Société

Ministère des Affaires religieuses et coutumières: « C’est l’achèvement des recommandations du Forum national sur la laïcité »

Le ministre des Affaires religieuses et  coutumières, Issaka Sourwèma, était dans les locaux de l’Observateur Paalga ce mardi 24 mai 2022. Après un tête-à-tête avec le directeur de publication, Edouard Ouédraogo, il a marqué une halte à la rédaction du journal en ligne www.lobspaalga.com. A cette occasion, il nous a accordé une interview sur les raisons d’être de son ministère mais également sur les enjeux pour les médias classiques de décliner vers le net.

Edouard Ouedraogo, directeur de publication de l’Observateur Paalga (g) et Issaka Sourwèma, ministre des Affaires religieuses et coutumières (d)

Obs : D’aucuns estiment que votre ministère est de trop dans le paysage institutionnel burkinabè ? Avez-vous des retours sur ces avis et qu’en pensez-vous ?

IS : Je pense que cette appréciation  de certains de nos concitoyens est à prendre en compte. Même si on ne partage pas ce point de vue, je pense qu’il faut l’intégrer dans ce que nous entreprenons comme action, de manière à prouver qu’ils ont le droit d’avoir cette opinion, mais qu’à l’épreuve des faits ils auront tort vu ce que nous faisons. C’est de nous que dépend la réponse à cette préoccupation, le ministre et l’ensemble du personnel de ce nouveau département. Je pense que cette préoccupation relève d’une certaine incrédulité qui se justifie, parce que de par le passé, nous, responsable à des degrés divers, nous avons peut-être prêté le flanc et rendu les citoyens  incrédules.  Donc c’est à nous d’apporter la preuve que la création de ce ministère est tout à fait justifiée.

Pour la petite histoire, le ministère des Affaires religieuses et coutumières est né d’un pan du ministère en charge de la Sécurité. En effet, au niveau de la Direction générale des libertés publiques et des affaires politiques (DGLPAP) il y avait une direction des Affaires coutumières et du culte. Au regard de ce qui se faisait là-bas et devant les défis qui se présentaient à la DGLPAP d’une manière générale, il y a des raisons de penser qu’il fallait créer ce ministère. Outre cela, dans les recommandations du forum national sur la laïcité tenu en 2012, il était ressorti la célébration annuelle d’une journée des communautés  de manière à encourager le dialogue inter-religieux .

Le ministre Issaka Sourwèma échange avec l’équipe du journal en ligne Lobspaalga.com

 Vous savez, dans notre pays, les questions intra religieuses sont parfois plus difficiles à résoudre que celles inter-religieuses. La preuve c’est que quand vous regardez dans certaines faitières, il y a des différences de point de vue qui se transforment le plus souvent en conflit et en différend. Ces différences sont d’ordre doctrinal, ce qui est assez difficile à résoudre même si on peut toujours s’arranger.

Par ailleurs, il faut signaler que le forum sur la laïcité avait recommandé, outre la tenue de journées des communautés, la création d’un observatoire sur les faits religieux, qui a vu le jour en 2015 avec la transition. Ce nouveau ministère est l’achèvement de l’architecture institutionnelle des recommandations du Forum national sur la laïcité. De fait, l’Etat adopte des lois sur la laïcité ou les cultes est-ce qu’une direction technique, comme la direction des affaires coutumières et du culte, peut œuvrer à mettre en œuvre ces lois, suivre, évaluer,  et faire des recommandations conséquentes au gouvernement? Non. Cela est de la compétence d’un ministère. Par ailleurs, vu la conjoncture nationale, à l’échelle de ce ministère, on peut apporter notre contribution à la résolution des problèmes sociaux telle que l’insécurité.

Obs: Votre visite à Lobservateur s’inscrit dans quel cadre ?

Obs: Quels sont les enjeux pour les médias classiques qui se déclinent vers le net?

Propos recueillis par Camille Baki

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