Société

Renouvellement du bureau du patronat burkinabè : la guerre des tranchées a commencé

Ce 24 octobre 2023, le patronat burkinabè va renouveler son bureau pour la mandature 2024-2028. Le président sortant, Appolinaire Compaoré du groupe Planor, candidat à sa succession, aura en face de lui Idrissa Nassa du groupe Coris holding. Chaque camp fourbit ses armes pour remporter le suffrage des autres patrons. Contrairement à l’élection de 2018 où le consensus avait prévalu, cette fois, il va falloir en découdre dans un duel électoral. Dans cette course pour être le patron des patrons, les partisans du patron du groupe Planor se plaignent de la mise en place d’une véritable campagne de dénigrement qui vise Appolinaire Compaoré. C’est ce que dénonce l’un d’eux, dans cet article publié par notre confrère actuburkina.net que nous vous proposons ci-dessous.

Ainsi, face à Appolinaire Compaoré, propriétaire du Groupe Planor regroupant, entre autres, Telecel Faso et Wendkuni Bank International c’est l’homme d’affaires Idrissa Nassa patron du Groupe Coris qui s’est déclaré aux tous derniers moments de la clôture des dépôts de candidatures pour briguer le poste de Président. Brisant ainsi le consensus qui avait prévalu lors de l’élection de 2018, dont le gagnant est cette fois encore en lice.

Depuis lors, en lieu et place d’une campagne et une concurrence saines, les partisans de Appolinaire Compaoré disent constater une véritable opération de dénigrement et de diffamation dirigée contre leur candidat. Chaque jour ce sont des nouvelles parties de ce funeste plan mensonger qui sont savamment lâchées sur les réseaux sociaux, à travers des tracts ou sur des sites d’information de complaisance. Le seul but, selon les soutiens du candidat Compaoré, étant de salir son nom et essayer d’empêcher qu’il soit le prochain choix à la tête du Conseil National du Patronat Burkinabè (CNPB). « C’est suivant cette vile stratégie, que nous avons été complètements stupéfaits de voir dans des écrits, circulant sur les réseaux sociaux, prétendant que lors de la dernière élection un accord sur la base d’un consensus avait été passé pour permettre au patron de Telecel Faso d’obtenir un mandat unique sans élection », confie un membre du bureau sortant. « Dans cette même perfidie on va jusqu’à affirmer que le « vieux » a renié sa parole » ajoute-t-il sur un air complètement dépité qui l’empêche de trouver la suite de ses mots.

Notre interlocuteur met alors au défi quiconque de brandir le moindre document, les traces, ou la preuve du prétendu accord pour un mandat unique décidé pour Appolinaire en 2018. Il nous instruit même d’aller interroger les membres du CNPB ayant participé aux travaux électifs consensuels de 2018.

Dans les écrits qualifiés de diffamatoires, mensongers et distillés sur les réseaux sociaux il est également reproché à Appolinaire Compaoré de mener des démarches auprès des hommes d’affaires et des autorités en vue d’obtenir le report de l’élection et la prolongation de son mandat. Ceci sous le prétexte que le contexte du terrorisme ne permettrait pas une réunion d’une centaine de personnes en vue de l’élection. Là aussi les partisans de Appolinaire Compaoré tombent des nues. « C’est honteux et même enfantin de brandir de tels mensonges et de les attribuer au Président Compaoré. C’est l’hôpital qui se fout de la charité », s’exclame ce Conseiller du bureau sortant qui a décidé d’accompagner la nouvelle candidature de Appolinaire. « Je pense que ceux qui ont décidé d’affronter le Président Appolinaire Compaoré à cette élection doivent comprendre que ce n’est pas la guerre et éviter cette animosité. Toute personne qui cherche à se faire élire président du patronat souhaite le bien de l’institution. Pour cela c’est à la loyale qu’il doit mener sa campagne et gagner à la loyale. Une victoire à la Pyrrhus n’honore pas son bénéficiaire. Il faut rester élégant dans son attitude et éviter de donner des coups en dessous de la ceinture », conseille-t-il.  « Ce que nous constatons c’est une situation où le voleur crie au voleur.  Ceux qui ne comprennent pas peuvent se laisser avoir par cette supercherie. C’est dommage qu’au niveau d’une structure fédérative comme le CNPB on décide de mener cette campagne comme si on était sans foi ni loi », ajoute l’un de nos interlocuteurs.

Pour beaucoup d’observateurs la candidature du patron du groupe Coris est une grosse surprise et étonne énormément à partir du moment où le Président sortant, élu sur la base du consensus, a décidé de se représenter. « Nos ambitions personnelles ne doivent pas nous faire perdre certaines valeurs qui fondent notre identité d’africains. Dans le milieu des affaires burkinabè il y a une tradition de respect des devanciers par les plus jeunes. Si le consensus a pu exister en 2018 permettant à Appolinaire Compaoré d’être le seul candidat finalement élu, on pouvait encore par la concertation trouver une solution et éviter de se mettre à combattre sans préavis celui qu’on avait adoubé. Son âge mérite respect et considération là où certains tentent d’en faire un problème », indique-t-on avant de faire cette remarque : « C’est grâce  à Appolinaire Compaoré, que le CNPB qui était tombée dans une profonde léthargie et dont personne ne parlait,  a été résuscité et placé parmi les institutions visibles et audibles du Burkina. C’est un fait que personne ne peut nier. C’est également sous Appolinaire que le CNPB a négocié et obtenu le PAFPA (Programme d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage ) d’un montant de 4 milliards FCFA au profit des jeunes. 

A cela s’ajoute le lancement de la REPAB ( Rencontre des Patrons Africains du Burkina) dont les deux éditions ont été des francs succès. Par ailleurs, grâce à son dynamisme le CNPB est pleinement engagé dans la procédure de relecture du Code du travail. Sans compter les nombreuses fois où le Président a directement financé avec ses propres moyens des missions et des activités du patronat. C’est à croire que la laide déshéritée que tout le monde négligeait est desormais présentable et pleine d’opportunités qu’il faut   la posséder à tout prix afin de s’en servir sans vergogne ».

Anyi YELE

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