Société

Traitement de l’information sur l’attaque de Solhan : 18 organes de presse épinglés par le CSC

Le CSC a relevé de nombreux manquements dans le traitement de l’actualité liée à l’attaque contre les populations civiles de Solhan. C’est ce qu’a déclaré le président de l’institution, Mathias Tankoano, lors de la conférence de presse qu’il a animé ce mercredi 9 juin 2021 à Ouagadougou.

Le président du CSC, Mathias Tankoano

Ces fautes vont de la non-vérification préalable des sources d’information à la publication de fausses nouvelles sur notamment le nombre de victimes, le retour des terroristes sur les lieux du crime, l’annonce d’une attaque sur l’axe Sebba-Dori et l’attaque de Dambam 24h après celle de         Solhan. D’autres manquements tels que l’atteinte au droit à l’image, la diffusion d’images choquantes (les photos des fausses communes) ou les propos désobligeants tenus contre le ministre de la Défense ont été relevés.

A ce titre, 9 médias audio-visuels et 9 organes de presse écrite et en ligne ont été épinglés. Il s’agit de la RTB télé et radio, LCA TV, BF1, Burkina infos, 3TV, Canal3 via France 24, radio Pulsar via la Deutsche welle, L’Observateur Paalga, aouaga.com, wakatsera.com, NetAfrique.net, Infoswakat.net, Boima TV et Woun-info.net. A tous ces médias, le Conseil enverra des lettres d’observation pour attirer leur attention.

De ce qu’on a pu comprendre, la radio nationale et Radio France internationale (RFI) ont été convoquées pour audition dans la perspective des décisions qui seront prises les concernant. Estimant que de telles informations peuvent entraîner la psychose au sein de la population, induire en erreur les troupes au front, susciter la colère, inciter à la révolte et l’implosion sociale, « le CSC, après une audition de certains responsables de médias, a décidé, au regard de la gravité des faits, de prendre des sanctions à l’encontre de certains d’entre eux qui ont vraiment fait preuve d’une grande indélicatesse dans le traitement de l’information en lien avec la récente attaque terroriste ». Avant de clore sa déclaration liminaire, le président de l’institution a encouragé les entreprises de presse à redoubler de vigilance et à faire preuve de professionnalisme.

Comme on pouvait s’y attendre, une actualité brûlante s’est invitée dans les échanges même si, au départ, le président du CSC, Mathias Tankoano, n’en a pas expressément fait cas. Il s’agit du groupe Oméga qui a été suspendu pour cinq jours à cause notamment de « la publication de fausses nouvelles ».

Est-ce que Oméga a été le premier média à diffuser cette information ? En procédant de la sorte, est-ce que vous n’êtes pas en train de créer une affaire dans l’affaire pour noyer le poisson ? En effet, tout le monde aura les yeux fixés sur cette presse plutôt que sur le massacre de Solhan. Qui rendra compte des morts enregistrés lors de cette attaque ? Le CSC n’est-il pas plus exigent envers les médias nationaux qu’envers les organes de presse internationaux qui font parfois pire que cela ? Est-ce que vous n’avez pas eu la main trop lourde dans le cas de la radio Oméga ? Ce sont entre autres, les questions adressées au conférencier. Mais avant d’y répondre, Mathias Tankoano a indiqué que cette rencontre n’avait pas pour but de débattre de l’affaire Oméga mais de discuter avec les hommes de médias sur leurs responsabilité dans cette crise sécuritaire.

https://soundcloud.com/lobs-numerique/le-president-du-csc-sur-la-suspension-domega

Ci-dessus, les réponses à quelques questions des journalistes

Zalissa Soré

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