Société

Extrémisme violent : coutumiers et religieux se forment sur la déconstruction du discours

La conférence nationale des leaders religieux s’est ouverte ce jeudi 25 août 2022 à Ouagadougou, sous le thème « Consolidation de la paix au Burkina Faso : rôles préventifs et bonnes pratiques des légitimités religieuses ». Les chefs coutumiers, traditionnels, leaders religieux vont échanger sur leurs  rôles et contributions à l’édification d’un Burkina de paix.   

Le ministre des Affaires religieuses et coutumières,  Issaka Sourwéma s’est réjoui de la création de ce cadre qui va permettre d’outiller les participants dans la production et la diffusion de discours alternatifs prévenant la radicalisation et l’extrémisme violent tout en promouvant les valeurs de la Transition (notamment l’altruisme, la fraternité, l’humanisme, la solidarité, la tolérance) pour le retour de la paix et de la cohésion sociale ; réaffirmer le rôle essentiel des leaders religieux dans la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent à travers des discours et des comportements de paix et d’union ; identifier dans nos traditions et dans les livres saints, les dénominateurs communs qui promeuvent le bien-vivre ensemble.

En plus de la rencontre nationale, quatre autres au niveau régional vont être organisées. Pour réussir cette organisation, un comité a été mis en place par arrêté ministériel. Des communications ont été développées autour des thèmes suivants : le dialogue intra et inter religieux comme une des solutions efficaces pour faire face à la radicalisation et à l’extrémisme violent ; les religions comme des éléments connecteurs dans la construction de la paix. Un panel est également prévu : Quels discours et pratiques alternatifs pour contrer la radicalisation et l’extrémisme violent ? Chaque panel sera animé par les faîtières religieuses à savoir, la fédération des Associations islamiques du Burkina (FAIB), la conférence épiscopale Burkina-Niger, la Fédération des églises et missions évangéliques, le Conseil supérieur de la chefferie coutumière et traditionnelle d’une part et d’autre part par un expert avéré de chaque thématique. Les rencontres régionales se dérouleront dans les quatre chefs-lieux de région.

Le communicateur, Mahamoudou Sawadogo,  a précisé qu’il a été question dans l’un de ses thèmes d’aborder le rôle du dialogue interreligieux dans le renforcement de la résilience des communautés.  « Nous nous sommes approprié le contexte. Ce qui nous a permis de savoir qu’à l’intérieur des religions, il existe des tensions. Si le dialogue intra-religieux a des problèmes cela va se répercuter sur les rapports inter religieux.  Des combats sévissent  au sein des religions entre l’aile modérée et celle rigoriste. Si les modérés prennent le dessus  le dialogue inter religieux volera en éclat », expliqué l’expert en sécurité avant d’aborder la question du rôle des leaders traditionnels qui sont les garants de nos coutumes sur qui l’Etat doit s’appuyer pour garantir la sécurité des populations  et déconstruire les discours radicaux des groupes terroristes.

Le président de la cérémonie, le ministre de la Réconciliation national Yéro Boly, a exhorté le ministère  des Affaires religieuses  à veiller avec les faitières des structures religieuses  à l’encadrement du contenus  des prêches, des enseignements et émissions qui sont diffusés afin d’éviter les  discours haineux tendant à la radicalisation et à l’extrémisme violent.

Par ailleurs, le communicateur, Mahamoudou  Sawadogo est revenu sur le sentiment d’appartenance au même peuple qui doit être un levier que les acteurs politiques, traditionnels, religieux doivent actionner  pour que nous ayons une convergence d’idées et d’intérêts. 

Le représentant de la FAIB, Adama Sawadogo, a salué la tenue de cette rencontre qui permet  d’unir toutes les sensibilités pour parler le même langage. « Nous allons  parler de paix  de cohésion.  Il va s’agir de former les leaders religieux notamment les imans et prêcheurs afin qu’ils puissent partager ensemble de nouvelles connaissances. De nombreux efforts  sont consentis mais il s’agit de les préserver », a-t-il confié.

W. Harold Alex Kaboré

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