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Session extraordinaire du Parlement de la CEDEAO : Dans le vif des problèmes politiques et sécuritaires

La première session extraordinaire du Parlement de la CEDEAO a entamé ses travaux le 8 mars 2022 à Monrovia, au Liberia. L’ouverture officielle présidée par George Weah, en présence d’hôtes de marque comme Helen Johnson Sirleaf, l’ancienne présidente du Liberia et Finda Koroma, vice-présidente de la commission de la CEDEAO a été fortement teintée des couleurs de la commémoration de la journée internationale de la femme.

Le président du Parlement de la CEDEAO à l’ouverture de la session extraordinaire le 8 mars

En effet, toutes les personnalités qui ont délivré un discours lors de la cérémonie d’ouverture de cette session ont fait un clin d’œil à la femme et au combat pour son émancipation pleine et entière. Ainsi le président du Parlement, l’Honorable Sidie Mohamed Tunis a souligné le rôle remarquable que les femmes députés communautaires jouent dans la bonne marche de cette institution. Pour saluer cette participation et marquer la commémoration de la journée du 8 mars, il a offert un bouquet de fleurs et un gâteau d’anniversaire à l’ancienne présidente du Liberia, pour toutes les femmes parlementaires, celles du Liberia et de toute l’Afrique de l’ouest.

Mme Helen Johnson Sirleaf pour sa part a insisté sur les disparités persistantes dans les pays de la CEDEAO à propos de l’engagement politique et la responsabilisation des femmes. A  l’aide de statistiques qui ressortent d’une étude menée par le centre qui porte son nom, l’ex présidente du Liberia a fait un plaidoyer remarquable pour l’application du quota genre dans les pays de la CEDEAO. Selon cette étude, dans aucun pays de la CEDEAO, le quota de 30% de femmes aux postes électifs ou de décideurs n’est respecté.

Les personnalités qui ont adressé un message aux députés lors de l’ouverture officielle de cette session extraordinaire ont donné des indications qui devraient nourrir la réflexion au cours des travaux. Dans cette dynamique, le président du Parlement communautaire, en faisant remarquer que le Liberia célèbre son 200e anniversaire, a invité les parlementaires de la CEDEAO à poursuivre cette quête de liberté et de leadership, l’idéal de ces esclaves libres arrivés d’Amérique sur l’île de la Providence, l’actuel Monrovia, le 7 janvier 1822. Cette volonté de vivre libre de ces anciens esclaves va les pousser à fonder la république du Liberia en 1847 et fera partie des pays fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine en 1963 et de la CEDEAO en 1975. Le thème de cette session extraordinaire va dans le sens de cette quête permanente de liberté, de prospérité et d’intégration régionale et continentale, selon Sidie Mohamed Tunis.

L’ambassadeur de l’Union européenne, Laurent Delahousse  a  quant à lui, apporté un message de solidarité de l’Europe à la CEDEAO, faisant remarquer la similitude des objectifs entre les 2 organisations, tout comme elles sont toutes deux  actuellement interpelées par les défis sécuritaires et de paix.

La présidente Helen Johnson Sirleaf en compagnie de son successeur George Weah

Le président Weah a pour sa part souligné dans son allocution la relation entre la vision de la CEDEAO en 2050 et le thème de cette session. Pour le président libérien, un espace communautaire ouest africaine pleinement intégré et prospère avec des populations qui vivent en liberté, dans l’inclusivité et la paix, nécessite des pays en stabilité politique avec des frontières sécurisées. C’est pourquoi il a réitéré sa condamnation des coups d’Etat et rappelé que les chefs d’Etat de la CEDEAO ne ménageront aucun effort pour faire respecter le Protocol additionnel de l’organisation sur la démocratie et la bonne gouvernance

 En rappelle, cette session extraordinaire se tient dans le sillage du séminaire parlementaire sur la vision de la CEDEAO d’ici 2050  et les défis de réaliser une intégration porteuse d’un meilleur bien être pour tous.

Les travaux de la session se poursuivent en commission plénière avec des exposés faits par des experts sur les questions sécuritaires et la stabilité institutionnelle des Etats, suivis de débats.

Ce matin les parlementaires ont reçu le soutient de personnalités de marque: l’ancien président du Nigeria, Goodluck Jonathan, et l’ancien président de la commission de la CEDEAO et représentant spécial du SG de l’ONU en Afrique de l’ouest, Ibn Chambas

Zéphirin Kpoda

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