Société

Média : l’amélioration de la sécurité des journalistes au cœur d’un forum

La Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest, en collaboration avec le Centre national de presse Norbert Zongo,  a organisé  le 30 août 2021 un forum sur la sécurité des journalistes au Burkina Faso. Placé sous le thème « média et sécurité », les réflexions ont porté sur comment permettre aux journalistes d’exercer dans de meilleures conditions malgré les différents défis.

Les actes qui témoignent des violations de la liberté de presse ont été répertoriés. Ils sont de divers ordres : le 10 novembre 2020, la vitre de la voiture dans laquelle le journaliste d’investigation, Yacouba Ladji Bama voyageait de Dori à Ouagadougou a été touchée par balle ;  dans la nuit du vendredi 27 au samedi 28 novembre 2020 un individu mal intentionné a << tagué »> le message « je viendra se soir pour vous tue » sur le portail du domicile du Secrétaire général du Syndicat Autonome des Travailleurs de l’Information et de la Culture (SYNATIC), Siriki Dramé ;  le 2 décembre 2020, des inconnus ont mené une attaque armée contre le domicile de Séry Baoula, journaliste de la RTB/Radio d’État. Les assaillants ont laissé les murs du bâtiment cribles de balles et la famille du journaliste paralysée de peur ; le 26 avril, 2021, deux journalistes espagnols, David Beriáin et Roberto Fraile, ont été tués aux côtés d’un écologiste irlandais, Rory Young, après qu’un groupe terroriste a ouvert le feu sur leur convoi dans la région de Fada N’Gourma, dans l’est du Burkina Faso. Les deux, qui réalisaient un documentaire  sur la lutte anti-braconnage, étaient en compagnie de soldats antiterroristes burkinabè.

https://soundcloud.com/lobs-numerique/ministre-de-la-communication

Au cours des derniers mois, nombre de violations de la liberté de la presse ont été enregistrées au Burkina Faso, selon le directeur de publication du Reporter, Boureima Ouédraogo, mettant en exergue la situation sécuritaire particulière du pays et son impact sur les média.  « Malheureusement, alors que la sécurité des journalistes est menacée par la situation sécuritaire très précaire dans le pays, les autorités ont aggravé la situation en adoptant des lois pour limiter davantage les reportages sur les actes terroristes et exposer les journalistes à des ennuis juridiques.

Le 21 juin 2019, le pays a introduit de nouvelles dispositions qui infligent des amendes allant à 10 millions de francs CFA (environ 17 350 Dollar) et des peines de prison allant à cinq ans pour des publications ‘’susceptibles de compromettre la conduite d’une opération ou d’une intervention des forces de défense et de sécurité contre les actes terroristes’’ », a-t-il longuement expliqué.

Plusieurs mesures de lutte contre le COVID-19 ont ajouté une autre couche de restriction au travail des journalistes. En outre, près de six ans après que le Parlement de transition a adopté la loi 051-2015/CNT portant l’accès à l’information, les dispositifs administratifs pour opérationnaliser la loi n’ont pas été mis en place. Les journalistes burkinabè sont donc aux prises avec un dilemme. Ils sont appelés à promouvoir une gestion transparente des ressources publiques et à exiger des comptes des institutions étatiques, y compris l’armée. Ils sont également censés assurer des reportages pour informer et sensibiliser le public sur la situation sécuritaire dans le pays.  Pourtant, leur travail se heurte à de nombreux obstacles ; ils risquent d’être arrêtés et poursuivis en vertu de lois antiterroristes vagues. Ils se voient refuser le droit légal d’accéder aux informations officielles et leur mouvement vers les sources d’informations est limité par des lois et le risque d’être attaqué par des terroristes.

https://soundcloud.com/lobs-numerique/ministre-de-la-securite-maxime-kone

Dans ce contexte, la Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest, en collaboration avec son organisation partenaire au Burkina Faso, le Centre national de presse-Norbert Zongo, a organisé  ces échanges sur la sécurité des journalistes au Burkina Faso. Un Forum qui a conduit à l’adoption de stratégies visant à améliorer la sécurité et la sûreté des journalistes au Burkina Faso. Après le lancement officiel du forum qui a été présidé par les ministres de la Communication et de la Sécurité, des communications ont constitué le plat de la journée. L’une d’entre elle,  qui a porté sur la situation sécuritaire et lattitude que doit  adopter  les journalistes a été animée par le chercheur et consultant sur les Questions de l’Extrémisme violent au Sahel, Mahamoudou  Savadogo.  Le thème « Menaces contre les journalistes » a été animé par le Dr Lassané  Yaméogo. Au terme des échanges les journalistes venus des différentes régions du pays ont formulé des recommandations afin que leurs conditions de travail et de vie s’améliorent.

W. Harold Alex Kaboré

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