Politique

Négociations Etat du Burkina et groupes armés : « l’histoire rattrape les dirigeants de ce pays », selon Eddie Komboïgo

Les membres du Bureau politique national du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) se sont réunis ce samedi 06 février 20210 à Ouagadougou à la faveur de la 69e session de leur instance. Plusieurs points étaient au menu dont le rapport du BPN sur les élections du 22 novembre dernier. Prononçant le mot introductif, le président du CDP, Eddie Komboïgo, a commenté la récente déclaration de politique générale du Premier ministre qui a dit ne pas exclure la possibilité de négociations entre  son gouvernement et les groupes armés terroristes : « l’histoire rattrape les dirigeants de ce pays », a alors déclaré Eddie Komboïgo.

Eddie Komboïgo, à l’ouverture de la 69e session du Bureau politique national du CDP

Ont pris part à la 69e session du BPN du CDP, des têtes de proue du parti venus des quatre coins du pays. A l’ordre du jour, le rapport de l’instance sur les dernières élections couplées (présidentielle et législatives du 22 novembre 2020) ainsi que des informations sur la vie du parti. Avant un huis clos, loin des micros et caméras des journalistes, le président du parti, Eddie Komboïgo, a livré un mot introductif.

Actualité oblige,  celui qui a par ailleurs présidé la séance n’a pas manqué de commenter la récente déclaration de politique générale du Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, déclaration présentée deux jours plus tôt devant la représentation nationale. S’attardant particulièrement sur la possibilité d’une négociation entre le Burkina et les groupes armés terroristes que le PM dit ne pas exclure, Eddie Komboïgo a estimé que les dirigeants actuels se sont faits rattraper par l’histoire. Car, dit-il, « au sujet de cette guerre asymétrique que nous vivons aujourd’hui, le CDP a fait plusieurs propositions qui sont restées vaines. Les autorités du moment n’ont pas voulu accepter la réalité. » Cette réalité, a précisé Eddie Komboïgo, est la nécessité de négocier avec les groupes armés terroristes, chose que le Premier ministre n’a pas écarté lorsqu’il a répondu aux questions des députés.

Pour l’actuel dirigeant du parti de l’ex-président Blaise Compaoré, l’option de la négociation ne devrait pas pour autant exclure l’intervention musclée : « il faut combiner les deux », suggère Eddie Komboïgo ».

Eddie Komboïgo : « Nous Sommes Le Premier Parti De Ce Pays »

Au sujet des élections du 22 novembre 2020, menu principal de la rencontre, le patron du CDP a témoigné sa reconnaissance à ses troupes, pour avoir, dit-il, « mouillé le maillot ». Et si le parti de l’épi et de la daba s’en est sorti avec 20 députés sur 127, Eddie Komboïgo reste convaincu que ce score ne reflète pas la réalité des urnes : « Nous l’avons dit clairement dans deux déclarations du chef de file de l’opposition. Mais notre Bureau exécutif national a transcendé ce mécontentement. Après plusieurs réunions, nous avons décidé de laisser faire plutôt que de prendre d’assaut les rues ; parce que nous sommes un parti mature, un parti qui souhaite que la paix règne dans ce pays ». Et le président de séance de s’adresser à ses interlocuteurs du jour en ces termes : « c’’est pourquoi il faut s’armer de courage pour vivre encore cinq ans d’opposition, je vous en sais capables. »  

Bernard Kaboré

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