Nécrologie

Décès de Lamoussa Théodore Kafando:Sortie de scène d’un monument de l’éducation culturelle et artistique

Décédé le mardi 9 janvier 2024 à Ouagadougou à l’âge de 81 ans, Lamoussa Théodore Kafando a été conduit à sa dernière demeure le lundi 15 janvier dernier au cimetière municipal de Goughin. L’éducateur à la retraite et baobab de la culture, des arts et de la littérature burkinabè repose désormais dans un caveau familial. Retour sur les hommages et obsèques bien mérités de l’illustre disparu.

Depuis l’annonce du décès de Lamoussa Théodore Kafando, parents, amis, connaissances dont les acteurs de la culture, des arts et de la littérature affluaient à son domicile sis au quartier Wemtenga dans l’arrondissement n°5 de Ouagadougou, pour lui rendre un vibrant hommage et présenter leurs condoléances à la famille éplorée dont sa veuve, ses enfants, ses petits et arrières petits-enfants.

Né en 1943 à Bendogo de Zitenga dans la province de l’Oubritenga (Plateau central), le regretté Lamoussa Théodore Kafando est un passionné de la culture, des arts et de la littérature qui a débuté sa carrière professionnelle en 1962 comme enseignant d’éducation primaire.

Dans son témoignage sur la vie professionnelle de l’illustre disparu lors de la veillée funèbre dans la soirée du dimanche 14 janvier à son domicile, le Dr Désiré Ouédraogo, dit OD, ancien secrétaire général du ministère de la culture et ex-collègue du défunt, a rappelé que Feu Lamoussa Théodore Kafando est l’un des tout premiers diplômés du Burkina Faso en animateur culturel formé par l’Institut culturel africain au sein du Centre régional d’action culturelle (CRAC) basé à Lomé (Togo). « Au cours de sa riche carrière, il a occupé diverses fonctions au sein du ministère en charge de la Culture parmi lesquelles celles de Directeur de la gestion et de l’animation des salles de spectacles en 1987 et de Directeur des arts et des métiers d’art pendant une dizaine d’années et enfin de coordonnateur des Grands prix nationaux jusqu’en 1998, date de son admission à la retraite », a précisé le porte-parole des anciens collaborateurs du défunt. Il a indiqué qu’au titre de ses expériences en matière d’organisation d’évènements et de grandes manifestations, le regretté a présidé la commission animation du FESPACO pendant 11 éditions, la commission de ma SNC pendant 8 éditions et dirigé les spectacles d’ouverture du SIAO pendant 3 éditions.

 

Tout en saluant la générosité et l’engagement de Feu Kafando dans la transmission de savoirs et de  valeurs pour la formation de la relève, Désiré Ouédraogo a souligné que son dévouement et son amour pour le travail lui ont valu de nombreux prix et récompenses dans diverses disciplines artistiques, notamment en arts plastiques, en littérature (poésie, théâtre, conte), en musique et en audiovisuel.

Dans la matinée du lundi 15 janvier, la levée du corps à la maison mortuaire suivie de l’absoute à l’église Saint-Camille pour le repos de l’âme du défunt et de l’inhumation au cimetière municipal de Ouagadougou se sont déroulés en présence d’un beau monde dont les membres de sa famille, ses collègues et compagnons.

« C’est un papa aimé et bien aimé de tous qui rassemblait, qui était toujours à l’écoute (…). Il est parti de cœur mais d’esprits, il est là. En nous, il vit », a témoigné Sylvie Kafando, fille du défunt.

Selon Philippe Sawadogo, ancien ministre de la Culture, le pays perd un sage savant de la culture endogène appliquée dans la modernité qui, en plus d’avoir créé plusieurs troupes artistiques, a surtout donné son dévolu dans l’éducation des enfants.

Martin Zongo et Jacob Bamogo, respectivement administrateur général du Carrefour international de théâtre de Ouagadougou (CITO) et promoteur du festival culturel Wed Bindé de Kaya, ont tous salué les qualités intrinsèques d’intégrité, d’humilité, de bonté et de sociabilité de leur ancien collaborateur culturel et artistique.    

Plusieurs fois primés au plan national et international pour ses œuvres en littérature, théâtre, poésie, arts plastiques, musique et productions audiovisuelles, Lamoussa Théodore Kafando a également obtenu de nombreuses distinctions honorifiques dont celles de Chevalier de l’ordre national (1998) et de Chevalier de l’ordre du mérite des arts, des lettres et de la communication, agrafe littérature orale et écrite (2000). Dramaturge, écrivain, conteur, metteur en scène, consultant culturel,…, il a créé et dirigé la troupe théâtrale de renommée « Les bourgeons du Burkina ».    Lamoussa Théodore Kafando  laisse pour la postérité plusieurs œuvres littéraires et artistiques parmi lesquelles on peut citer : « La femme de mon père n’est pas ma mère (théâtre) », « La handicapée de Tabyinga (théâtre) », « Laafi nooma (théâtre) », « A l’école du conte (recueil de contes en Tomes I et II).

                                              Dieu-Donné Windpouyré Ouédraogo                                          

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page