Justice

15 octobre 1987 : « Au studio de la radio, Salif Diallo a pointé une arme sur moi », Issouf Tiendrébeogo

Technicien à la radio nationale en 1987, Issouf Tiendrébeogo a assisté à la lecture du communiqué annonçant la mort du président Thomas Sankara après l’attaque du Conseil de l’entente. Comparant ce 22 décembre 2021 comme témoin dans le cadre du procès sur cet assassinat, le technicien à la retraite s’est plutôt considéré comme une victime des évènements car ayant assuré la mise en onde du communiqué une arme de feu Salifou Diallo pointée sur lui.

Pour avoir coupé le micro avant que le nom de Blaise Compaoré (photo) soit cité comme signataire du communiqué du 15 octobre 87, Issouf Tiendrébeogo s’est vu pointé une arme sur lui

Après l’assassinat du président Sankara et douze de ses compagnons au Conseil, un communiqué devait être lu à la radio nationale où le technicien Issouf Tiendrébeogo était en service. Ce jour-là, le témoin devait assurer la mise en onde de 16 heures à 20 heures. Mais quelques minutes avant le début de sa tranche de service, des coups de feu ont éclaté. « Le directeur de la radio est sorti de son bureau et a dit que toute personne qui n’est pas retenu pour des obligations pouvait rentrer. A une dame que je devais remplacer, j’ai donc dit de rentrer chez elle. Comme moi, 17 autres personnes sont restés pour le service. Peu de temps après, Gabriel Tamini (Ndlr : témoin dans ce dossier) est rentré, suivi de deux autres personnes, à savoir le regretté Salif Diallo et le lieutenant Oumar Traoré qui a lu le communiqué », a fait savoir le témoin.

Au cours de la lecture du message, Issouf Tiendrébeoggo dit avoir fermé le micro. « Entretemps, celui qui lisait à dit :‘’La patrie ou la mort nous vaincrons’’. D’habitude ce sont les derniers mots qui sont prononcés par les hommes de la Révolution dans un message. Je n’avais pas compris que ce n’était pas la fin du communiqué. C’est ainsi que Salif Diallo a pointé une arme sur moi en me demandant pourquoi j’ai fermé l’antenne, et m’a ordonné de rouvrir le micro. On a repris la lecture du document et après la formule ‘’la patrie ou la mort, nous vaincrons’’ on a cité le nom de Blaise Compaoré », se souvient le technicien.

Bernard Kaboré

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page