Defense & Sécurité

Prise de Namsuiguia par les terroristes : « Les déplacés qui ont trouvé refuge à Bourzangan crient à l’aide »

Par devoir de redevabilité, pour emprunter leurs mots, les membres de l’Association pour le Développement de Namsiguia et Environnants (ADNV)   ont convié la presse, ce 7 avril 2022 à Ouagadougou, pour une conférence de presse. Au menu des échanges, la menace terroriste et le sort de milliers de déplacés qui ont fui Namsiguia pour Bourzanga dans le Bam.

le président de l’ADNV, Abdou Karim Sawadogo , au milieu, a invité les ressortissants de Bourzanga et au-delà à se donner la main pour faire face au terrorisme

Selon les conférenciers, le 10 janvier dernier, ils étaient face à la presse pour lancer un cri du cœur  pour que la résistance dont a fait montre les  milliers de populations  de Namsiguia  pendant quatre ans ne soit pas vaine.  « Sans succès, les terroristes ont tenté de s’emparer de la ville. Ils avaient alors décidé d’étouffer Namsiguia en empêchant son ravitaillement en denrées alimentaires, en réduisant la mobilité des populations et en harcelant quotidiennement les populations par des attaques. Avant la sortie publique du 10 janvier, les membres de l’association avaient transmis un mémorandum, le 12 décembre 2021, aux autorités nationales régionales, provinciales et communales, demandant entre autre l’installation d’un détachement à Namsiguia pour desserrer l’étau sur lui et redonner l’espoir à 14 villages environnants », a confié le principal orateur de la rencontre Abdou Karim Sawadogo.

Les choses n’ont pas évolués jusqu’à qu’au 15 janvier 2022 où les terroristes ont réussi l’exploit d’entrer dans la ville  en tuant une dizaine de personnes et en brûlant toutes les boutiques, a poursuivi Mr Sawadogo. Malgré tout, Namsiguia est resté débout car ladite attaque a coïncidé avec le lancement de l’opération Lanbingol, nettoyage en fulfulde qui a porté un coup dur aux groupes terroristes dans la zone à en juger par un communiqué de l’armée. 

Par ailleurs, Il ressort qu’après le départ des FDS, les forces du mal ont repris du poil de la bête en instaurant un blocus total à partir de mi- février, multipliant les offensives. Namsiguia a fini par tomber le 17 mars 2022. Des milliers des personnes ont dû quitter nuitamment la localité pour Bourzanga, chef-lieu de la commune. La terre d’accueil à présent, manque de tout pour ses hôtes et il faut donc lui venir en aide.

Les conséquences de la chute de Namsiguia selon l’ADNV

-Manque d’eau du à l’assèchement précoce et historique du lac Boucou.

-La chute de Namsiguia a donné plus d’espace aux terroristes qui ne comptent pas en rester là. La pression actuelle sur Bourzanga et sur Kongoussi en est la preuve.

-La route nationale n°22 qui traverse la localité en direction de Djibo a vu son blocus se renforcer. Cela a isolé davantage la capitale du Soum car Namsiguia est un passage obligé alors que ses milliers de maisons abandonnées de part et d’autre de la voie sont aujourd’hui à la merci des terroristes. Sans la reprise et la réinstallation des populations de Namsiguia cet axe d’importance pour le bétail burkinabè ne peut plus être viable.

-La vaillante population de Namsiguia a le sentiment d’avoir été abandonnée et beaucoup se demandent si ça valait la peine de s’être tant battu.

-Face à l’urgence humanitaire, l’un des ressortissants de Namsiguia, Lévi Konfé,  demande à l’Etat et à ses partenaires de venir en  aide aux populations installées à Bourzanga. «  Il ne  pas laisser perdurer cette situation nous demandons à l’Etat de reconquérir au plus vite Namsiguia pour empêcher la sanctuarisation des terroristes et le pillage de la localité. Nous sommes prêts à jouer notre partition pour le retour des populations si des mesures sécuritaires idoines sont prises », a-t-il répété avec émotion.

Bon à Savoir !

Namsiguia est un village de la commune de Bourzanga, province du Bam et est la deuxième plus grande localité de ladite commune. Traversée de part en part par la route nationale n°22 reliant Ouagadougou à Djibo, elle est la dernière localité du Bam avant le Soum, située à 20 km de Bourzanga et 36 km de Djibo. Du fait de sa position stratégique comme vous pouvez aisément le constater ce patelin qui est devenue par la forte des choses une ville a accueilli des milliers des déplacés venant des villages environnants et mêmes ceux de provinces voisines comme le Soum.

W. Harold Alex Kaboré

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