Politique

Situation sécuritaire au Burkina : le CFOP exigera la démission du président Kaboré si …

Au cours d’une conférence de presse animée ce  9 novembre 2021  à son siège, le chef de file de l’Opposition et partis affiliés ont donné un ultimatum  au président Kaboré.  « Si dans un délai d’un mois, rien de concret n’est entrepris pour maitriser la situation sécuritaire,  nous, en concertation avec des OSC, appelleront à des manifestations fortes pour exiger la démission immédiate du chef de l’Etat et de son gouvernement », a déclaré Eddie Komboïgo.

La gouvernance du président Roch a été fustigée par le Chef de fil de l’opposition politique (CFOP) dès l’entame de son propos liminaire. Elle est malade  dans tous les secteurs sans aucune lueur d’espoir, selon Eddie Komboïgo. «  Une situation qui a conduit à l’aggravation de la misère  des populations, à l’insouciance  et à l’indifférence des gouvernants, préoccupés par le pillage des maigres ressources, au bradage  des terres urbaines et cultivables. Une situation qui ne permet pas  à la population d’avoir où dormir », a-t-il dénoncé.

Eddie Komboïgo ne s’est pas arrêté là. Il a aussi soutenu que plus de la moitié des Burkinabè  est plongée dans l’insécurité alimentaire, avec à l’horizon, le spectre  de la famine consécutive aux déficits céréaliers.

Au plan régional et international,  l’opposition politique  a déploré lors de cette conférence de presse l’attitude de la communauté internationale. «  Face au drame qui se joue dans nos pays, j’interpelle la CEDEAO,  l’UA et l’ONU,  à s’impliquer fortement dans la recherche de solutions urgentes avec les peuples pour endiguer cette insécurité. L’opposition en appelle également à la CEDEAO à l’ouverture urgente des frontières terrestres de tous les pays membres afin de faciliter la circulation des personnes et des biens et stopper l’asphyxie économique qui se profile à l’horizon », a-t-il clamé.

Selon Me Gilbert Noel Ouédraogo, les appels à la démission du pouvoir en place se font crescendo. « Lors de la dernière sortie du CFOP nous avions demandé le départ du Premier ministre et de certains ministres. Si rien ne change, on ne nous donne pas le choix que d’en appeler à la démission du président lui-même« , a-t-il confié.

Le tableau effroyable de la situation nationale dressé par le CFOP

  • Plus de 2000 morts avec des familles abandonnées dans la précarité  et l’indifférence totale;
  •  Près de deux millions de déplacés internes végétant dans la faim, la maladie, les intempéries et les attaques terroristes ;
  • Plus de 2500 écoles fermées, mettant plus de 400 000 élèves dans la rue,  des agents de l’Etat traqués, des projets fermés ou abandonnés, des marchés asphyxiés et des bétails emportés sans aucune mesure de représailles, de recherche ou de récupération comme cela est observé dans les pays voisins;
  • Plusieurs axes routiers sous contrôles malheureusement de groupes armés;
  • Plusieurs communes entièrement vidées de leurs populations avec des familles dispersées.

Le drame de Solhan du 04 juin 2021 avec son triste bilan officiel de 132 morts est venu nous rappeler notre fragilité face à un mal terroriste qui s’est enraciné sans véritable résistance, a poursuivit le président du CDP.

Il ressort de la déclaration liminaire qu’en lieu et place d’actions appropriées pour redonner aux FDS la capacité d’une montée en puissance sur le terrain, l’opinion a plutôt assisté à des discours sans relief comme celui livré par le Chef de l’Etat le 27 juin dernier, des deuils nationaux, des messages de condoléances et quelques dons de matériels comme si cela suffisait pour affronter efficacement l’ennemi.

L’opposition politique face à la dégradation continue de la situation sécuritaire, alimentaire et économique  nationale exige :

  • La prise de mesures urgentes, adéquates et vérifiables contre la vie chère ;
  • La prise de mesures immédiates pour l’acquisition de vivres sur le marché international pour parer à la famine qui s’annonce à grand pas dans les mois à venir, tant au profit des hommes que des animaux ;
  • La réouverture immédiate des frontières terrestres pour faciliter la libre circulation des personnes et des biens ;

La mise en place dans les meilleurs délais d’une commission composée d’experts pour:

  • Evaluer la qualité du matériel militaire acquis au profit de nos FDS conformément au standard défini ;
  • S’assurer de la qualité de la flotte aérienne relativement aux informations circulant sur la qualité douteuse et les conditions d’acquisition de nos avions militaires;
  • Doter conséquemment nos FDS en moyens et matériels de combat, mieux adaptés.

W. Harold Alex Kaboré

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