Société

Chômage au Burkina :  » Ne nourrissez pas de faux espoirs avec l’entrepreneuriat des jeunes », Dominique Yaméogo de la CCVC

Trois délégués de la Coalition de lutte Contre la Vie chère, la Corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) ont animé une conférence de presse ce 27 avril 2021 à Ouagadougou. Leurs déclarations ont porté principalement sur la flambée des prix des produits de grande consommation. Cependant, parlant de la lutte contre le chômage, les conférenciers ont appelé les autorités burkinabè  à rouvrir des entreprises fermées comme Faso fani et BRAFASO au lieux de nourrir de faux espoirs chez les jeunes avec l’entrepreneuriat.

D’entrée de jeu les responsables de la CCVC on dépeint un contexte national marqué par la remise en cause des acquis de l’insurrection populaire et du rejet du putsch de septembre 2015. Ainsi, selon le responsable de la CCVC de l’arrondissement de Boulmiougou , Dominique Yaméogo, le MPP et ses alliés sont à la base des conditions de vie de plus en plus difficiles des Burkinabè. Il a stigmatisé l’émergence d’une bourgeoisie nationale à côté de pauvres de plus en plus pauvres. Pour lui « le concept de la  réconciliation nationale est brandi en vue de passer par pertes et profits les crimes économiques et de sang commis sous la IVe République, sans oublier la réhabilitation des auteurs desdits crimes ».

Les conférenciers se sont indignés aussi de l’augmentation des prix des produits de première nécessité  comme le riz, le maïs, le mil, le sorgho, le sucre, l’huile, etc. Cet état de fait, selon eux, s’est exacerbé par l’augmentation du prix des hydrocarbures et du gaz butane.  Au cours des mois de février et mars 2021, les CCVC de la ville de Ouaga ont procédé à une comparaison des prix des produits de grande consommation dans les boutiques, marchés et Yaars des cinq anciens arrondissements de Ouagadougou, ont indiqué les conférenciers. A l’issue de cet exercice, quel que soit l’endroit dans cette ville ils ont noté que :

  • le prix du sac de 50 kg de riz varie de 17 000 F à 19 000 F en fonction des marchés ou yaars et aussi du type de riz consommé par la majorité des ménages ;
    • Le prix du sac de 100 kg de maïs oscille entre 17.500 et 19 000 F ;
    • Le prix du sac de 100kg de sorgho blanc coûte 18.500 F* ;
    • Le prix du sac de 100 kg de petit mil se vend à 23.000 dans les yaars et à 23.500 F en dehors des yaars ;
    • Le prix du yoruba de sorgho blanc varie de 600 à 650 F ;
    • Le prix du bidon de 20 L d’huile CITEC varie entre 14500 F et 15.500 F dans les yaars et marchés ci-dessus cités ;
« les boutiques témoins qui sont sensées contribuer à atténuer le coût des céréales ont pratiquement disparues« , Dominique Yaméogo
  • En décembre 2020 à Pissy, le sac de maïs de 100 kg coûtait 15000 et en mars 2021 il est passé à 17500 ; actuellement il est à 19.000 F soit une hausse de 4000 F en l’espace de 4 mois et demi.
  • Pour le carburant, le 23/03/2021, le baril de Brent (159  L) valait 68 dollars américains (68*556,5 = 37842 F CFA) soit  37842. Le prix du litre à l’international est donc 37842/159 soit 238 F. Ce qui signifie que l’augmentation actuelle ne se justifie pas ;

Constat de la CCVC au niveau des loyers : Au Burkina, il n’y a pas d’Habitat à loyer Modéré (HLM) , ont fait remarquer les conférenciers :

  • A Ouagadougou, dans des quartiers comme Dapoya, Karpala, Ouidi, etc. le loyer des maisons (chambres salon ventilées,  douche interne)  varie entre 30 000 F et 40 000 F ;
  • Dans les même quartiers le loyer des maisons (chambres salon avec douche externe) varie entre 20 000 F et 25 000F ;
  • Les loyers des maisons d’une pièce qui coutaient 6000 F en 2007 varient aujourd’hui entre 15 000 F à 17. 500 F ;
  • Pour un SMIG de 33.139 F, les prix des loyers mentionnés ci-dessus indiquent que le coût de la vie est très élevé ;
  • La Loi N°103-2015/CNT portant bail d’habitation privée au Burkina n’est pas  appliquée. cela crée une situation qui favorise la spéculation, selon les conférenciers.

Par ailleurs, Dominique Yaméogo a expliqué qu’en plus de la cherté de l’eau et de l’électricité, il faut ajouter les surcoûts liés à la facturation de l’ONEA et de la SONABEL qui contribuent à accroître les difficultés des ménages pauvres. « Depuis plus de 3 ans, dans les zones périphériques de la capitale, les projets d’électrification stagnent . Les poteaux sont en place, mais il n’y a pas de possibilité d’être abonné à la SONABEL à un prix social », a-t-il déclaré.

A en croire le principal orateur de cette conférence de presse, pour la question du chômage des jeunes, les autorités entretiennent de faux espoirs, mettant en avant l’entrepreneuriat, alors qu’elles refusent de rouvrir des usines comme Faso Fani, Brafaso, de même qu’elles n’achèvent pas l’unité de transformation des fruits et légumes en construction à Loumbila. Hors ces entreprises pourraient offrir des milliers d’emplois aux jeunes, ont-ils souligné.

W . Harold Alex Kaboré

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