Société

Crise sécuritaire au Burkina : « l’impérialisme français et les acteurs politiques en sont la cause », Elie Tarpaga

La Coordination des comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire de la ville de  Ouagadougou  était face à la presse ce 17 août 2021 au centre de presse Norbert Zongo. De l’avis de cette OSC, les attaques terroristes qui touchent désormais toutes les régions du pays sont causées par l’impérialisme français et les forces politiques qui ont géré et qui dirigent toujours l’appareil d’Etat dans notre pays.

Les responsables de la CDAIP se disent confortés dans leurs positions eux qui avaient appelé au boycott des élections couplées présidentielles et législatives de novembre 2020 qui allaient ouvrir la voie à la prédation et au pillage des richesses  par les dirigeants. « 9 mois après le festin électoral des riches, nous sommes témoins de l’aggravation extrême des conditions de vie de notre peuple. Nous estimons par conséquent avoir eu raison d’exhorter les populations des villes et des campagnes de notre pays à compter sur leurs propres forces face à la faillite irréversible de la classe politique dans son ensemble et, à poursuivre la lutte pour l’avènement d’une Révolution politique et sociale, seule alternative politique en faveur du peuple ».

Le président de la CDAIP de Ouagadougou, Elie Tarpaga, n’a pas été tendre avec l’ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc Hallade,  à  qui il demande le départ de l’armée française. «  Vos Hommes et vos alliés américains n’ont pas vocation à lutter contre un quelconque terrorisme mais à piller des ressources et richesses nationales à travers vos multinationales. Comment peut-on comprendre que des centaines de personnes armées, à moto, arpentent les pistes en plein Sahel pour massacrer des dizaines de personnes et emporter des biens dont des  troupeaux d’animaux alors que vous vantez la sophistication de vos moyens d’observation ? Nous avons toujours en mémoire vos prouesses quand il s’est agi de libérer des otages occidentaux en 2018  », a-t-il rappelé.

Toujours selon le principal orateur de cette conférence de presse, l’alternance dont on parle se soldera toujours par la reprise du pouvoir par les mêmes dirigeants et la conséquence sera sans aucun doute l’aggravation de la crise multidimensionnelle : sécuritaire, sanitaire, éducative, alimentaire, chômage, etc., que connait le pays. «  Voilà pourquoi, les populations se détourneront de plus en plus de leurs élections, comme ce fut le cas le 22 novembre 2020, et pour s’orienter vers la voie du changement révolutionnaire », a-t-il confié.

De tout ce qui précède, la CDAIP interpelle toutes les composantes de la nation à se réveiller. C’est pourquoi elles appellent les populations de la ville de Ouagadougou et des environs et l’ensemble des gens du peuple à se solidariser et à construire l’unité sacrée des gens du peuple autour des plateformes citoyennes de lutte pour défendre et approfondir les acquis et les  espoirs nés de l’Insurrection populaire d’octobre 2014 et de la Résistance victorieuse de septembre 2015 ; exiger le jugement du dossier de l’Insurrection populaire et l’indemnisation adéquate des victimes du putsch de septembre 2015 ;  exiger que les VDP et les populations des zones durement éprouvées par les attaques terroristes soient conséquemment armés pour prendre en charge leur sécurité. Cette question de l’armement du peuple doit être une revendication populaire, selon la CDAIP, face à l’incapacité de l’Etat à apporter la sécurité au peuple et à garantir l’intégrité de notre territoire. Cette OSC appelle aussi à développer la solidarité agissante avec les personnes déplacées internes et les populations éprouvées par l’insécurité liée aux attaques terroristes ; à intensifier la lutte anti-impérialiste et  à exiger le départ des bases militaires étrangères, notamment françaises et américaines de notre pays, dont la présence est plutôt une source d’insécurité pour le peuple, toujours selon les conférenciers.

La CDAIP a aussi invité les populations de la ville de Ouagadougou et environnant à se mobiliser à ses côtés en vue de participer aux activités commémoratives des anniversaires de la Résistance du 15 septembre et de l’Insurrection populaire victorieuse.

W. Harold Alex Kaboré

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