Société

Contrebande de carburant : l’audience renvoyée au 16 novembre

Le procès sur la contrebande de carburant a débuté ce mardi 26 octobre 2021 au tribunal de grande instance de Ouagadougou (TGI Ouaga 1). En ce premier jour de l’audience, le parquet et la partie civile ont obtenu le renvoi du procès au 16 novembre prochain, et la liberté provisoire pour 2 inculpés.

Image d’illustration (Internet)

Si le procureur voulait deux (2) mois de renvoi, la partie civile avait quant à elle demandé un simple renvoi afin que le procès ne commence ce 26 octobre. Le tribunal acceptera cette requête de renvoi de la partie civile et du parquet, idée qu’a épousé Me Paul Kéré, avocat d’Inoussa Koanda et de deux autres prévenus, non pas pour deux (2) mois mais pour 3 semaines. L’audience est annoncée pour reprendre le 16 novembre 2021. Sur les inculpés pèsent les  charges de contrebande de carburant, de mise en danger de la vie d’autrui, de spéculation illicite aggravée, d’exportation de substance chimiques. Parmi les 47 qui comparaissaient devant le pole des infractions économiques et financières, 3 d’entre eux n’avaient pas de conseils.  A ces derniers le tribunal leur accorde une semaine pour en trouver.

Des mises en liberté provisoire pour certains présumés

Les conseils de la défense, ont pour la plupart formulé une demande de mise en liberté provisoire pour leurs clients. Ils fondent leurs arguments sur la bonne foi des mis en cause, des questions de santé et les charges familiales qui incombent à certains. Certains avocats ont souhaité une liberté provisoire conditionnée par un contrôle judiciaires même si c’est  chaque heure. Les raisons avancées ont été battues en brèche par le parquet. Il rejette l’idée de la collaboration des prévenus avec la justice avancée par leurs avocats. En effet, pour le parquet, dire que certains inculpés se seraient rendus à la justice n’est pas convaincant. Selon le procureur, ces prévenus n’avaient pas le choix . S’il ne s’étaient pas rendus, ils auraient été pris de force. Mieux, poursuit-il, il a fallu lancer des avis de recherche pour que des accusés se présentent aux forces de l’ordre. Pour ce qui est des demandes qui s’appuient sur des questions de santé, notamment l’absence de service adéquat pour prendre en charge certains malades à la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) , le parquet avant de demander aux conseils de la défense de formuler une demande pour aller se soigner ailleurs , leur a lancé ceci : « c’est parce que des gens comme ceux, pillent l’Etat, que la MACO n’a pas les moyens de les soigner ». En tout état de cause, le parquet a tenu a rappelé au tribunal et aux conseils de la défense, qu’ils ne sont pas des fossoyeurs mais aussi des garants des droits des citoyens avant d’ajouter que la société serait perdante si une liberté provisoire était accordée à certains prévenus.

Image d’illustration (Internet)

Après une heure de suspension, le tribunal a fini par trancher sur cette requête. De toutes les demandes de mise en liberté provisoire, seulement deux ont été acceptées. Ainsi, Abdoul Fatah Sawadogo et Razak Sawadogo, tous deux élèves bénéficient d’une liberté provisoire. Leur conseil a soutenu sa demande par le fait qu’ils devaient reprendre le chemin.

Lire aussi: Contrebande d’hydrocarbures au Burkina: ces personnes activement recherchées

Ces applaudissements qui ont failli conduire à un procès à huis clos

Répliquant au parquet, Me Batibiè Benao de la défense a rejeté l’argument selon lequel, les accusés n’avaient pas le choix. Pour lui ce n’est pas sûr qu’un mandat d’arrêt international puisse prospérer. Il s’est appuyé sur le mandat d’arrêt international émis contre Blaise Compaoré mais qui jusque là n’a pas eu d’effet. Cela met en évidence que les accusés ont été de bonne foi en décidant d’aller se rendre aux autorités judicaires. Cette remarque a suscité des applaudissements dans l’assistance. Cela a fait réagir le président du tribunal qui a rappelé les uns et les autres à l’ordre et que si  cela se reproduisait, il serait amené à prendre la décision de poursuivre le procès à huis clos.

Camille Baki

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