Gendarmerie nationale : le lieutenant-colonel Kouagri Natama désormais aux commandes

Nommé par décret le 4 octobre dernier en remplacement du lieutenant-colonel Evrard Somda, le nouveau chef d’Etat-major général de la Gendarmerie nationale a pris son bâton de commandement ce mardi 10 octobre 2023. C’était au cours d’une cérémonie de passation de service présidée par le chef d’état-major général des Armées au camp Paspanga à Ouagadougou. L’homme désormais à la tête de l’institution dit placer son commandement sous le signe de la continuité et du renforcement des acquis avec en projet 4 défis majeurs à relever, dont celui de la communication.
Le temps d’une passation de commandement entre ancien et nouveau chefs d’état-major de la Gendarmerie nationale, le camp Paspanga a baigné dans la solennité. Prise d’armes, revue des troupes, le tout au son de la fanfare et en présence de personnalités militaires et paramilitaires, il y avait tout pour un jour mémorable, pour ne pas dire historique, selon les mots du maitre de cérémonie.
Deux étapes ont marqué ce moment particulier : le cérémonial de passation de commandement et le discours du nouveau Chef d’état major général de la gendarmerie . Son bâton de commandement en main, le pandore en chef a entamé son speech par des mots d’hommage aux victimes civils et militaires du terrorisme. Puis, cette confession au chef d’Etat-major général des armées : « c’est avec fierté et honneur que je prends les rênes de la gendarmerie nationale en cette période particulière de l’histoire de notre pays ».
Une dissolution de la gendarmerie pas à l’ordre du jour
Le lieutenant-colonel admet ceci : « Ma prise de commandement intervient dans un contexte sécuritaire difficile sur fond de crispations pour certains personnels. Une situation exacerbée par l’influence des réseaux sociaux, au point de laisser planer l’idée d’une éventuelle dissolution de l’institution Gendarmerie. Cela a contribué à semer la psychose dans les rangs des gendarmes et au sein de la population ». A propos d’ « une éventuelle dissolution de l’institution Gendarmerie », le nouveau CEMGN a rassuré ses hommes en ces termes : « Je voudrais vous rassurer, officiers, sous-officiers, gendarmes auxiliaires qu’il n’en est absolument rien ». Et d’ajouter : « Je vous invite avec force et conviction à croire en la bonne foi des plus hautes autorités et de vos chefs hiérarchiques. Ne nous laissons pas distraire et dérouter de nos missions. Plus que jamais nous devons nous concentrer sur l’exécution de nos missions républicaines. Nous avons l’impérieux devoir de garder toujours en mémoire la devise de notre institution: Pour la patrie, la loi et l’honneur ».
Le lieutenant-colonel Natama ne se le fait pas dire, des défis majeurs attendent d’être relevés sous son commandement. Le nouveau patron de l’institution en a dénombré quatre. Le premier défi est communicationnel : « Nous allons travailler à préserver le moral de nos hommes par une circulation fluide de l’information vraie. Pour ce faire, la direction de la communication et des relations publiques, de concert avec celle de l’informatique, et en coordination avec la DCRPA de l’EMGA, travaillera à mettre en place des mécanismes à même d’assurer une circulation efficace des informations, du haut vers le bas et vice versa avec des moyens de contrôle ».
Renforcer l’engagement dans la lutte contre le terrorisme
Le deuxième défi selon le lieutenant-colonel Natama, porte sur l’image-même de l’institution. « Il va s’agir pour chaque gendarme quelle que soit sa position, de garder à l’esprit, la préservation de l’image de marque d’une gendarmerie républicaine dotée de fortes traditions héritées de nos devanciers », a-t-il expliqué.
Troisième grand défi, les opérations de reconquête du territoire national. « Nous renforcerons notre engagement dans la lutte auprès de nos frères d’armes, des VDP et des laborieuses populations sur l’ensemble du territoire », a promis le CEMGN.
Enfin, le patron de la gendarmerie nationale compte poursuivre « des réformes internes nécessaires en cohérence avec les orientations et priorités nationales, aux fins d’être plus efficaces et efficients ». Et pour ce faire, « il va s’agir de conduire et finaliser la relecture d’un certain nombre de textes y relatifs. A cela s’ajoute la finalisation de certains projets d’importance tels que l’Ecole Nationale des Sous-Officiers de la Gendarmerie (ENSOG), le Centre d’Instruction de la Gendarmerie Nationale à Gaoua ».
Léguer aux générations futures « une institution plus forte »
Le nouveau patron de la Gendarmerie n’a pas fini son propos sans appeler à « l’union sacrée », une union qui devrait permettre de « léguer aux générations futures une institution plus forte, plus unie et toujours professionnelle et qui transcende le temps ». Il a également rendu « un hommage appuyé » à son prédécesseur, le LCL Evrard Somda, Kouagri Natama a invité ses hommes à prendre avec lui « un nouveau départ, avec encore plus d’engagement, de professionnalisme, de fidélité, de loyauté et de dignité mais aussi de la probité pour relever les défis actuels et ceux à venir ».
Pour relever ses défis, le nouveau CEMGN pourra compter sur une solide expérience qu’il a acquise le long de son parcours professionnel.
Bernard Kaboré