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Autonomisation de la femme : l’autre moitié du ciel à l’honneur d’un mini marathon

A wayalghin, quartier de la périphérie est de Ouagadougou, la Saint Valentin a été célébrée en différé ce samedi 19 février 2022. Et autrement : un mini marathon a servi de prétexte pour réunir des femmes, leur octroyer des enveloppes financières pour soutenir leurs activités génératrices de revenus. L’initiative est portée par un riverain, Inoussa Ouédraogo, président de l’Association Nabouyizanga pour le développement intégré (ANDI), qui entend ainsi cultiver la solidarité et la cohésion sociale.

Le peloton de la course

Un peu plus d’une vingtaine de femmes ont répondu à l’appel. Athlètes d’une journée, elles ont pris d’assaut l’aire de rassemblement dès les premières heures de la matinée. La distance de parcours tranche de loin avec celle d’un marathon classique. En effet, la plus endurante sera jugée sur seulement moins de deux kilomètres. Quoi de plus normal, car il n’y pas que de jeunes dames qui veulent relever le défis,  certaines sont dans la cinquantaine, voire plus.

L’une des athlètes recevant son enveloppe

En attendant le top de départ, l’ambiance est cordiale, décontractée. Pas de stress apparent. On devise, on se taquine. Les mieux avisées effectuent de légers échauffements. Mères allaitantes, d’autres, par contre, s’occupent de leurs nourrissons. Pagnes noués à la hanche ou voiles couvrant les épaules, l’équipement adapté semble peu importer. Même des sandales sont autorisées.  

Le promoteur du mini marathon, Inoussa Ouédraogo

Ne s’agissant pas d’athlètes habitués aux pistes des marathons, des consignes particulières se sont imposées. « Il est vrai qu’il s’agit d’une course où l’on attend une vainqueur  mais il ne faudrait pas que quelqu’un aille au-delà de ses limites », avait fait savoir l’organisateur en chef, en l’occurrence, Inoussa Ouédraogo, avant que la course ne soit lancée.

Puis, la vingtaine a été placée sur une ligne de départ. « Un, deux, trois », a entonné une voix, mettant en branle le groupe qui est suivi de près par un binôme d’infirmiers. A mesure que le peloton progresse, il s’attire les regards à la fois curieux et supporteurs des passants et certains riverains. Dans le lot, une femme enceinte qui a plutôt vu l’occasion d’une marche bienfaisante, a suscité moult commentaires.

Une course essoufflante pour les unes, assez relax pour les autres parmi lesquelles, Mariam Zougmoré, la championne. Mais toutes ont pu franchir la ligne d’arrivée. Ce qui a donné droit à une enveloppe financière à chacune, avec une consistance en fonction des performances : 25 000 F CFA pour chacune des dix premières, 10 000  F pour chacune de la seconde dizaine, une prime de 15 000 pour Mariam Zougmoré.  

La représentante des femmes, Pascaline Yaogo

Pour Inoussa Ouédraogo, l’objectif est atteint : « Nous sommes dans un quartier vit une forte solidarité agissante. Le prétexte est trouvé à travers ce mini-marathon pour contribuer à cette solidarité en réunissant des femmes d’un certain âge », a déclaré celui qui est par ailleurs président de l’Association Nabouyizanga pour le développement intégré (ANDI). Inoussa Ouédraogo a foi que ce geste, aussi modeste soit-il, pourra être d’une grande utilité à des femmes qui se battent au quotidien pour l’amélioration des conditions de vie de leurs ménages respectives.

En outre, cette rencontre sportive se veut une autre façon de célébrer la Saint Valentin, donner du sourire à une catégorie de personnes qui, très souvent, n’est pas épanouie, du fait des difficultés financières.  

Au-delà du geste de solidarité exprimé à leur égard, les femmes se sont réjouies de l’occasion qui leur a permis de faire des exercices physiques, de brûler des calories de trop. Tout sourire, la représentante des femmes, Pascaline Yaogo, espère la tenue de prochaines éditions.

Bernard Kaboré

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