsch du RSP avec le Gal Gilbert DIENDERE à sa tête. Dans cette logique, tout en se démarquant des illusions électoralistes et putschistes répandues, les travailleurs, à travers leurs organisations doivent contribuer à la défense des acquis et de l’esprit de l’insurrection populaire de 2014 qui est une illustration grandeur nature du fait que notre peuple est capable de prendre son destin en main. 

La bourgeoisie réactionnaire dans son ensemble porte l’entière responsabilité de l’impasse dans laquelle se trouve notre pays aujourd’hui. Il ne s’agit pas de mener ce débat cynique consistant à comparer et à situer la cause de la misère du peuple dans la durée des régimes militaires et civiles. La question cardinale à se poser est celle de savoir, lequel de ces régimes n’a pas servi principalement les intérêts de l’impérialisme, notamment français et ceux de leurs multinationales pour le renforcement de l’exploitation et l’oppression capitalistes de notre peuple ? Pour notre part, aucun. Alors, la bourgeoisie, toutes tendances confondues, est comptable de la misère indescriptible qui assaille les travailleurs et le peuple et elle répondra tôt ou tard devant l’histoire de sa responsabilité face aux graves menaces contre l’avenir du pays.

Examinant la situation interne du Collectif, la rencontre nationale a passé en revue ce qui a fait sa force, depuis sa naissance en 1992 pour contribuer à la défense conséquente des intérêts matériels et moraux des travailleurs toujours en lien avec ceux du peuple. Ainsi, le collectif a arraché des acquis significatifs sur les plans politique, organisationnel, matériel et moral. Mais aussi elle a relevé les faiblesses. En regard de ces insuffisances couplées à un certain nombre de difficultés, des tâches ont été dégagées en vue de les surmonter, de préserver les acquis, dans la dynamique de consolidation du pôle du SRLC pour une contribution toujours plus efficace à la promotion, à la diffusion et au développement du syndicalisme révolutionnaire dans notre pays. Conformément à son option pour le SRLC, le Collectif œuvre pour une unité combattante des travailleurs en vue de leur participation efficace à la lutte du peuple pour la révolution. Composé de cinq syndicats au départ, il compte à présent douze syndicats membres. 

En somme, tout au long de son existence le collectif CGT-B a eu une grande contribution dans la consolidation du pôle du SRLC. Il a également joué un rôle important dans le dynamisme du mouvement syndical burkinabè. Seul ou en unité d’action avec d’autres organisations, il a su assumer ses responsabilités en cohérence avec son orientation à différents tournants historiques de notre pays. Il a enfin contribué à l’unité des travailleurs permettant d’arracher d’importants acquis à leur profit et en faveur du peuple. Dans ce sens, les participants ont souligné la nécessité pour le collectif CGT-B de poursuivre les efforts en faveur du renforcement de l’UAS.  

En termes de leçons et perspectives, la rencontre nationale a retenu ce qui suit. Au regard de l’impasse dans laquelle se trouve notre pays, la seule alternative crédible est de s’engager activement dans la réalisation d’une véritable révolution afin de frayer la voie vers une réelle indépendance nationale et le progrès économique et social. Mais comment le mouvement syndical et particulièrement le pôle du syndicalisme révolutionnaire de lutte de classes peut-il contribuer à l’atteinte de cet objectif politique tout en restant dans son rôle de défense des intérêts moraux et matériels des travailleurs ? 

Pour répondre à cette question fondamentale pour les syndicats, il suffit de rappeler que le grand souffle de l’insurrection populaire des 30 et 31 Octobre 2014 et de la résistance populaire victorieuse au coup d’Etat de type fasciste et contre-révolutionnaire du Régiment de Sécurité Présidentielle a permis d’engranger d’importants acquis et a révélé la maturité de notre peuple, son potentiel révolutionnaire, son refus de l’arbitraire et son attachement aux valeurs démocratiques. Ces deux événements ont montré que le peuple mobilisé et déterminé peut réaliser une insurrection populaire en renversant ses oppresseurs de la bourgeoisie réactionnaire, et résister victorieusement à toute tentative putschiste et contre-révolutionnaire. 

Huit (8) ans après, l’esprit de l’insurrection populaire et de la résistance du peuple au putsch du RSP reste vivace au sein du peuple qui aspire à un changement radical en sa faveur. C’est cette disposition favorable à la révolution que les imposteurs de la galaxie panafricaniste en alliance avec un clan putschiste de l’armée exploitent pour duper le peuple et récupérer son élan révolutionnaire. Et face aux acquis politiques importants pour le progrès de notre pays, le Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration 2 (MPSR 2), issu d’une succession de putschs et se proclamant patriotique, progressiste et anti-impérialiste prend ouvertement le contrepied des avancées rendues possibles grâce à l’action des masses populaires, par :

– l’apologie du putschisme présenté comme la meilleure voie pour la conquête du pouvoir d’Etat par une négation ouverte de l’action des masses populaires ;

– le refus opiniâtre du droit des populations à s’organiser de façon autonome et de leur dotation en moyens conséquents pour se défendre, exposant ainsi les populations civiles, les FDS, les VDP aux massacres par les groupes armés terroristes ; 

– les attaques contre les libertés fondamentales, en particulier, les libertés d’opinion, d’expression, de presse, de réunion, de manifestation, etc. ;

– l’immixtion grossière, sous la menace des armes, dans une procédure judiciaire, pour soustraire une justiciable des contraintes de la justice tout en optant pour la léthargie et l’immobilisme sur les dossiers de crimes économiques et de sang et en soutenant cyniquement que « la justice doit faire son travail » ;  

– l’éloge de l’impérialisme russe jugé « plus révolutionnaire » en remplacement de l’impérialisme français ; 

– l’imposition sur le dos du peuple de nombreux impôts et taxes ainsi que des augmentations insoutenables des prix des produits de grande consommation tels que le carburant, les médicaments , … et dans le même temps, en fermant les yeux ou en trainant les pas sur les crimes économiques scandaleux comme l’affaire du charbon fin, l’enrichissement des dignitaires civils et militaires des régimes du MPP et du MPSR dans la lutte de notre peuple contre l’insécurité, etc. ;

– Etc.

Il importe, pour les responsables et militant(e)s du collectif CGT-B d’avoir une lecture lucide et juste de la situation. A l’étape actuelle de la lutte de notre peuple, dans ce contexte de GCR, il s’agit pour le peuple de se donner les moyens de conquérir le pouvoir d’Etat des mains de l’impérialisme quel qu’il soit, français en particulier et ses alliés de la bourgeoisie réactionnaire et des GAT, d’opérer une rupture radicale d’avec eux par la réalisation de l’indépendance véritable du pays. En l’absence de cette rupture, parler de la lutte contre l’impérialisme, n’est qu’une simple imposture. Car, on ne peut pas prétendre conquérir l’indépendance et la souveraineté du pays à coups de slogans, de réformes administratives et/ou d’actions dites de refondation des institutions de l’Etat capitaliste néo colonial exploiteur avec les financements de la BM et du FMI. En clair, pour défendre les intérêts fondamentaux du peuple, il faut combattre et détruire le système capitaliste néocolonial et non le réformer.

 La tentative d’escroquerie politique en cours dans notre pays interpelle le collectif CGT-B et les travailleurs à une réappropriation des valeurs et acquis des luttes historiques de notre peuple et à une actualisation des principes et caractéristiques du Syndicalisme Révolutionnaire de Lutte de Classes (SRLC). C’est de cette façon que nous pourrons esquisser les réponses correctes à la question ci-dessus posée.

 Le mouvement syndical et particulièrement le pôle du syndicalisme révolutionnaire de lutte de classes peut contribuer à l’atteinte de l’objectif politique d’un changement fondamental dans notre pays tout en restant dans son rôle de défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs. Car le SRLC nous donne les éléments nécessaires ci-après pour aller au-delà de nos préoccupations sectorielles et aborder les questions qui nous permettent de contribuer à la lutte générale de notre peuple : 

1. Lier les luttes revendicatives spécifiques des syndicats à la lutte pour la liberté politique et pour la libération nationale et sociale. Un exemple de référence est fourni par la contribution de l’Unité d’Action Syndicale (UAS) par la grève générale qu’elle a lancée le 16 Septembre 2015, pour faire échec au coup d’Etat de type fasciste du RSP, un autre exemple : l’exigence de l’armement du peuple dans la plate-forme minimale de lutte de l’UAS en date du 30 août 2022.  

Lier les revendications spécifiques des syndicats aux préoccupations des populations signifie concrètement que dans les différents secteurs d’activités, les syndicats présents doivent pouvoir intégrer les préoccupations populaires dans leurs plateformes de lutte. En plus d’avoir les préoccupations des populations sur leurs plateformes revendicatives, les syndicats doivent pouvoir non seulement éclairer l’opinion nationale sur des questions techniques spécifiques (par des écrits, des conférences publiques et de presse, etc.) mais aussi en s’intéressant aux organisations démocratiques, professionnelles (autres que syndicales), techniques ou scientifiques et en tissant avec elles des liens de travail et même de lutte.

2. réaliser l’Unité des travailleurs qui est une question de principe fondamental et doit être une préoccupation et une quête permanentes tant au niveau du mouvement syndical dans son ensemble que dans les syndicats évoluant dans des secteurs d’activités spécifiques. Sur ce point, sans déstabiliser la configuration actuelle de l’UAS, ne faut-il pas examiner les conditions de l’intégration des syndicats représentatifs non membres dans l’UAS ? Les initiatives engagées par les syndicats autonomes méritent d’être soutenues et amplifiées.

3. le dépassement de la lutte économique (pour des augmentations de salaires…), en la liant à la lutte politique (pour un Etat de droit véritable, pour une société bannissant l’impunité et l’arbitraire…) ;

4. l’exigence du travail collectif : le héros solitaire n’a pas sa place dans le syndicalisme révolutionnaire de lutte de classes qui met, avant toute considération, la prééminence des structures tout en appliquant les principes révolutionnaires du SRLC : la critique et l’autocritique, le centralisme démocratique ;

 Le centralisme démocratique implique :

• le droit pour chaque structure de défendre son point de vue à l’intérieur de l’organisation ;

• l’obligation pour les structures inférieures de se soumettre aux structures supérieures ;

• l’obligation de se conformer et d’appliquer les décisions prises par la majorité.

 La critique et l’autocritique permettent de mettre en évidence et de corriger les erreurs et les insuffisances au niveau individuel et collectif.

Elles doivent viser le renforcement de l’organisation. Elles s’appliquent à tous les militants (es) et structures à quelque niveau que ce soit ;

5. La lutte contre l’opportunisme, les bonzes syndicaux, l’aristocratie ouvrière, la division du front des travailleurs ;

6. Un esprit de sacrifice très élevé pour faire avancer la cause des travailleurs et du peuple ; 

7. Le soutien et la popularisation des luttes des autres travailleurs exploités et opprimés de par le monde, l’établissement de liens d’entraide mutuelle (dans l’esprit de l’internationalisme), exempts de paternalisme et de subjectivisme.

Correctement observés dans le travail des syndicats, ces caractéristiques et principes du syndicalisme révolutionnaire de lutte de classes, peuvent contribuer à renforcer le collectif CGT-B et partant, le mouvement syndical en améliorant la santé interne des syndicats, l’unité d’action des travailleurs.  C’est de cette façon que le mouvement syndical pourrait apporter sa contribution au mouvement d’unité populaire pour le changement révolutionnaire.

C’est dans une ambiance emprunte de franche camaraderie, de confiance et d’engagement à renforcer, sur les plans politique et organisationnel, le collectif CGT-B en vue de luttes encore plus fermes et plus efficaces dans l’intérêt des travailleuses, des travailleurs et des masses populaires du Burkina que la rencontre nationale a pris fin.  

Tout en remerciant les invités, en souhaitant un bon retour aux participants, 

Je souhaite une bonne rentrée syndicale à toutes et à tous et déclare clos les travaux de la rencontre nationale du collectif CGT-B.

Ouagadougou, le 14 octobre 2023

La Rencontre Nationale

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page