Justice

Procès sur l’assassinat de Thomas Sankara : les avocats de Diendéré démontent les infractions à lui reprochées

Le procès sur l’assassinat de Thomas Sankara s’est poursuivi ce jeudi 24 janvier 2022 à la Salle des Banquets de Ouaga 2000. C’était une audience consacrée uniquement à la plaidoirie des avocats du général Gilbert Diendéré.

Tout au long de l’audience du jour, les avocats de Gilbert Diendéré(ph) se sont attelés à démontré que les infractions qui lui sont reprochées n »existent pas ou sont prescrites

Me Abdoul Latif Dabo, ses confrères Koffi Saba,  Olivier Yelkouny, Paul Kéré et Me Mathieu Somé, ce sont les cinq hommes en robe noire que le général Gilbert Diendéré s’est attaché les services pour sa  défense dans le cadre du procès relatif à l’assassinat de Thomas Sankara et de ses douze compagnons d’infortune. Dans cette affaire, on  lui reproche, entre autres infractions, attentat à la sureté de l’Etat, complicité d’assassinat,  subornation de témoin et recel de cadavre.  A l’audience du jour, chacun de ces avocats, tour à tour s’est penché sur un de ces chefs d’accusation.

Me Dabo est le premier à  ainsi plaider. Sa mission a consisté à démontrer  que l’accusé n’est pas coupable de subornation de témoins comme l’estime l’accusation et les parties civiles. Selon l’avocat, s’appuyant principalement sur des arrêts de la chambre criminelle de la Cour de Cassation française, cette infraction n’existe pas.  Pour parler de subornation de témoin, il faut dira-t-il, qu’en l’espèce, son client ait voulu amener son principal et sérieux accusateur, Abdrahamane Zetiyenga à mentir ;   auquel cas on parlerait de détermination positive ou que Diendéré ait un intérêt direct à ce que le témoin face de la rétention d’information. Visiblement , il n’y en pas à l’en croire. Outre cela, d’après Me Dabo aucune preuve n’a été présentée ou ne démontre l’existence de ce qui est reproché à Gilbert Diendéré, dans  les différentes pièces du dossier notamment une bande et un élément sonore présentés.    Par conséquent, il a demandé à la Chambre  de prononcé l’inexistence totale de cette infraction en faveur de son client.

L’infraction de recel de cadavre, revenait à Me Koffi Saba. Lui, s’est penché sur la base légale du fait condamnable et sa non caractérisation en qu’infraction dans ce cas de figure.  Sur le premier élément, examinant les différents Codes pénaux  du Burkina de celui de 1810  au Code pénal de 1996 jusqu’à celui de 2018 qui du reste en vigueur  actuellement, l’avocat pense qu’on devrait plutôt parler de délit et non d’un crime. Si tel est donc le cas, l’infraction de recel de cadavres n’aboutirait pas au regard de la prescription. De plus, les trois éléments constitutifs d’une infraction (l’élément légal, moral et matériel) ne sont pas réunis. Donc, il n’est plus possible de poursuivre selon lui, le général sur la base de l’actuel Code pénal que ce soit en tant qu’auteur ou complice comme le demande le parquet. C’est pourquoi, il plaide pour que la chambre  déclare non constituée cette infraction.

Pour parler de l’attentat à la sureté de l’Etat, c’est Me Olivier Yelkouny qui s’en charge. Mais avant, il appuie les arguments avancés par son collaborateur Me Saba pour démontrer qu’il n’en est rien  du recel de cadavres que l’accusation impute à son client.

Durant plus d’une heure,  le 3e intervenant s’est attelé à démontrer que tous les arguments avancés de part et d’autre pour mettre en cause Gilbert Diendieré ne tiennent pas, partant des témoignages, aux propos des avocats des parties civiles et ceux du parquet. Pour lui, dans ce procès, l’émotion balaie tout sur son passage. Autrement dit, c’est la fidélité du général à un président en la personne de Blaise Compaoré qui a fait l’objet de débat par  le parquet et les parties civiles  au lieu que des preuves soient avancées comme cela se doit dans un procès pénal. De ce fait, rendre une décision sur la base de sentiments, d’imaginations ou de déductions, c’est à ses yeux aller droit vers une erreur judiciaire. Pour cette raison, il demande au tribunal militaire et cela au « nom du droit et de la loi » l’acquittement de son client.

Me Paul Kéré et Me Mathieu Somé devaient intervenir à la reprise de l’audience après la traditionnelle pause de 13h.

Roukiétou Soma   

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