Economie

L’avenir du cyber en pointillés

Les temps de connexion ne s’achètent plus comme de petits pains, de quoi inquieter de nombreux gérants de cybers

C’est évident, les cybercafés n’ont plus le vent en poupe du fait de l’arrivée des connexions mobiles. Mais vont-ils pour autant disparaître ? A cette question, les avis sont partagés.  Ex-gérant d’un cyber qui a fermé ses portes, Saïdou Soré  est du côté des sceptiques : il croit en la disparition complète de cette activité. « Même à mon ennemi je ne vais jamais conseiller d’ouvrir un cyber par ces temps qui courent », soutient-il.

Informaticien spécialisé dans la maintenance et responsable d’un cyber, Ben Ahmed Barry est aussi du même avis : « Avec le temps, notre activité est vouée à disparaître. Avec 100 F CFA, l’utilisateur peut avoir des mégas sur son téléphone. Il peut converser, surfer en tout temps et en tout lieu.  Mieux, on lui propose des forfaits gratuits pour accéder aux réseaux sociaux comme Facebook et Whatsapp. Pendant ce temps, les cybers ne peuvent pas proposer une navigation à moins de 300  F l’heure. Il va sans dire qu’on ne peut pas tenir face à une telle concurrence ».

Tout en considérant la disparition des cybers comme une sérieuse menace, certains estiment que l’activité a encore un bon temps de survie. Pour Isaac Ivo, les cybers pourraient disparaître un jour. Mais, « ce ne sera pas si vite, car l’activité reviendra sous une autre forme grâce aux innovations ».  Innovations ou pas, ces boutiques à internet résisteront toujours au temps et à l’évolution technologique, car étant des centres de formation par excellence, estime pour sa part, Honoré Bila. « Même en Europe où la technologie est de pointe, il y a toujours des cybers. Ce sera peut-être la technique de commercialisation qui va changer. Tant que des enfants naîtront il y aura toujours quelque part ce besoin d’apprendre quelque chose », se convainc l’informaticien.

Directrice de régulation des marchés fixe et mobile de l’Autorité de régulation des communications électroniques et de postes (ARCEP), Salamata Rouamba se veut plus tranchante : « Les cybers aujourd’hui souffrent d’un déficit de confiance de la part des utilisateurs. Après s’être connecté dans un cyber, on y laisse forcément des données personnelles, ce qui représente un gros risque », dit-elle. Mais selon dame Rouamba, le salut de ce secteur d’activité, aujourd’hui dans un état végétatif, pourrait venir de la fibre optique qui va nettement améliorer la qualité de la connexion filaire, qualité recherchée par de nombreux utilisateurs.

Bernard Kaboré

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