Arrestation du journaliste Comlan Hugues SOSSOUKPE: le ROADDH demande à la Côte d’Ivoire de respecter la convention de Genève

Ceci est un communiqué de Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits Humains (ROADDH) relatif à l’arrestation du journaliste Comlan Hugues SOSSOUKPE par la Côte d’Ivoire.
Lomé, le 11 Juillet 2025 : Le Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits Humains (ROADDH) demande à l’Etat de Côte d’Ivoire de respecter la convention de Genève de 1951 en protégeant le journaliste et refugié Comlan Hugues SOSSOUKPE.
Le ROADDH a appris avec stupeur l’enlèvement à Abidjan dans la nuit du 10 au 11 Juillet 2025 du journaliste Hugues Comlan SOSOUKPE.
Béninois de nationalité, Hugues Comlan SOSSOUKPE est un jeune journaliste engagé et défenseur des droits humains, connu pour ses critiques vis -à -vis des autorités de son pays.
Jouissant du statut de réfugié au Togo depuis 2019, il était en déplacement sur Abidjan, où il répondait à une invitation du Ministère de la Transition Numérique et de la Digitalisation de la République de Côte d’Ivoire, afin de prendre part à la première Edition de l’Ivoire Tech Forum, du 09 au 11 Juillet 2025.
Le journaliste est resté en contact avec ses proches et les tenant informés de son arrivée à Abidjan et continuant de publier des articles sur les réseaux sociaux.
Alors que depuis l’après-midi du 10 juillet 2025, le journaliste est resté injoignable par ses proches, son téléphone inaccessible, des journaux béninois ont publié ce 11 Juillet 2025 au matin, des informations faisant état de ce qu’il aurait été extradé vers le Bénin.
Le ROADDH, après plusieurs investigations aux côtés de ses partenaires, a eu l’information selon laquelle Hugues Comlan SOSSOUKPE est toujours à Abidjan.
L’enlèvement de Monsieur SOSSOUKPE rappelle étrangement celui du cyberactiviste et chroniqueur AMOUSSOU Steve, citoyen béninois, un autre réfugié, enlevé a Adidogomé à Lomé (Togo) dans des conditions inacceptables le 12 Août 2024 alors que la victime était devant son domicile dans la nuit. Ce dernier, malgré les conditions de son enlèvement et de son transport sur le territoire du Bénin a écopé d’une condamnation de deux ans de prison et d’un million CFA d’amende pour « Injures avec motivation polititique » et «initiation et diffusion de fausses nouvelles ».
Le ROADDH appelle l’Etat de Côte d’Ivoire, pays dont la Capitale est dediee aux defenseurs des droits humains à apporter sa protection à Hugues Comlan SOSSOUKPE conformement à la Convention des Nations Unies de 1951 relative aux réfugiés en son Article 33 intitulée «
DÉFENSE D’EXPULSION ET DE REFOULEMENT » dispose :
« 1. Aucun des Etats Contractants n’expulsera ou ne refoulera, de quelque
manière que ce soit, un réfugié sur les frontières des territoires où sa vie ou
sa liberté serait menacée en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité,
de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques
- Le bénéfice de la présente disposition ne pourra toutefois être invoqué par
un réfugié qu’il y aura des raisons sérieuses de considérer comme un danger
pour la sécurité du pays où il se trouve ou qui, ayant été l’objet d’une condam-
nation définitive pour un crime ou délit particulièrement grave, constitue une
menace pour la communauté dudit pays. »
Le ROADDH appelle l’Etat du Bénin, a l’occasion, d’immédiatement remettre en liberté AMOUSSOU Steve alias Frère Hounvi et tout autre prisonnier d’opinion encore détenu.
RESEAU OUEST AFRICAIN DES
DEFENSEURS DES DROITS HUMAINS
SECRETARIAT REGIONAL
14BP 152, LOME-TOGO