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Parlement de la CEDEAO : Séminaire de haut niveau sur les changements anticonstitutionnels

Le Parlement de la CEDEAO organise un séminaire de haut niveau sur le thème : « Les défis liés au changement anticonstitutionnel de gouvernement et à la limitation du mandat présidentiel en Afrique de l’ouest : le rôle du Parlement de la CEDEAO. » Le séminaire s’est ouvert le 29 septembre à Winneba au Ghana et devrait s’achever le 1er octobre avant la tenue d’une session extraordinaire, du 03 au 07 octobre, toujours à Winneba, dans la banlieue d’Accra.

L’ouverture du séminaire de haut niveau a été présidé par le président ghanéen, Nana Akufo Addo, en présence de distingués invités et la participation effective du président du Parlement communautaire, l’Honorable Sidie Mohamed Tunis.

Principal orateur lors de l’ouverture officielle du séminaire, le président Tunis a rappelé opportunément le contexte politique sous-régional dans lequel se déroule cette activité du Parlement de la CEDEAO. Il a ainsi indexé une régression démocratique caractérisée par des changements anticonstitutionnels de gouvernement et des révisions constitutionnelles qui ont remis en cause la limitation de mandats présidentiels. Pourtant au cours du dernier quart de siècle, les progrès démocratiques en Afrique de l’ouest ont été notables et ‘’les élections, les transitions régulières devenaient presque la norme’’, a-t-il souligné. Face donc au recul constaté actuellement, Mohamed Tunis s’est insurgé en ces termes : « Nous devons considérer la démocratie comme essentielle au progrès et avoir le courage pour dénoncer les dirigeants qui renforcent leur emprise sur le pouvoir contre la volonté du peuple…déclenchent des coups d’Etat constitutionnels, institutionnels ou militaire ».

Dans cette dynamique, Sidie Mohamed Tunis a souligné que « le rôle du Parlement communautaire dans le maintien de la stabilité régionale c’est d’être une voix d’espoir inestimable des peuples » par le leadership de ses élus. Par ailleurs, le parlement de la CEDEAO devrait « veiller à ce que les parlements nationaux mettent en œuvre des mesures de prévention des conflits en plus de superviser le fonctionnement efficace du système d’alerte précoce de la CEDEAO’’, selon Mohamed Tunis.

Evoquant le cas précis du coup d’Etat du 26 juillet au Niger, le président du parlement de la CEDEAO a rappelé que l’institution communautaire soutient la décision des chefs d’Etat d’œuvrer à un retour à la légalité constitutionnelle. Une commission ad hoc a été crée pour contribuer à cet issu heureux, a-t-il aussi rappelé, indiquant que la prochaine session extraordinaire du Parlement (du 03 au 07 octobre) fera le point des démarches de cette commission en appui aux exigences de l’organisation régionale pour le retour à l’ordre constitutionnel normal au Niger.

Après cette ouverture officielle, le séminaire de haut niveau est entré tout de suite dans le vif de son sujet en écoutant et échangeant des idées sur 2 communications axées sur le développement du thème présentées par le docteur Mohamed Ibn Chambas, ancien président de la commission de la CEDEAO et le professeur Raymond Atuguba, doyen de la faculté de droit de l’université du Ghana.

En rappel, le parlement de la CEDEAO se réunit 2 fois par an en session ordinaire. Il convoque également des sessions extraordinaires ou organise des réunions de commissions mixtes en cas de besoin. Les délégations du Burkina, de la Guinée, du Mali et du Niger sont actuellement suspendues de participer aux activités du Parlement communautaire à cause des coups d’Etat militaire qui y ont instauré des régimes de transition.

Zéphirin Kpoda

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