Santé

Fièvres hémorragiques et épidémies en Afrique : 33 spécialistes de 6 pays prêts pour la riposte

Le Burkina Faso, le Niger, le Bénin, le Mali, le Togo et la Guinée disposent désormais d’experts capables de faire face à différentes épidémies. Ces experts, ce sont 33 lauréats, les tout premiers, du Diplôme interuniversitaire (DIU) en fièvres hémorragiques virales, arboviroses, épidémies émergentes et ré-émergentes en Afrique. La clôture du diplôme est intervenue le vendredi 3 novembre 2023 à Ouagadougou. C’était au cours d’une cérémonie présidée par le ministre burkinabè en charge des Infrastructures, Adama Sorgho, représentant le Premier ministre.

Ebola, COVID-19, dengue, chikungunya, …Voilà qui fait la grande famille des épidémies émergentes ou réémergentes qui touchent différents pays au monde depuis ces dernières années.
Les populations du Burkina, du Mali, du Bénin, du Niger, duTogo et de la Guinée peuvent se rassurer : face à ces épidémies ansi qu’à toutes les fièvres hémorragiques, virales ou aux arboviroses, il y a des hommes et des femmes capables d’organiser la riposte et de circonscrire le mal dans ces pays. C’est du moins ce à quoi 33 experts de ces pays suscités sont attendus, après avoir reçu leurs diplômes interuniversitaires (DIU) en fièvres hémorragiques virales, arboviroses, épidémies émergentes et ré-émergentes en Afrique.

Le présidium de la cérémonie de clôture

Durant six mois, ces spécialistes, 29 hommes et 4 femmes, ont été formés et outillés à la riposte aux différentes épidémies, fièvres hémorragiques.  Désormais, ces nouveaux diplômés sont capables de coordonner efficacement une équipe pour faire face à ces épidémies, d’élaborer un plan de riposte et proposer une stratégie de communication des risques liés à ces d’épidémies. « Nous pouvons dire aujourd’hui que les 33 personnes de ces six pays-là, si vous les appelez dès maintenant en cas de besoin, elles sont capables de vous dessiner un circuit pour savoir si la maladie est très contagieuse ou pas. Elles sont capables de dire qu’est-ce qui doit être fait pour que le malade puisse être soignée et par quel circuit il faut passer pour que la maladie puisse être circonscrite et éliminée »,  a assuré le coordonnateur du DIU, Adama Traoré.

Séance de remise du diplôme de fin de formation

Et le  le délégué de la promotion, Dr Joseph Illa, de rassurer davantage sur les compétences  acquises en ces termes :  « Aujourd’hui, tous les bénéficiaires de la formation sont aptes à répondre au besoin, où qu’ils se trouvent ».  Dr Illa peut ainsi se permettre de donner un avis sur le cas pratique de l’épidémie de dengue qui sévit en ce moment au Burkina. Face à cette épidémie, le médecin généraliste au district sanitaire de Ouargaye, dans le Centre-Est, préconise de   s’abstenir de toute automédication, notamment par la prise de décoctions. Par contre, « les personnes atteintes doivent boire suffisamment d’eau face à l’absence, pour le moment, de traitement spécifique ».

Alors que les épidémies sont courantes dans de nombreux pays depuis ces dernières années, la sortie de la première promotion du DIU vient à point nommé et suscite bien d’espoirs, à en croire plusieurs participants à la cérémonie de clôture. Ces espoirs s’expliquent par le fait que ces épidémies menacent la santé humaine, animale et environnementale et sapent l’économie des pays, notamment ceux à ressources limitées. Or, jusque-là, les systèmes de santé africains se révèlent fragiles et peinent à réagir efficacement à la survenue de nouvelles épidémies. Un état de fait confirmée par la pandémie de COVID-19 il y quelques années.

Le coordonnateur du DIU, Adama Traoré

Pour les initiateurs du DIU comme pour les autres parties prenantes à la formation des experts, la conviction est que l’Afrique doit disposer de ses propres moyens de riposte aux épidémies. C’est pour cela que les nombreux discours qui se sont enchaînés lors de la cérémonie de clôture ont été l’occasion pour les uns et les autres de saluer et encourager l’initiative du DIU qui, engagée en 2020, est portée par l’Uuniversité Joseph Ki-Zerbo, l’Université Paris 8 et l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le délégué de la promotion, Joseph Illa

Selon le coordonnateur du diplôme, Adama Traoré, cette initiative s’est base sur un constat à trois niveaux à savoir : la faiblesse des systèmes de santé, la constance des épidémies et la nécessité d’assurer une veille.

Représentant le chef du gouvernement burkinabè à la clôture du diplôme, le ministre des Infrastructures,Adama Sorgho a appelé à l’agrandissement du projet de ce diplôme interuniversitaire, afin que des milliers de soignants du continent soient formés.  Ainsi, les initiateurs de la formation, une première du genre au Burkina et en Afrique, ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. D’où une deuxième promotion de diplômés attendue en 2024.

Bernard Kaboré

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