Société

Waga’l Yam : Un petit bout d’Eden en plein cœur de la Patte d’oie

Vous êtes à la recherche d’un cadre sympathique pour profiter de la nature, écouter le chant des oiseaux et découvrir les vertus de quelques plantes médicinales ? Ça tombe bien ! Vous avez désormais la possibilité de vous recréer, enfants comme adultes, au centre de formation en agro écologie et en développement socioculturel, Waga’l Yam. Un petit bout d’Eden situé en plein cœur de la Patte d’oie à Ouagadougou.

Lenaig Autret, la directrice de Jardins du monde, dans la zone plantes médicinales

C’est au hasard de nos pérégrinations que nous avons entendu parler de Waga’l Yam. Et tel qu’on nous l’a décrit, ça semblait être un lieu atypique. Un petit clic sur les réseaux sociaux et en l’espace d’un instant nous avions toutes les informations dont nous pouvions avoir besoin pour y effectuer une petite visite.  Le moins que l’on puisse dire, c’est que les responsables de la résidence étaient enchantés de nous recevoir et de nous faire faire le tour du propriétaire. Très vite, nous apprenons, non sans surprise, que le porteur de ce projet n’est autre que le célèbre artiste burkinabè Onasis Wendker, de son vrai nom Kéré Wendyalgdo, qui a commencé la musique dans les années 2003 avec le hip-hop avant de se recentrer sur le reggae, la soul music, l’afrobeat, etc.

Dans cette nouvelle aventure, celui qui est également comédien de cinéma est accompagné par Jardins du monde, une association créée en 1992 en France et dont le siège est en Bretagne. Elle a commencé ses activités en 2006 au Burkina Faso et est basée à Koudougou. Selon la directrice, Lenaig Autret, l’objectif de Jardins du monde consiste à valoriser l’usage des plantes médicinales dans la santé communautaire et à faire la promotion de la pharmacopée traditionnelle dans les pays du Sud où les populations ont difficilement accès à la médecine dite conventionnelle par manque de moyens ou de structures sanitaires.

Parfois on me demande si je suis une tradipraticienne ou une sorcière blanche

L’autre mission concerne la transmission du savoir sur les plantes médicinales et la préservation des arbres ayant la capacité de soigner pour éviter qu’ils ne disparaissent. « Au début, on voulait juste faire des enquêtes ethnobotaniques pour produire des manuels scientifiques. Mais très vite on a rencontré des étudiants, des stagiaires et des pharmacologues qui se sont intéressés à notre travail. De là on a tissé des relations et les villageois nous ont demandé des jardins de production ; d’où les partenariats avec les tradipraticiens, les mères de famille et les producteurs… Avec le centre de formation basé à Koudougou, on a constaté qu’il y a beaucoup d’intérêt de la part des jeunes qui veulent apprendre le savoir de leur grand-père », a expliqué celle qu’on appelle affectueusement tradipraticienne ou sorcière blanche.

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En plus du jardin pédagogique de Jardins du monde, le centre compte également une zone de production de maïs, haricots, arachides et autres légumes

A Waga’l Yam justement, vous pourrez trouver la zone plantes médicinales où l’association a déjà mis en terre quelques graines. Elle entend partager les vertus de ces plantes avec tous ceux qui leur feront l’honneur d’une visite. En effet, l’idée est de faire de cet endroit une maison des projets, ouverte à tous, avec des bureaux et des salles disponibles pour tout besoin d’ateliers ou de formation en cuisine, peinture, etc. « Il y aura beaucoup d’activités culturelles », nous a fait savoir le porteur du projet. Il a d’ailleurs commencé à donner des cours de musique (guitare) aux enfants du quartier.

« Aujourd’hui, je suis musicien, jardinier, éleveur et je me sens bien ainsi », dixit Onasis

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La maison compte également un côté élevage avec quelques animaux (ruminants, lapins et des poules) et une zone de production de légumes bios. « A travers cette initiative, nous voulons partager le savoir et apprendre aussi de ceux qui viendront vers nous. Nous allons par exemple montrer aux enfants la vie animale, comment ils mettent bas, comment ils grandissent, comment ils s’alimentent, etc. », a expliqué l’artiste qui a trois albums à son actif et un 4e en préparation. Benjamin d’une famille de cinq garçons, il a appris l’amour de la terre auprès de sa maman et entend ouvrir un restaurant dans ce centre pour y proposer des plats bios, préparés à partir des légumes du jardin. Convaincu que la santé commence dans les assiettes, il entend mener une lutte pour sensibiliser les uns et les autres sur la dangerosité de certains produits, surtout qu’il y a de plus en plus de maladies (tension, diabète) qui sévissent au sein de la population burkinabè.   

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Tout en espérant avoir d’autres partenaires, les responsables de Waga’l Yam ont également en projet une boutique de vente de produits locaux, l’organisation d’une foire de produits bios, la mise en place d’un local de séchage de plantes médicinales et des formations en techniques de séchage et en conditionnement de mangue par exemple. Un bac à sable est également en préparation pour les enfants.

Waga’l Yam traduit du mooré signifie : « Viens acquérir le savoir »

Zalissa Soré

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