Réduction des inégalités dans le monde : le Burkina classé 134e sur 158 pays
L’ONG Oxfam et d’autres organismes partenaires, ont présenté un rapport sur la crise des inégalités en Afrique de l’ouest. Dans le dudit rapport rendu public ce 03 novembre 2021 à Ouagadougou, il ressort que sur la question, le Burkina occupe la 134e place sur 158 pays classés dans le monde.
Réduire les inégalités, tel est le combat de l’organisation non-gouvernementale, Oxfam. Ce document, selon le premier responsable pays de l’ONG, Omer Kaboré, loin d’être un rapport de dénonciation est plutôt un outil d’analyse et d’aide à la prise de décision. A cet effet, l’accent a été mis sur les dépenses publiques, sur la fiscalité et le droit du travail. Pour le responsable des sciences de Oxfam/Burkina, Issaka Ouandaogo, 20 % des Burkinabè détiennent la majeur partie des richesses du pays. Preuve d’une inégalité sans précèdent au pays des Hommes intègres. Le fossé entre riches et pauvre va se creuser davantage avec la pandémie du coronavirus au Burkina Faso de façon particulière, et en Afrique de l’ouest de façon générale. L’ONG prend à témoin, le rapport d’enquête menée par Gallup à la fin d’année 2020 début 2021, qui a indiqué que 60% des citoyens de huit pays de l’Afrique occidentale ont déclaré avoir perdu des revenus et du travail. C’est le cas de Fatimata Zoré, femme déplacée, âgée de 29 ans, originaire de Dori, qui a confié que la pandémie a été une énorme source de souffrance. Ces pertes d’emplois et de revenus expliquent le classement du Burkina Faso à la 134e place au rang mondial sur 158 pays enquêtés sur la crise des inégalités, 9e au niveau de la CEDEAO et 29e sur le plan africain.
S’agissant du volet finance du rapport « la crise des inégalités en Afrique de l’ouest : lutter contre l’austérité et la pandémie », il est ressorti que de nombreux pays ont dû, selon monsieur Ouandaogo, emprunter pour financer la réponse à la covid 19, entrainant une stagnation ou une baisse de leur produit intérieur brute (PIB), ce qui a conduit à l’effondrement des recettes budgétaires. Par ailleurs, souligne-t-il, au lieu que les fonds publics servent à investir dans la satisfaction des besoins des populations, les gouvernements ont préféré consacrer une part importante des budgets nationaux au service de la dette.
Qu’à cela ne tienne, Oxfam est convaincue que les inégalités peuvent être rattrapées ou résolues si et seulement si les gouvernements s’engagent à augmenter de 1% équitablement les recettes fiscales. Toutefois, l’organisation non gouvernementale alerte les gouvernements ouest-africains d’un éventuel risque d’aggravation catastrophique de la pauvreté et des inégalités s’ils venaient à appliquer les mesures d’austérités souhaitées par le Fond monétaire internationale (FMI).
Camille Baki