Rentrée judiciaire au Burkina Faso : pour une justice plus proche des justiciables

L’audience solennelle marquant la rentrée judiciaire 2025-2026 des juridictions du Burkina Faso s’est tenue ce mercredi 1er octobre dans la salle des banquets de Ouaga 2000. Placée sous le très haut patronage de Son Excellence le Capitaine Ibrahim TRAORÉ, Président du Faso, Garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire, la cérémonie a été présidée par Latin PODA, Premier président de la Cour des comptes.
La solennité de cette édition a été rehaussée par la présence de hautes autorités du pays, notamment Son Excellence Dr Ousmane BOUGOUMA, président de l’Assemblée législative de Transition (ALT), Me Barthélémy KÉRÉ, président du Conseil constitutionnel, ainsi que Adama OUEDRAOGO, président du Conseil supérieur de la magistrature.
Cette audience solennelle a également réuni des présidents d’institutions, des membres du gouvernement, dont le ministre en charge de la Justice, Garde des Sceaux, Me Edasso Rodrigue BAYALA, et ses homologues du Mali Mamoudou KASSOGUE et du Niger Daouda ALIO, invités d’honneur à cette rentrée judiciaire.
Placée sous le thème : « Renforcement des relations entre la justice et les justiciables : gage de cohésion sociale, de bonne gouvernance et de développement », cette rentrée judiciaire traduit la volonté des autorités de replacer le citoyen au cœur de l’action judiciaire. Dans un contexte marqué par une confiance encore fragile envers l’institution, il s’agit d’initier une dynamique de réconciliation durable entre justice et population.
L’objectif affiché est clair : ouvrir un espace de réflexion collective sur les causes du déficit de confiance et identifier des pistes concrètes de réforme. Chaque acteur, magistrat, avocat, parlementaire ou membre de l’exécutif est appelé à assumer pleinement sa responsabilité pour une justice plus accessible, plus efficace et plus crédible.
Le rapport de synthèse présenté à l’occasion souligne des résultats encore mitigés, justifiant la poursuite des réformes engagées. Latin PODA a insisté sur la nécessité d’un engagement résolu pour consolider les acquis, notamment en matière d’accessibilité du service public de la justice, d’efficacité des procédures et de crédibilité des décisions.
À titre illustratif, cinq juridictions sur sept, précédemment délocalisées pour raisons sécuritaires, ont pu regagner leur siège au cours de l’année 2024-2025. Ce retour progressif témoigne de la volonté des autorités judiciaires de rapprocher la justice des citoyens, même dans les zones à défis sécuritaires.
La légitimité de la justice repose sur une articulation harmonieuse entre les trois pouvoirs. Si la crédibilité dépend des acteurs judiciaires eux-mêmes, l’accessibilité et l’efficacité relèvent du soutien actif des pouvoirs exécutif et législatif. « C’est dans cette synergie interinstitutionnelle que réside l’espoir d’une justice plus équitable, plus humaine et véritablement au service de la nation burkinabè », a souligné Latin PODA.
À l’orée de cette nouvelle année judiciaire, l’engagement collectif demeure la clé pour bâtir une justice qui inspire confiance, qui protège et qui rassemble. Une justice qui ne se contente pas de dire le droit, mais qui incarne les valeurs de cohésion, de transparence et de progrès.
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