La médaillée d’argent aux jeux mondiaux d’Abu Dhabi aux Émirats arabes unis, l’athlète judoka en spécial olympic a trouvé la mort d’une manière tragique, le lundi 3 octobre 2022 à Pô. Elle a été fauchée par un camion alors qu’elle était en pleine préparation pour rejoindre l’Allemagne pour représenter le Burkina Faso aux jeux mondiaux de Berlin.
La Faucheuse a encore frappé. Cette fois-ci, c’est dans le milieu du sport qu’elle a plané. Elle a arraché en début de semaine Bibata Gnané, une athlète judoka âgée de 22 ans et évoluant dans le spécial olympic.
Selon son entraîneur, Pascal Ganabou, cette dernière, marchant tranquillement au bord du goudron, a été renversée par un camion dans la ville de Pô. « Sa patronne a l’habitude de préparer à manger tous les lundis. Et elle est allée chercher du riz pour le festin. Pendant qu’elle marchait tranquillement au bord de la voie, un camion qui a failli renverser une femme et son bébé, a dévié de son chemin. Lors de sa déroute, il a malheureusement percuté à mort Bibata », a-t-il expliqué.
Vivant avec un handicap, Bibata Gnané, sourde-muette, était une passionnée de judo. Elle a enfilé son premier kimono à l’âge de 10 ans. Gravissant les échelons, 5 ans plus tard, elle décroche la médaille de bronze lors de sa deuxième participation au championnat national de spécial olympic. Sélectionnée à l’équipe nationale en 2018, elle termine première lors du championnat et représente en 2019 le Burkina Faso aux jeux mondiaux d’Abu Dhabi aux Émirats arabes unis. Dans cette compétition, elle a terminé 2e et honore le pays avec une médaille d’argent. Tout récemment, Bibata Gnané a encore décroché la médaille d’or nationale et elle a obtenu sa qualification aux jeux mondiaux de Berlin. « Nous étions en pleine préparation pour rejoindre Berlin en janvier prochain. Je comptais vraiment sur elle pour remporter une médaille d’or. Elle était également motivée. Et voilà que nous sommes surpris. Moi particulièrement, je suis déçu », a marmoné l’entraîneur.
En plus de l’activité sportive, la native de Pô, exerçait la couture comme métier pour subvenir à ses besoins. Durant 7 ans, elle a réussi à combiner ses deux occupations majeures sans que l’une empiète sur l’autre. « Bibata était une personne sage et travailleuse. Tout le monde l’aimait bien. Elle n’avait aucun problème avec les autres », a ajouté Pascal Gounabou.
Dès l’annonce de son décès, la faîtière sport a exprimé sa solidarité et son soutien à la famille de la défunte. La médaillée d’argent a regagné sa dernière demeure le lundi dernier, laissant derrière elle un monde meurtri avec plein de regrets.
Abdoulaye Diallo
