Société

Média burkinabè : « Pas de liberté d’expression où les journalistes sont exposés à la précarité »

Un an et deux mois plus tôt, précisément en juin 2020, des journalistes issus de média privé montaient au créneau, pas pour parler d’une activité quelconque mais pour parler de leurs propres conditions de travail «  exécrables ». Après 12 mois sans évolution de leur situation, ils se sont réunis au sein d’un comité ad ’hoc, lequel comité a animé une conférence de presse, ce 10 août au Centre de presse Norbert Zongo.

Selon Hamidou Traoré, (à g.) il n’y a plus d’avenir pour ce métier au Burkina Faso.

Selon les conférenciers du jour, la situation n’évolue guère et les journalistes sont victimes de : la non application de la Convention collective ; l’absence de contrat de travail ; l’inexistence de plan de carrière ;  pas de couverture à la caisse de sécurité sociale, ou des déclarations non suivi de cotisation ; pas  d’assurance sanitaire, etc.

Un an après, les Hommes de média qui ont reçu de nombreux encouragements et soutien de personnalités issues des milieux politiques, syndicaux et même de la presse, souffrent toujours le martyr. A en croire  l’un des membres du comité ad’hoc des travailleurs des médias privés, Hamidou Traoré, sur un effectif de 421 organes, ils ne valent pas dix, tout en étant généreux, qui appliquent la Convention collective. « Les travailleurs des médias privés continuent de s’enliser dans la précarité. Des contrats de prestation leur sont  imposés, rendant drastiques les conditions de rémunération. A titre illustratif, chez certains patrons, un article validé et publié est payé à 2500 f et soumis à une taxation de 25% donc 625 F. Et le journaliste est rétribué à 1875. Si l’article est rédigé par deux journalistes, ils partagent les 1875 à deux. Mais, ces derniers font le travail de terrain avec leurs propres engins, leur carburant, leurs téléphones et leurs unités et mégas, etc », a-t-il confié.

 Toujours selon M. Traoré, même s’ils sont inscrits à la Caisse nationale de Sécurité sociale, les cotisations de certains pisse-copies ne sont pas versées. « Des patrons de presse produisent du faux en vue de bénéficier de la subvention de l’Etat qui ne profite pas aux journalistes. Nos confrères des médias confessionnels sont exploités par des hommes de Dieu pendant que  les gratte papiers des médias municipaux, eux, sont à la merci de maires sans scrupules », a, -t-il décrié, ajoutant que certains de ses confrères attendant encore le paiement d’arriérés de salaire.

Les membres du comité ad’hoc ont précisé à l’unanimité qu’ils ne revendiquent pas pour une quête d’aisance financière mais pour œuvrer à l’avènement d’un véritable Etat de droit, une démocratie véritable. Selon eux,  la Convention collective indique qu’il ne peut avoir de liberté d’expression là où les journalistes sont exposés à la précarité, à la pauvreté ou à la peur.

W . Harold Alex Kaboré

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