Conflits fonciers à Toèghin: S.O.S des ressortissants de la localité

Le mercredi 14 mai 2025, des ressortissants du village de Toèghin dans le Plateau Central, étaient face à la presse du côté de la Bourse du travail pour dénoncer des conflits fonciers qui mettent en mal la cohésion sociale dans la localité. Mais aussi et surtout demander l’intervention de toutes les autorités (départementales, provinciales et nationales) pour restaurer le dialogue entre les familles en conflit ; suspendre définitivement toute tentative de lotissement forcé sans concertation et mettre en place une commission d’enquête indépendante sur les attributions de terre et la gestion des compensations minières à Toèghin.
« Nous populations du village de Toèghin exprimons notre vive inquiétude face à une série d’actes et de décisions récentes qui menacent la cohésion sociale ». C’est par ces mots que des populations de cette localité campaient le décor à l’occasion de leur conférence de presse. En effet, pour les conférenciers leurs préoccupations concernent principalement le conflit foncier opposant la famille Guelbéogo à plusieurs habitants du village ainsi que les ingérences dans le processus de lotissement suspendu. S’y ajoute également le volet gestion opaque des compensations de la société minière implantée dans la zone. Pour illustrer les deux premiers faits abordés plus haut, le porte-parole des conférenciers en la personne d’Ousmane Sawadogo a déploré la destruction d’arbres par l’une des familles en cause alors que lesdits arbres auraient été plantés collectivement par la communauté et ce depuis les indépendances. A cela, il a fait cas des tentatives d’intimidations dont certains ressortissants sont victimes pour des questions foncières.

Autre volet de ce face-à-face avec les journalistes : les irrégularités dans le coût de déclaration des actes de naissance (varierait entre 8000 FCFA et 14000 FCFA sans justification officielle) , l’opacité et les inégalités dans la répartition des compensations minières. A ce propos, Ousmane Sawadogo a indiqué que la gestion des compensations financières versées dans le cadre des travaux d’aménagement de la route de la société minière de la localité a été marquée par un manque de transparence et d’équité. Résultat, si les propriétaires de forêts ont perçu leur part des indemnités, selon lui, une somme globale aurait été attribuée à certains « sans transparence » pour qu’il la partage. Et de poursuivre : « Cette répartition informelle et non encadrée a entraîné une contestation en raison de l’absence de prise en compte distincte et équitable des trois acteurs concernées que sont les propriétaires de la forêt, les propriétaires terriens et les exploitants agricoles. Face à cette situation, les conférenciers ont demandé l’intervention de toutes les autorités pour restaurer le dialogue entre les familles en conflit ; suspendre définitivement toute tentative de lotissement forcé sans concertation ; mettre en place une commission d’enquête indépendance sur les attributions de terre et la gestion des compensations minières mais aussi pour garantir un traitement juste, transparent et équitable des citoyens de Toèghin.
Roukiétou Soma