Politique

Adhésions à la majorité : « N’est-ce pas le camp de l’Insurrection qui se redessine ? », se demande Clément Sawadogo

Le risque de glisser vers un parti unique, le report des élections municipales, la question de négociation avec les terroristes pour le retour de la paix et l’adhésion du MPS, voilà autant de sujets qui se sont invités à la conférence de presse de L’APMP (Alliance des partis et formations politiques de la majorité présidentielle) le jeudi 4 mars 2021 à Ouagadougou.

L’APMP, selon son coordonnateur, Clément P. Sawadogo (micro), compte à ce jour 71 partis


Au lieu de formuler leurs préoccupations autour des thématiques à l’ordre du jour (bilan des élections couplées du 22 novembre 2020, nomination du Premier ministre, mise en place du gouvernement et nouvelle configuration du paysage politique burkinabè), les journalistes ont préféré s’attarder sur d’autres sujets, surtout que le présidium avait marqué sa disponibilité à répondre à toute autre question d’actualité.

De la ruée vers la majorité

Ainsi, une préoccupation est vite née chez des journalistes venus à cette conférence de presse : la constitution d’un parti unique suite à la présentation de onze formations qui ont gagné leur passeport pour intégrer l’APMP. Présentés séance tenante à l’assistance, ces partis ont pu signer le protocole d’accord. Retenons que l’Alliance a reçu 22 demandes d’adhésion. Mais « le reste est toujours en étude », a indiqué le coordonnateur de l’APMP, Clément P. Sawadogo, qui ne tardera pas à signaler qu’il y a des partis que la majorité actuelle ne considère pas comme étant sérieux. « Je voudrais qu’on sache que nous n’admettons pas n’importe qui. On ne voit pas très bien l’objectif politique de certains », a indiqué Clément Sawadogo.

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Pour les membres du présidium à cette conférence de presse, arriver à un parti unique au Burkina est difficilement envisageable. « Le Burkina Faso a un cadrage en ce qui concerne la Charte des partis politiques et le statut du Chef de file de l’opposition. On a un ensemble de textes qui créent une majorité et une opposition. Le rapport politique est établi également à l’Assemblée nationale. De ce point de vue et au regard de notre Constitution, les forces en présences sont organisées et encadrées par la législation. Cependant, on peut se réjouir que la majorité se renforce », a déclaré Me Bénéwendé Stanislas Sankara, président de l’UNIR/PS. Et le président du NTD, Vincent Dabilgou, d’ajouter : « En se créant, les partis veulent réaliser un programme. Si entre temps on trouve une formation qui partage les mêmes ambitions, on peut se mettre ensemble pour faire avancer le pays ».

De l’adhésion du MPS à L’APMP

S’agissant de l’adhésion du MPS, Clément Sawadogo a indiqué que c’est tout récemment que le Mouvement patriotique pour le salut (MPS) leur a signifié sa volonté d’intégrer le camp de la majorité. A l’en croire, il ne voit pas de raison de refuser, même s’il faille d’abord que les deux camps se concertent pour voir comment ils peuvent cheminer ensemble. « Au regard de ces adhésions, on peut se demander si ce n’est pas le camp de l’Insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 qui se redessine… Si on finit par se retrouver c’est tant mieux. Pour nous, la question du pouvoir ne sera jamais une question de partage de gâteau. C’est l’intérêt du pays qui prime », a-t-il soutenu.

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Du lenga (bonus en mooré) accordé aux maires alors que cela avait été refusé aux députés

https://soundcloud.com/lobs-numerique/vincent-dabilgou-sur-le-lenga-bonus-accorde-aux-maires
« Je suis de ceux qui étaient contre le lenga des députés« 

Tout en reconnaissant que les maires vont effectivement bénéficier d’un lenga, l’orateur principal à cette conférence de presse a néanmoins attiré l’attention des uns et des autres sur le fait que ce ne sont pas ces derniers qui en ont eu l’initiative. « C’est nous, en concertation avec l’opposition, qui avons jugé nécessaire de reporter les élections. » (audio)

Faut-il négocier avec les terroristes ?

https://soundcloud.com/lobs-numerique/clement-sawadogo-sur-la-negociation-avec-les-terroristes
« On voit difficilement comment négocier avec des groupes terroristes« 

Répondant à une question sur une libération de terroristes, le coordonnateur de l’APMP a dit ne pas être au courant de cette information, précisant qu’on voit difficilement comment négocier avec des groupes terroristes. « Faut-il leur concéder des couloirs pour leurs trafics ? Leur donner l’argent du contribuable ? Remplacer les langues d’enseignement par l’arabe comme ils le souhaitent », voilà entre autres, les préoccupations qu’il a soulevées (audio) pour indiquer l’impossibilité de négocier avec les terroristes.

Zalissa Soré

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